Le général de corps d’armée
Nguyễn Chí Vịnh avait lancé, le 30 mars dernier, l’invitation à la marine
chinoise d’effectuer une escale dans la base internationale de Cam Ranh. Ces
mots, prononcés quelques semaines après un Congrès national du Parti communiste
vietnamien qui avait vu l’investiture surprise d’une équipe dirigeante au
profil pro-chinois, toujours placée sous la houlette du secrétaire général
Nguyễn Phú Trọng, sonnaient déjà comme un signe précurseur d’une fin de deux
années de tensions entre les deux voisins, riverains de la très contestée mer
de « l’Est ».
Alors que plusieurs marines qui
transitent dans ces eaux ont déjà mouillé dans la rade de Cam Ranh, ce sont
cette fois trois bâtiments battant pavillon chinois qui y sont accueillis, du
22 au 26 octobre, pour une visite riche en symboles : première escale
chinoise dans la grande rade, premier task
group aussi important à y être accueilli (trois bâtiments et quelque
750 marins), et frémissements d’un renversement de la donne en mer de Chine
méridionale avec un président philippin – Rodrigo Duterte – qui semble tourner
le dos à l’allié – américain - de toujours et, contre toute attente, se prendre
d’intérêt pour une relation nouvelle avec Pékin – et ce malgré le rendu du
tribunal arbitral permanent sur la plainte déposée en 2012 par Manille contre
l’accaparement chinois de près de 80 % de la mer de Chine méridionale (12
juillet 2016).


L’on y verra surtout une volonté
de Hanoi de ne pas exagérer l’importance de cette escale, et de la placer au
même rang que celles conduites par les autres marines qui ont eu accès à Cam
Ranh depuis le début de l’année. Pour sceller ce léger réchauffement, l’on sera
donc tout particulièrement attentif au prochain déploiement des frégates
vietnamiennes, fleurons de la marine populaire. Une campagne qui les mènerait
jusque sur les côtes chinoises pourrait être un indicateur plus lourd de la
restauration d’un niveau de confiance proche de celui qui était en vigueur au
début 2014.
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