mardi 1 février 2022

Coup d'oeil dans le rétroviseur de l'année 2021 et du Buffle, au moment d'entrer dans l'année du Tigre

Une nouvelle année s’achève dans La Rue des Soldats. Dans le prolongement des bilans dressés depuis 2016, je garderai du millésime 2021, ou plutôt de cette année du Buffle de Métal (năm Tân Sửu) huit événements, présentés ci-après en fonction de leur impact en faveur de l’image de l’armée dans la vie du pays. Un choix comme toujours forcément subjectif, mais qui donne un coup d’éclairage sur des faits importants, qui continueront de façonner l’actualité de défense du pays.

1 – Une armée qui demeure en première ligne dans la lutte contre la pandémie de COVID-19 

Deux ans après l’irruption du virus au Viêt Nam (janvier 2020), la guerre menée par les autorités vietnamiennes contre ce fléau invisible se poursuit. Les ambitions de juguler les contaminations au prix de mesures draconiennes se sont heurtées à la résilience du virus, mais aussi à la difficulté de mettre « sous cloche » une population qui vient de dépasser la barre des 100 millions d’individus, vivant encore souvent dans des conditions de promiscuité peu propices à une prévention hermétique du virus. Avec désormais plus de 2 millions de cas détectés (en deux ans) et plus de 36 000 décès, le bilan de cette campagne de lutte apparaît toujours très positif au regard de la situation en vigueur dans bon nombre de pays, y compris les plus développés. Sous l’impulsion du comité national de lutte contre la pandémie (Ban Chỉ đạo Quốc gia phòng, chống dịch COVID-19), dont sont membres les ministres de la défense et de la sécurité intérieure, les forces de défense et de sécurité continuent d’être mises à forte contribution dans tous les actes de cette lutte de longue haleine, qui va se poursuivre. 

2. Relève de génération de hauts dirigeants de l’armée à l’issue du 13ème Congrès national du Parti communiste vietnamien. 

Selon un cycle immuable et parfaitement organisé, le PCVN a organisé son 13ème Congrès national du 25 janvier au 1erfévrier 2021. 

Quelques jours avant l’entrée dans la nouvelle année, les 180 membres du nouveau Comité central, dont 23 militaires, ont réélu M. Nguyễn Phú Trọng, secrétaire général du PCVN depuis janvier 2011 et qui cumulait depuis le 23 octobre 2018 ses fonctions avec celles de président de la république – suite au décès du général d’armée Trần Đại Quang (21 septembre 2018). Oubliés les ennuis du santé, disparues les déclarations de l’intéressé en janvier 2016 sur son intention de n’effectuer qu’un demi second mandat à la tête du Parti, la réélection de M. Trọng pour un troisième mandat a eu raison de toutes les ambitions. Dans le même temps, un « retour à la norme » a été opéré avec le redécouplage de la fonction présidentielle, confiée à l’ex-premier ministre Nguyễn Xuân Phúc, tandis que le général de division Phạm Minh Chính, ex-vice-ministre de la sécurité intérieure (Công An), était élu au poste de Premier ministre et M. Vương Đình Huệ à celui de président de l’assemblée nationale. 

La logique s’est imposée à la tête des armées : le général d’armée Ngô Xuân Lịch a passé le témoin au GAR Phan Văn Giang, chef de l’état-major général des armées (08 avril), lui-même remplacé tout aussi logiquement par son premier adjoint, le général de corps d’armée Nguyễn Tân Cương (31 mai). Toute la génération de commandeurs née en fin des années 1950 s’est retirée des hautes responsabilités, dont l’emblématique GCA Nguyễn Chí Vịnh, qui dirigeait les relations internationales du ministère de la défense depuis 10 ans après avoir commandé les puissants services de renseignement de l’armée.

Cérémonie de départ à la retraite du GAR Đỗ Bá Tỵ (ex-CEMG puis vice-président de l’assemblée nationale) et des GCA Nguyễn Chí VịnhTrần ĐơnBế Xuân TrườngLê Chiêm (vice-ministres de la défense) et Nguyễn Phương Nam(adjoint au CEMG).

Ces grandes figures du ministère ont passé le témoin à une génération de chefs qui, nés dans un Viêt Nam en guerre, ont débuté leur carrière dans un pays qui pansait ses plaies et entrait à nouveau dans une longue période de confrontation au voisinage pesant de la Chine et découvrait les défis de la nécessaire ouverture sur l’international. Seule véritable exception à ce tableau : le général Giang, qui fait désormais figure de dernier grand vétéran en service. Entré en service en août 1978 au sein du commandement militaire de la province de Thái Nguyên, il avait en effet aussitôt participé aux combats contre l’armée chinoise dans le nord du pays (région de Cao Bằng) en 1979.  

Voeux du général Giang aux armées (1er février 2022): Chúc các đồng chí cùng gia đình năm mới Nhâm Dần 2022 luôn mạnh khỏe, hạnh phúc, thành công và không ngừng tiến bộ. Chào thân ái và quyết thắng!
Voir le lien vers une présentation des armées en marche dans en vers la modernité.

L’on n’oubliera pas non plus, parmi les disparitions de la scène militaire, celle du GAR Phùng Quang Thanh, ministre de la défense d’avril 2006 à avril 2016, décédé d’un cancer le 11 septembre à 72 ans. Entré en service durant la guerre contre les Américains, ce chef très apprécié de ses hommes restera dans la mémoire collective comme étant celui qui a vraiment conduit la modernisation de l’APVN.

3 - Préparation de l’avenir du haut état-major : quelques parcours à suivre. 

Si les fonctions sommitales semblent stables, les prochains ajustements pourraient concerner avant la fin 2022 les régions militaires (les huit commandants en chef de ces unités ont en effet été nommés de novembre 2018 à novembre 2020). Il est cependant encore trop tôt pour identifier les futurs grands commandeurs, et ce d’autant plus que plus aucun jeune officier général n’a débuté sa carrière en temps de conflit. Il devient donc de plus en plus difficile pour la Commission militaire centrale d’identifier les profils les plus emblématiques, capables d’incarner une continuité entre le passé combattant de l’APVN et son rôle en temps de paix, même fragile.

Reste cependant une arme dans laquelle les lignes se dessinent plus aisément : la marine, et notamment sa jeune composante sous-marine, voit de jeunes chefs progresser dans l’échelle des responsabilités. Ainsi, le vice-amiral Phạm Hoài Nam, ex-commandant en chef de la marine, est désormais vice-ministre de la défense avec rang de général de corps d’armée. Son successeur à la tête de cette composante est le jeune contre-amiral Trần Thanh Nghiêm, premier commandant en chef de la brigade sous-marine 189 (2012-2016, dans sa phase de réception des premiers Kilo) à accéder à ce poste, à 40 ans. Et se profile déjà à un horizon moyen un autre sous-marinier de talent promis à de très hautes responsabilités : le désormais capitaine de vaisseau supérieur Nguyễn Văn Quán, premier pacha du Kilo HQ-182 Hà Nội, qui vient de prendre le commandement de la brigade sous-marine 189.

A un niveau moins médiatique mais particulièrement sensible, l’on notera la nomination, le 24 janvier 2022, d’un nouveau commandant de la cyberdéfense (Bộ Tư lệnh Tác chiến không gian mạng) : le colonel supérieur Lê Dũng, jusqu’alors commandant en chef adjoint et chef de l’état-major de l’arme des transmissions, a succédé au général de division Đinh Thế Cường, qui commandait cette unité (aussi connue sous le terme de Commandement 86 - Bộ Tư lệnh 86) depuis sa création, en janvier 2018.

4 – Une année sans frictions majeures en Mer de l’Est...

Si les positions déclaratoires ne changent pas, Hà Nội étant toujours très réactif pour dénoncer les activités chinoises dans ses eaux revendiquées, aucune lame de fond n’a secoué la relation entre voisins. Après une année 2020 marquée par des provocations chinoises jusque dans les eaux vietnamiennes, comme cela semble être le cas chaque fois que le PCVN prépare son congrès national, certainement afin de faire pression sur la haute hiérarchie du Parti pour qu’elle investisse une équipe partisane d’une relation feutrée avec son voisin, aucun incident naval sérieux n’a été détecté. Une situation qui relève plus d’un report des axes d’effort chinois, notamment vers les eaux philippines, l’archipel là aussi un an avant des élections présidentielles (prévues le 8 mai 2022) qui verront le président Rodrigo Duterte quitter ses fonctions. Un contexte idéal pour faire monter la pression parmi la classe politique locale… Et dans le même temps, le dispositif chinois en mer de Chine méridionale ne montre aucun signe de faiblesse, avec des points d’appui au cœur de la « langue de bœuf » (zone en neuf traits), des capacités d’intimidation et de provocation des marines transitant dans ces eaux, sans oublier un arsenal de communication affûté et toujours sur les avant-postes de la guerre (dés)informationnelle.

5 – ... mais la police maritime décapitée par un scandale.

Seconde composante clé chargée de contribuer au respect de la souveraineté vietnamienne sur son vaste espace maritime dans la mer « de l’Est », la police maritime fait l’objet d’une modernisation régulière de son parc grâce aux chantiers navals nationaux mais aussi aux dons de bâtiments que des partenaires (Corée du sud, Japon, Etats-Unis) retirent de leur ordre de bataille après plusieurs décennies de service. Il en est ainsi du patrouilleur de haute mer des garde-côtes américains USCGC John Midgett (WHEC-726), désarmé en 2020 après 40 ans de service et qui arbore désormais les couleurs vietnamiennes et le numéro de coque CSB-8021

Le bâtiment a rallié fin juillet la 3e Région de police maritime (Bà Rịa Vũng Tàu) où il a rejoint l’ex-USCG Morgenthau (WHEC-722) qui y opère depuis décembre 2017 sous l’immatriculation CSB-8020. Plus grands bâtiments de la police maritime (115 mètres de long pour 13 mètres de large et un déplacement de 3 250 tonnes), ils accroissent nettement malgré leur grand âge la capacité opérationnelle de cette composante dans le sud de la mer de Chine méridionale et notamment jusque dans les Spratley. 

Cette dynamique positive, très médiatisée jusque dans la philatélie nationale, n’a pas empêché la police maritime d’entrer dans l’œil du cyclone à la fin de l’été, ébranlée par une affaire de corruption qui a touché le volet de la logistique et notamment le très sensible domaine des carburants. Le 1er octobre, la Commission centrale de contrôle du PCVN a radié du Parti les généraux de brigade Lê Xuân Thanh et Lê Văn Minh, respectivement commandants en chef des 3ème et 4èmeRégions de police maritime, et démis de leurs fonctions au sein du Parti plusieurs généraux occupant des postes sommitaux : le général de division Nguyễn Văn Sơn, commandant en chef de la Police maritime, et les GBR Doãn Bảo Quyết (commissaire politique adjoint), Phạm Kim Hậu (commandant en chef adjoint et chef de l'état-major), Trần Văn Nam (commandant en chef adjoint) et Đào Hồng Nghiệp (commandant en chef de la 2ème Région de police maritime).  

Pour enfoncer le clou, leurs successeurs n’ont pas été choisis dans le sérail mais dans le corps des garde-frontières et dans la marine. Ainsi, le GBR Lê Quang Đạo, commandant en chef adjoint et chef de l’état-major des gardes-frontières, a été nommé commandant en chef de la Police maritime. Son nouveau chef d’état-major est le capitaine de vaisseau Lê Đình Cường, précédemment l’un des commandants en chef adjoints de la marine.

Une seule haute autorité a finalement échappé à la purge : le GBR Bùi Quốc Oai, commissaire politique en chef de la Police maritime depuis mai 2020. Très proche de l’ex-ministre Ngô Xuân Lịch, il a probablement été celui a décidé de porter, avec l’appui de son puissant mentor, un coup d’arrêt à des malversations institutionnalisées. Son maintien en fonctions devrait être une garantie d’un retour à une normalité dans la gestion de cette composante qui a gagné son autonomie par rapport à la marine qu’en 2013. 

Cette affaire qui illustre l’engagement du secrétaire général du PCVN Nguyễn Phú Trọng dans la lutte contre la corruption, n’est pas sans rappeler la mise au ban du Parti et de l’armée de l’homme qui avait initié la modernisation de la marine populaire au début des années 2000 et notamment lancé le programme (coûteux mais qui porte ses fruits) d’acquisition d’une composante sous-marine. En mai 2019, la commission centrale d’enquête, se prononçant sur une affaire de détournement de terres appartenant au ministère de la défense à Hồ Chí Minh-Ville, avait recommandé au Bureau politique du Parti de sanctionner l’ex-commandant en chef de la marine pour ses défaillances dans l’exercice de ses responsabilités. Un mois plus tard (21 juin) Nguyễn Văn Hiến avait été révoqué de toutes les fonctions qu’il avait occupées au sein du PCVN - membre de la Commission militaire centrale de 2005 à 2010 ; membre du comité exécutif du comité du Parti de la Marine pour la même période - et demandé aux autorités compétentes de prendre des sanctions disciplinaires à son encontre. Cette demande avait été suivie par la décision du Premier ministre Nguyễn Xuân Phúc, le 3 septembre, de révoquer l’amiral Hiến de ses fonctions d'ancien commandant en chef de la marine et de vice-ministre de la défense. Une sanction très lourde mais aussi lourde de sens, dans un pays où l’armée continue de porter haut les valeurs de sacrifice et de dévouement au service du peuple, qui ne saurait donc voir sa confiance bafouée. A bon entendeur, salut…

6 – Le drapeau vietnamien continue de flotter dans les opérations de maintien de la paix (OMP) onusiennes en Afrique. 

Sous la houlette du général de brigade Hoàng Kim Phụng, emblématique commandant du Département des OMP (Cục Gìn giữ hòa bình Việt Nam) / Centre vietnamien de préparation aux OMP (VNPKC), l’APVN poursuit son œuvre au service de la paix sur les théâtres d’opérations africains, essentiellement francophones : l’hôpital de campagne de type Rôle 2 armé par le Service de santé des armées à Bentiu (Soudan du sud) devrait être prochainement relevé pour un quatrième mandat d’un an, tandis que les officiers insérés dans les états-majors onusiens implantés à Bangui (MINUSCA) et à Juba (MINUSS) continuent de remplir leur mission et reviennent au VNPKC à l’issue de leur mandat forts d’une expérience qu’ils partagent avec les officiers qui se préparent à être projetés en opération – pour certains pour un second mandat. Année après année, un vivier de spécialistes en OMP s’est constitué, bénéficiant de la grande stabilité de ces officiers au sein du VNPKC, véritable creuset des OMP vietnamiennes. Le général Phụng est désormais entouré d’adjoints possédant une réelle expérience du terrain et du milieu international. 

Il en est ainsi du colonel supérieur Mạc Đức Trọng, premier Vietnamien projeté en OMP en 2014 au Soudan du sud, et désormais l’un des quatre adjoints du général Phụng. Homme de terrain et parfait connaisseur du parcours qu’a gravi l’APVN pour s’insérer à la hauteur de ses moyens dans le monde des OMP onusiennes, il devrait prendre la tête du premier détachement du génie qui a été certifié par les Nations unies pour être projeté en Afrique, à la frontière entre le Soudan et le Soudan du sud au sein de la Force intérimaire de sécurité des Nations unies pour Abiyé (FISNUA). Ce contingent, fort de 203 soldats dont 21 femmes, deviendra le second plus important de cette Mission (largement derrière les Ethiopiens, qui y engagent plus de 3 000 soldats).

Alors que le Viêt Nam achevait son mandat de deux ans comme membre non-permanent au Conseil de sécurité des Nations unies (2020-2021), les succès obtenus par le DOMP auront cependant été ternis par le premier décès d’un officier vietnamien en opération onusienne. Le commandant Đỗ Anh (né en 1983 dans la province de Nam Định et en poste au Département OMP à Hà Nội) avait rejoint la MINUSCA à Bangui en novembre 2021 en tant qu’officier observateur. Selon les autorités vietnamiennes, il est décédé le 6 janvier dans un hôpital militaire à Kampala (Ouganda) où il avait été transféré. Les causes de son décès n’ont pas été détaillées. La MINUSCA n’ayant pas fait état d’un Casque bleu décédé lors d’une opération, l’on peut supputer un problème de santé soudain. Ceci expliquerait en partie l’important délai (dix jours) avant la communication vers les médias nationaux (16 janvier), au lendemain du rapatriement du corps au Viêt Nam. 

Tout comme c’est le cas lors des décès particulièrement marquants de militaires en service, des funérailles officielles ont été organisées, mettant en valeur le sacrifice (hy sinh) de l’officier, qui a été promu à titre posthume au grade de lieutenant-colonel. Fait exceptionnel, lié à la mission que remplissait le LCL Anh au service de la paix internationale, plusieurs attachés de défense (américain, australien, britannique, français et japonais) en poste à Hà Nội ont été conviés à la cérémonie d’hommage. Une présence qui a ajouté à l’intensité solennelle de l’événement.

7 – Poursuite de la modernisation du parc aérien. 

L’armée de l’air termine cette année avec une double satisfaction : ne pas avoir subi de crash d’aéronef durant un an, et entamer la relève de ses vieux chasseurs d’entraînement L-39 tchèques par des Yak-130 russes. Dix ans après les premiers indices sur l’intérêt de l’APVN pour cet appareil (février 2012), et deux ans après la signature d’un contrat d’achat de 12 appareils auprès de la Russie (valeur 350 millions de dollars), un premier lot de six appareils a été discrètement livré le 13 novembre 2021 sur l’aéroport de Phù Cát (province de Bình Định). Ces appareils, dont deux exemplaires ont été aperçus en vol en décembre, pourraient être intégrés au Régiment école 940 parallèlement à la mise sur pied d’un cours dédié à la spécialisation des jeunes pilotes sur cet appareil. Ce régiment pourrait compléter les trois autres unités support de l’Ecole de l’air : les Régiments 910 (formation sur L-39), 915 (formation sur hélicoptères) et 920 (formation sur Yak-52). 

Ainsi, le 20 décembre 2021, le colonel supérieur Ngô Vĩnh Phúc, directeur de l’Ecole de l’air, a officialisé la constitution de cette filière en annonçant la création d’une unité comprenant 74 spécialistes de tous types (instruction, maintenance, etc.), avec pour premier objectif d’avoir un cursus de formation opérationnel pour le mois de mai 2022.

8 – Bons résultats des équipes vietnamiennes engagées dans les Army Games 2021

Du 22 août au 4 septembre 2021, l’APVN a de nouveau participé à ces véritables Jeux Olympiques militaires, organisés par la Russie mais avec des épreuves décentralisées dans une quinzaine de pays, dont le Viêt Nam qui s’est porté volontaire pour accueillir la compétition des tireurs d’élite et celle de sauvetage au combat et secourisme. Un véritable challenge en lui-même tant la situation sanitaire internationale liée à la pandémie de Covid-19 demeurait complexe, mais un challenge qui a été relevé avec succès. Quatre ans après sa première participation aux Army Games (2018), le Viêt Nam est ainsi le seul pays d’Asie du sud-est auquel la Russie a placé sa confiance pour organiser des épreuves, une confiance méritée et qui confirme si besoin est encore l’excellence de la relation entre armées de ces « régimes-frères ».


Après des performances modestes en 2020 (4e place au tir de précision, 3e place dans l’épreuve de secourisme au combat, tout comme en 2019), l’espoir était permis aux équipes vietnamiennes de faire mieux que participer. Le résultat semble avoir été à la hauteur des attentes, aidé aussi un peu par la modeste mobilisation des pays invités (95) en raison des contraintes liées au Covid-19. La délégation de l’APVN s’est haussée à la septième place du classement général sur 42 pays participants. Outre le maintien de l’équipe engagée dans le tank biathlon dans le groupe « élite », l’on notera les très bons résultats obtenus par l’engagement pour la première fois de deux frégates Gepard de la Brigade 162 (015-Trần Hưng Đạo, 016-Quang Trung) dans les épreuves navales (médaille de bronze) où elles se sont notamment confrontées à des équipages chinois, et une médaille d’or remportée par les tireurs d’élite (sur sept nations engagées). Ces résultats très positifs augurent d’une nouvelle participation d’un important contingent vietnamien à l’édition 2022 des Army Games

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Alors que le pays entre dans un nouveau cycle, plusieurs milliers de jeunes Vietnamiens vont s'apprêter à quitter leurs familles pour être appelés, pour deux ans, sous les drapeaux. Cycle immuable, qui illustre certes imparfaitement vu le très grand nombre d'exemptions et de passe-droits le lien entre la nation et son armées. La Rue des Soldats, fidèle à son engagement de s’appuyer sur l'étude des sources en vietnamien, poursuivra quant à elle autant que possible ses efforts pour percer le brouillard de l'actualité de défense vietnamienne, dans l'étude des sources en langue vietnamiennes. Puisse cette démarche continuer de plaire aux lecteurs qui poussent la porte de cette ruelle, et encore plus à ceux qui s’y arrêtent plus longuement !