dimanche 18 août 2019

Le général Phan Văn Giang assiste à la clôture des Army Games (13-19/08/2019)

Contrairement à l’année 2018 où il avait participé, le 28 juillet, à la cérémonie d’ouverture des Army Games à Moscou, le général de corps d’armée Phan Văn Giang, chef d’état-major général des armées vietnamiennes, a fait cette année le déplacement en Russie (13 au 19 août) afin d’être présent à la cérémonie de clôture de l’édition 2019 de ce véritable championnat du monde pro-russe des armées de terre. Une édition à laquelle le Viêt Nam participe à huit épreuves, dont le prestigieux tank biathlon, et dans lesquelles ses compétiteurs ont obtenu des résultats fort honorables, permettant au pays de s’imposer comme la nation en pointe des quelques pays de l’ASEAN engagés dans la compétition (Birmanie, Laos, Viêt Nam) et rivalisant – sportivement - avec la Chine.
Le général Giang a été reçu le 14 août par le général d’armée Vladimir Gerasimov, chef d’état-major général des armées russes. Sans surprise, les deux commandeurs ont salué l’excellence des relations bilatérales, de surcroît en cette année placée sous le signe de l’amitié russo-vietnamienne. 
L’occasion d’apprendre que quelque 70 actions de coopération bilatérales ont été menées à bien durant cette année, sans que le contenu soit défloré, confidentialité oblige. Mais les grands axes de cette relation, qui est quasi-uniquement en sens unique, de la Russie au profit de l’armée populaire vietnamienne, sont invariables : formations de jeunes officiers et de techniciens, médecine militaire, et surtout un partenariat indéfectible entre départements politique de chaque ministère de la défense - le ciment de la relation entre « pays-frères ». Un ciment que le général Gerasimov compte bien entretenir en dans les mois prochains afin de profiter de la présidence de l’ASEAN, en 2020, par le Viêt Nam, pour gagner en influence au sein de la communauté des ministres de la défense de l’Association élargie (ADMM+).
Le 15 août, le général Giang a rendu visite aux compétiteurs vietnamiens participant aux Army Games, sur le site d’Alabino. Il a tout particulièrement salué les trois équipages de char qui ont brillé - certes dans la seconde division de cette compétition d’élite - en arrivant en seconde position de leur catégorie, derrière l’équipe d’Ouzbékistan, mais devant celles de Cuba et d’Ouganda, avec des performances nettement supérieures, en vitesse et en précision de tir, à celles obtenues en 2018.
Un beau motif de satisfaction, pour des équipages plus rompus à la mise en œuvre de T-54, mais qui laisse penser que l’entrée en service d’une soixantaine de T-90 au sein du corps blindé vietnamien a boosté la motivation des unités (là aussi non connues, confidentialité faisant loi) désormais dotées de ce char moderne.
Enfin, lors des cérémonies de clôture de cette quinzaine qui sentait bon la poudre, la poussière mais aussi les parfums de cuisine – de campagne – le général Giang a accueilli le général d'armée Serguei Shoigu, ministre russe de la défense, qui faisait le tour des stands des nations participant à la compétition. Une bonne occasion saisie par l’équipe concourant dans le domaine de la propagande – euh, de l’émulation des combattants – pour présenter au ministre russe une assiette constituée à partir de l’acier de la carlingue du quatre millième avion américain abattu durant la guerre du Viêt Nam, dans le nord du pays (ci-dessous à droite). L’artisanat militaire en quelque sorte, présenté au grand frère russe comme trophée, alors que dans le même temps Hanoi ne dit pas non à une présence américaine régulière en mer de Chine méridionale afin d’y tempérer quelque peu les activités chinoises.


vendredi 9 août 2019

Le Viêt Nam, premier partenaire de défense sud-est asiatique de l'Union européenne (05/08/2019)

Les 04 et 05 août 2019, Mme Federica Mogherini, haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a effectué son premier déplacement au Viêt Nam. Arrivant de Bangkok où elle avait participé au sommet ASEAN-UE (01-02 août), elle a entamé son séjour par des rencontres avec la communauté italienne, puis a été reçue le 05 août à Hanoi par les plus hautes autorités vietnamiennes responsables des questions de politique étrangère et de défense : le premier ministre Nguyễn Xuân Phúc, la présidente de l’assemblée nationale Nguyễn Thị Kim Ngân, le vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères Phạm Bình Minh et le ministre de la défense, le général d’armée Ngô Xuân Lịch. Seul absent de taille au sein de cet aréopage, le secrétaire général du Parti communiste vietnamien et chef de l’Etat Nguyễn Phú Trọng. A nouveau, cet effacement du numéro un du Parti et de l’Etat sur la scène internationale continue d’envoyer un signal d’inquiétude quant à son état de santé.
Deux mois après la seconde réception à Bruxelles du général de corps d’armée Nguyễn Chí Vịnh, vice-ministre de la défense, chargé des relations internationales, par le comité des chefs d’état-major de l’UE, Mme Mogherini a été accueillie par le général Lịch au ministère de la défense. En l’absence du général Vịnh (qui partait pour Manille où il devait participer à la quatrième édition du dialogue politique de défense entre le Viêt Nam et les Philippines), les deux parties ont montré une convergence de vues sur la situation régionale et notamment sur l’impératif de garantir la liberté de circulation en mer de Chine méridionale, la nécessité de régler les différends de manière pacifique en application des textes internationaux et notamment de la convention sur le droit de la mer. 
Un mois après le début d’un face à face entre garde-côtes vietnamiens protégeant les sites de prospection et d’exploitation d’hydrocarbures de Vanguard Bank, à l’extrême sud-est de la zone économique exclusive vietnamienne, et une flotte chinoise constituée d’un navire d’exploration géologique et de son imposante escorte de garde-côtes, la position de fermeté européenne a été appréciée par les autorités vietnamiennes. Pour autant, le fossé reste immense entre ces déclarations diplomatiques et l’éloignement de l’Europe de ce terrain de rivalités maritimes. Sans bâtiment militaire croisant régulièrement dans ces eaux contestées - à l’exception d’un ou deux bâtiments français (une escale autorisée par an), voire très exceptionnellement un bâtiment britannique (l’escale du HMS Albion à Hồ Chí Minh-Ville, début septembre 2018, a été la première escale britannique au Viêt Nam du siècle) - la mer de Chine méridionale est vide de toute présence militaire européenne. Inverser la tendance sera un véritable challenge pour les nations maritimes membres de l’UE - qui se garderont certainement de s’afficher comme vecteurs de rayonnement de l’UE pour surtout afficher leur pavillon national, enjeux de coopération bilatérale faisant loi.
Dans un champ d’action plus concret pour les deux parties, un accord a été signé entre la délégation européenne et le ministère vietnamien de la défense dans le domaine des opérations de maintien de la paix (OMP). Le général de brigade Hoàng Kim Phụng (ci-dessous au premier plan à droite), directeur du Département OMP du ministère de la défense, voit ainsi ses efforts d’ouverture du Centre vietnamien de formation aux OMP à l’expertise européenne se concrétiser par l’engagement de l’UE à distiller sur le long terme des formations dans ce centre, où un officier sera très prochainement affecté à temps plein, pour y tenir les fonctions d’expert OMP de l’UE. 
Par cette présence permanente, l’UE - et logiquement encore plus la nation d’appartenance de cet officier - pourra prendre le pouls en temps réel de la capacité vietnamienne à s’intégrer dans le tissu des opérations internationales, percevoir les besoins des soldats vietnamiens en cours de formation dans ce centre avant d’être projetés en opération - onusienne, mais pourquoi pas dans le futur dans une UE Training Mission-, combler d’éventuelles lacunes par l’envoi de détachements d’instruction opérationnelle ad hoc, évaluer les progrès des stagiaires, voire faciliter la projection et l’accueil de ces bérets bleus dans les missions internationales - au sein desquelles les soldats européens sont eux aussi engagés. Cerise sur le gâteau, l’engagement de l’UE dans ces actions de formation et de soutien se fera sur fonds européens, et non directement sur les budgets de la défense des Etats-membres. Il restera à l’officier « européen » affecté au DOMP de bien identifier les secteurs dans lesquelles le Viêt Nam a déjà signé des accords de partenariat bilatéraux avec des Etats européens (Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni notamment) afin que ce budget OMP de l’UE soit utilisé en bonne synergie avec les efforts déjà consentis par les nations. Le défi est de taille, sur ce « marché des OMP » sur lequel Australiens et Américains sont déjà très présents. A la charnière entre l’UE et cette sphère anglosaxone, l’on notera en outre la position singulière du Royaume-Uni qui, prêt à quitter l’UE pour cause de Brexit, présente tous les atouts pour rejoindre - si ce n’est déjà le cas - le binôme Australie - Etats-Unis (organisation de stages en commun avec des instructeurs de ces deux pays, au sein du DOMP). 
Au bilan, moins de deux ans après la visite du général d’armée Mikhail Kostarakos, alors président du Comité militaire de l’UE, à Hanoi (05 décembre 2017), durant laquelle il avait répondu favorablement aux sollicitations du général Vịnh en matière d’échange de délégations, de formations (lutte contre les catastrophes naturelles, secours en mer, OMP, médecine militaire) et s’était montré ouvert à l’instauration d’un mécanisme de dialogue sur la politique de défense entre l’UE et le Viêt Nam, de même qu’à un approfondissement de la coopération en matière de cyber-sécurité et de technologies de l’information, la visite de Mme Mogherini concrétise donc ce rapprochement entre l’UE et le ministère vietnamien de la défense. 
Le Viêt Nam devient le premier pays d’Asie du sud-est avec lequel l’UE conclut un accord de partenariat en matière de défense, qui doit permettre aux militaires vietnamiens d’être associés à des missions militaires européennes. Alors que le Viêt Nam va intégrer à nouveau le Conseil de sécurité des Nations unies en tant que membre non-permanent, pour l’exercice 2020-2021, cet accord revêt ainsi un caratère historique. Reste désormais à passer de l’encre qui sèche à la matérialisation de cet accord. Si l’arrivée d’un officier « européen » (mais aussi certainement un pion-clé du maillage de son pays auprès des instances du ministère vietnamien de la défense) n’est plus qu’une question de semaines, le déploiement de militaires vietnamiens dans une opération européenne sera un autre défi.
Déjà engagé dans deux OMP onusiennes (au Soudan du sud et en République Centrafricaine), le ministère vietnamien de la défense devra en effet identifier un petit vivier d’officiers d’état-major capables d’être intégrés dans une EU Training Mission, là aussi en Afrique. Prérequis indispensable : maîtriser la langue française ! Après avoir placé l’accent sur la constitution d’un petit vivier de militaires destinés à servir sous béret bleu en milieu opérationnel anglophone, les militaires vietnamiens se posent à eux-mêmes un challenge de taille : sans renier leur engagement à servir - à la hauteur de leurs modestes moyens - les Nations unies, fournir rapidement à l’UE la preuve de leur volonté de contribuer - à la hauteur de moyens encore plus modestes - à une mission européenne. Tout comme ce fut le cas avec les premiers pas vietnamiens sous béret bleu, il est probable que cette contribution se limite à une poignée d’officiers d’état-major (peut-être pris dans le mince vivier d’officiers ayant servi en République Centrafricaine ?). Gageons que, pour faciliter ce processus, la sagesse européenne résultera en l’envoi au DOMP d’un officier français. Si une telle affectation se concrétisait, l’on assisterait de fait au doublement du nombre d’officiers français servant au Viêt Nam (l’attaché de défense à ce jour étant le seul officier en poste dans ce pays). Pas de quoi passer la démultipliée face au poids anglo-saxon, mais l’essentiel est de prendre pied. Si la mission est bien d’aider les militaires vietnamiens à s’insérer dans une mission européenne, l’on pourrait d’ailleurs se prendre à rêver que ces militaires fédèrent leurs propres ressources en francophones - et elle est de certainement de très bonne qualité, si l’on considère que depuis une quinzaine d’années l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr accueille chaque année un voire deux jeunes officiers vietnamiens aux côtés des élèves français. 
Reste que l’on peut s’interroger sur l’intérêt du ministère vietnamien de la défense à signer un tel accord de partenariat. Si l’on comprend l’intérêt du pays, qui se veut un fervent contributeur à la paix mondiale, de s’afficher - même symboliquement - dans des opérations militaires sous lead européen, il sera difficile pour le Viêt Nam d’obtenir en retour un engagement européen autre que symbolique dans le différend qui l’oppose à son puissant (militairement, mais aussi économiquement - y compris dans sa relation avec les nations européennes) voisin chinois. 

mardi 6 août 2019

La frégate Quang Trung rejoint son port-base (06/08/2019)

Le 06 août 2019, la frégate lance-missiles 016 - Quang Trung a rejoint son port-base de Cam Ranh au terme d’un déploiement de 21 jours jusqu’à Vladivostok, où elle a représenté le Viêt Nam lors des célébrations du 323anniversaire de la marine russe (28 juillet). 
L’on notera que lors de cette campagne de 4 500 km, la plus au nord jamais effectuée par un bâtiment vietnamien, la frégate a par deux fois transité par le détroit de Taïwan, visiblement sans souci avec la marine chinoise. La preuve que chaque situation est gérée individuellement par la Chine, capable de lancer un bras de fer dans l’extrême sud-est des eaux territoriales vietnamiennes - mais aussi revendiquées par Pékin - et de ne montrer aucune agressivité à l’encontre d’un bâtiment de guerre vietnamien, certe en transit inoffensif et pour participer à une manifestation chez l’allié russe et à laquelle la marine chinoise était aussi invitée.
Comme le veut la tradition, tous les membres d’équipage, à l'image du capitaine de frégate Hoàng Anh, pacha du Quang Trungse sont vu décerner un insigne attestant de leur statut de « marins océaniques » (thủy thủ viễn dương). Pareilles mises à l’honneur de marins avaient déjà été organisées au profit de l’équipage de la frégate 015-Trần Hưng Đạo à son retour de déploiement au Japon puis en Corée du sud (30 octobre 2018), ainsi qu’à celui de l’équipage du voilier-école Lê Quý Đôn et des élèves officiers de la 59promotion de l’Ecole navale au retour de leur campagne en Asie du sud-est (18 mai 2019).

samedi 3 août 2019

Ouverture des cinquièmes Army Games (03/08/2019)

Le 03 août 2019, la cinquième édition des Army Games a été officiellement inaugurée sur les différents sites sur lesquels se dérouleront les épreuves. Sur le site principal, près de Moscou, la cérémonie a été présidée par le ministre russe de la défense, le général d'armée Serguei Shoigu. A défaut d’être présent, le président Putin a adressé un message vidéo par lequel il souhaite bonne chance aux équipes des 39 nations inscrites dans tout ou partie des 32 épreuves. 
Pour le Viêt Nam, 127 concurrents sont enregistrés dans sept épreuves - celles que nous décrivions dans notre précédente présentation, auxquelles s’ajoutera une prestation artistique, domaine dans lequel les armées vietnamiennes, rompues à cette tradition d’émulation et de soutien des forces combattantes, jusque sur les théâtres d’opérations, possèdent toutes les qualités pour se distinguer. Le service des activités artistiques et culturelles, qui dépend du département de la propagande, unité du département général politique du ministère de la défense, a ainsi préparé une présentation sur le thème de l’amitié sans frontières, qui inclura certainement un clin d’œil vers le « grand frère » russe, en cette année croisée de l’amitié russo-vietnamienne.
De quoi briller mais aussi rivaliser avec une équipe chinoise elle aussi passée maîtresse dans l’art de porter au firmament la cause du régime de Pékin !
Cérémonie inaugurale sur le site de Korla (Chine).

Seconde participation du Viêt Nam aux Army Games (03-17/08/2019)

L’essentiel est de participer, mais aussi de faire mieux qu’en 2018. Voilà de longues semaines que le ton a été donné par l’état-major général des armées vietnamiennes. 
Après une première participation aux Jeux Militaires Internationaux (Army Games) organisés par la Russie, en partenariat avec plusieurs nations alliées, du 28 juillet au 11 août 2018, le Viêt Nam revient en 2019 animé de la ferme volonté de mieux faire et de continuer à apprendre.
Après avoir pris ses marques et le pouls de la difficulté de l’exercice en 2018, en inscrivant des compétiteurs dans quatre disciplines (le célèbre tank biathlon, le relevage de blessés sur le champ de bataille, les épreuves du génie - déminage d’une zone polluée ; préparation d’un pont flottant en vue d’un franchissement de coupure humide ; conduite et mise en œuvre d’engins spécialisés - ; et la cuisine en service en campagne), l’état-major général des armées a réinscrit pour cette cinquième édition des Army Games des équipes dans ces spécialités et ajouté une équipe pour la compétition de tir de précision et une autre pour celle de sauvetage de victimes. A défaut de participer aux 32 disciplines offertes, les militaires vietnamiens vont essentiellement tenter de concentrer leurs efforts sur les épreuves qu’ils ont découvertes en 2018 et dont ils ont tiré les enseignements de leurs faiblesses, en particulier le fait que les compétiteurs doivent concourir dans des conditions les plus proches possibles d’un engagement opérationnel - donc en tenue de combat complète (casque, gilet pare-balles, etc.), ce qui n’avait pas été anticipé l’an passé.
Concentration des efforts oblige, les compétiteurs vietnamiens ne seront pas présents dans les dix pays qui organiseront des épreuves (Russie, Azerbaïdjan, Arménie, Biélorussie, Chine, Inde, Iran, Kazakhstan, Mongolie et Ouzbékistan) mais dans ceux dans lesquels ils concouront.
Localisation des sites des épreuves des Army Games 2019.
Les préparatifs de la projection de ces équipes ont fait l’objet d’une large couverture médiatique.
Forte de 27 compétiteurs, l’équipe du génie est la plus importante de la délégation vietnamienne. Elle a rejoint Tioumen, en Sibérie occidentale, où les températures bien plus agréables que celles qui règnent en été au Viêt Nam doivent être appréciées des participants.
Pour leur première participation aux Army Games, les tireurs de précision vietnamiens se sont entraînés durant deux mois. Après un voyage de 28 heures jusqu’à Minsk, puis 380 km de bus, les sept tireurs et leur encadrement ont rejoint Brest, en Biélorussie
Chaque compétiteur a perçu son armement de dotation, identique pour tous les concurrents (un fusil SVD avec lunette de précision, un pistolet K-59) et chaque équipe dispose en outre de deux Kalashnikov. L’équipe vietnamienne sera confrontée à une vingtaine de nations sur un parcours exigeant, alliant endurance (parcours du combattant avec armement) et précision (tir à 300 mètres, mais aussi tir à l’arme de poing et lancer de grenades). Tout comme c’est le cas dans les épreuves hivernales de biathlon, toute cible manquée donnera lieu à une pénalité de 200 mètres de course avant le prochain tir.
L’équipe du service de santé des armées a quant à elle rejoint l’Ouzbékistan au terme d’un voyage de 18 heures entre Hanoi, Moscou puis Taschkent et enfin la base de Forish (région de Jizzakh, centre-est du pays). Première équipe à prendre ses quartiers sur ce site où règnent de fortes températures (plus de 40 degrés), l’équipe vietnamienne sera opposée à onze autres nations (Ouzbékistan, Arménie, Angola, Azerbaïdjan, Biélorussie, Birmanie, Kazakhstan, Russie, Tadjikistan, Venezuela et Zimbabwe).
Les vingt membres de l’équipe NRBC ont pour leur part rejoint Korla, dans le Turkestan chinois, où ils ont été chaleureusement accueillis, comme les quatre autres équipes qui, avec la Chine, seront en compétition (Russie, Arménie, Iran, Egypte) sur un thème axé sur la détection NRBC lors d’une reconnaissance d’axe.
Dernière équipe constituée, dans l’urgence et essentiellement à partir d’étudiants en Russie, l’équipe engagée dans la compétition de sauvetage aux victimes a rejoint Sergiev Posad, à 75 km au nord-est de Moscou. Manquant d’expérience, elle n’a quasiment aucune chance de bien figurer dans une compétition très exigeante mais a surtout profité des conseils reçus des spécialistes russes qui ont guidé ses premiers entraînements.
Enfin, pour la bonne bouche, douze soldats s’aligneront dans l’épreuve de cuisine. Thématique militaire faisant loi, la compétition, qui verra douze nations s’affronter sur le terrain de manœuvre d’Alabino, près de Moscou, s’articulera entre épreuves de cuisine (notamment confection de plusieurs sortes de pains, avec du matériel de service en campagne) et épreuves de tir. Les notes dans les deux épreuves compteront dans le résultat final. Si l’an passé les cuisiniers vietnamiens ont brillé, le manque de connaissances sur les conditions de déroulement des épreuves et une période de préparation trop courte ont pesé sur leurs résultats globaux. L’équipe s’aligne cette année plus endurcie, mieux préparée et tout aussi motivée.
Reste une inconnue, sur la compétition-phare qu’est le tank biathlon. Si le corps blindé vietnamien a bien reçu livraison de 64 chars T-90 fin 2018-début 2019, il est probable que les équipages engagés dans la compétition, organisée dans le camp d’Alabino, utilisent comme en 2018 les chars T-72 mis à la disposition des concurrents. Pour autant, la discrétion reste de mise sur les préparatifs de l’équipe vietnamienne. Avec l’expérience de sa première participation en 2018, les espoirs de meilleures performances sont permis. Pour autant, le fossé qui sépare les tankistes vietnamiens de leurs homologues aguerris des nations du monde russe restera infranchissable. Hormis la satisfaction de participer, l’équipe du Viêt Nam pourra tout au plus tenter de surclasser les équipes sud-est asiatiques (Laos, Birmanie) et certaines d’Afrique (Ouganda).
Ouverture des hostilités - fraternelles - le 03 août!