jeudi 30 octobre 2014

Visite du premier ministre Nguyễn Tấn Dũng en Inde

Les 27 et 28 octobre 2014, le premier ministre Nguyễn Tấn Dũng a effectué une visite officielle à New Delhi, à la tête d’une importante délégation, composée essentiellement de représentants de compagnies commerciales.
Conférence conjointe entre les premiers ministres Nguyễn Tấn Dũng et Narendra Modi
Cette visite conclut un trimestre marqué par deux déplacements de hauts dirigeants indiens à Hanoi - la ministre des affaires étrangères Sushma Swaraj (27 août), puis le président Pranab Mukherjee (14 au 17 septembre) – au cours desquels l’excellence de la relation bilatérale a été unanimement soulignée.

Si l’accent des entretiens de M. Dũng, notamment avec son homologue, M. Narendra Modi, a été surtout placé sur la coopération économique, la déclaration commune qui a clôturé cette visite comprend un volet consacré aux relations de défense. Dans celui-ci, les deux premiers ministres expriment leur satisfaction quant aux progrès des relations bilatérales de défense, et citent en particulier les échanges de délégations, le dialogue annuel sur les politiques de défense, la coopération interarmées, les escales de bâtiments (essentiellement des visites de bâtiments indiens dans les ports vietnamiens), la formation des militaires, et l’échange d’expertise lors des forums régionaux (en particulier dans le cadre d’un programme d’action dans la lutte contre les mines). Enfin, les deux premiers ministres demandent que l’accord signé en septembre par le président Mukherjee et octroyant une ligne de crédit de 100 millions de dollars au Viêt Nam pour l’acquisition de matériel militaire entre rapidement en vigueur. Alors qu’en septembre les deux pays mentionnaient l’acquisition par la marine populaire de patrouilleurs grâce à ce financement, aucun matériel n’a cette fois été cité dans les conclusions publiques de la visite de M. Dũng.

De manière plus large, l’unicité de vues sur le plan diplomatique a été de mise. Sur la scène régionale, abordant la question de la mer de Chine méridionale, les deux pays ont parlé d’une même voix pour demander le règlement des différends de manière pacifique et négociée, une position que les deux partenaires n’ont jamais remise en cause. En outre, Hanoi et New Delhi ont confirmé leur soutien mutuel à leurs candidatures à un siège de membre non permanent au conseil de sécurité des Nations unies (le Viêt Nam pour l’exercice 2020-2021, l’Inde pour les années 2021 et 2022). Enfin, New Delhi a confirmé sa disponibilité à soutenir le Viêt Nam dans ses préparatifs à l’envoi de soldats dans une opération de maintien de la paix des Nations unies.

Au bilan, la relation entre les deux alliés historiques – qui remonte à l’époque Nehru – Hô Chi Minh – demeure solide, au grand dam de Pékin qui voit notamment d’un œil critique l’arrivée de compagnies de prospection pétrolière indiennes en mer « de l’Est », à l'invitation du Viêt Nam. Une situation qui ne remet certes pas en cause l’apaisement des relations sino-vietnamiennes, tout juste proclamé, mais offre à Pékin des prétextes de nouveau durcissement de sa position dans un proche avenir.
 

Nouvelle expertise française dans le paysage des hélicoptères vietnamiens

© Hélicoptères Guimbal
Le 22 octobre 2014, à Vũng Tàu (province de Bà Rịa-Vũng Tàu), deux hélicoptères Cabri-G2, conçus et fabriqués par la société française Hélicoptères Guimbal, sont entrés en service au sein du centre de formation de la compagnie d’hélicoptères vietnamienne, spécialisée dans la formation des pilotes devant notamment assurer les liaisons vers les plateformes pétrolières off-shore, mais aussi le sauvetage par air.

© Hélicoptères Guimbal
Le contrat de vente avait été signé en décembre 2013 à Hanoi.
© Hélicoptères Guimbal
Ces deux appareils, qui portent les numéros 8630 et 8631, viennent rejoindre une flotte déjà équipée d’une trentaine de Mi-17 et depuis plus récemment de Super Puma et de Dauphin. Si le centre de formation est situé sur la côte Sud, la société - qui célèbre cette année les 25 ans de sa créations, comprend deux branches, l'une couvrant le Nord, la seconde le Sud du pays. Outre la formation de pilotes civils, elle accueille aussi du personnel militaire.
Six élèves pilotes ont aussitôt commencé leur formation sur ces appareils, sous la houlette de deux instructeurs.
Selon le colonel supérieur Nguyễn Văn Vinh, directeur du centre de formation, le coût d’une heure de vol sur ces appareils est inférieur de 30 % à celui qui prévalait sur les autres types d’hélicoptères. Un gain salué par les opérateurs vietnamiens, mais aussi dans de nombreux pays (dont la Chine, qui a reçu les deux premiers exemplaires d'une commande de six appareils).
 
Cliquer:
ici pour découvrir les caractéristiques techniques de ce petit biplace, oeuvre d'un passionné, et unanimement salué pour sa maniabilité et ses capacités;
- et ici pour accéder une vidéo d'une séance d'entraînement de ces deux appareils, bien maîtrisés par leurs pilotes vietnamiens.

lundi 27 octobre 2014

Réchauffement des relations entre Hanoi et Pékin

Le 27 octobre 2014, le ministre chinois des affaires étrangères, Yang Jiechi, a été reçu à Hanoi par son homologue Phạm Bình Minh. Ce second déplacement d’une des plus hautes autorités chinoises depuis le 18 juin, période à laquelle la crise sino-vietnamienne culminait suite à l’intrusion de la plateforme de forage pétrolière HD-981 dans la zone économique exclusive revendiquée par le Viêt Nam à l’ouest des Paracel, conclut une série de rencontres de très niveau (*) et semble mettre un terme à cinq mois de fortes tensions de voisinage.
Pavois et sourires en ce 27 octobre
Yang Jiechi (G) - Phạm Bình Minh (D)
MM. Jiechi et Minh ont présidé les travaux de la 7ème session du dialogue bilatéral de coopération, plus d’un an après la précédente réunion de cette instance (mai 2013). A la différence du ton ferme qui avait prévalu lors des entretiens entre les deux dirigeants en juin,  les médias vietnamiens cette fois ont mis en exergue une ambiance radicalement différente, axée sur la fermeture d’une parenthèse sombre dans les relations entre Pékin et Hanoi.
 
Quatre mois après une première poignée de main distante (18 juin)
Ainsi, les deux diplomates ont parlé d’une même voix sur question des litiges territoriaux, sans sous-entendus, et sous un axe résolument placé sur la coopération et le règlement de tout différend dès les premiers indices de friction. Une unicité de paroles qui n’avait pas été entendue depuis le printemps, et qui semble conclure une longue période de « mésentente », sans pour autant résoudre formellement le cœur des poussées de fièvre hanoiennes en mer « de l’Est » : l’envahissante et de plus en plus durable présence chinoise dans une zone dans laquelle la marine vietnamienne aspire à se faire respecter, à défaut de pouvoir à ce jour garantir fermement les droits historiques du Viêt Nam sur des atolls et îlots épars.

(*) Rencontre entre les premiers ministres vietnamien Nguyễn Tấn Dũng et chinois Li Keqiang en marge du sommet ASEAN/UE à Milan (16 octobre). Déplacement à Pékin d’une délégation du ministère de la défense (16 au 18 octobre). Déplacement du ministre vietnamien de la sécurité intérieure, le général d’armée Trần Đại Quang (26 octobre).

 

dimanche 26 octobre 2014

Nouvelle commande pour les chantiers navals Hồng Hà



Le 24 octobre 2014 à Hải Phòng, le général de brigade Nguyễn Quang Đạm (à droite sur la photo ci-dessus), commandant de la police maritime, a signé un contrat de commande de quatre patrouilleurs de type TT-400 auprès des chantiers navals Hồng Hà, d’où sont aussi issus les patrouilleurs de type TT-400-TP de la marine populaire.
Les deux bâtiments complèteront une flotte qui s’enrichit déjà de quatre patrouilleurs similaires (numéros de coque CSB 4031, 4032, 4033 et 4034), avec un cinquième en cours de construction.
 Fin mai 2014, le CSB-4032 a été percuté par un bâtiment de gardes-côtes chinois interdisant l'accès à la zone de déploiement de la plateforme pétrolière HD-981 à proximité des Paracel.
 Début mai 2014, le CSB-4033 a lui aussi été impliqué dans un accrochage avec un bâtiment chinois, ce qui l'a contraint à rejoindre d'urgence son port d'attache de Tiên Sa (Đà Nẵng).
 
De conception proche des TT-400-TP de la marine, ces bâtiments présentent un gabarit de 54 mètres de long pour 9,3 mètres de large, et déplacent 400 tonnes.
Leur armement comprend deux canons bitubes de 25 mm, l’un à l’avant, l’autre sur la plage arrière, ainsi que deux mitrailleuses de 14,5 mm.

Un nouveau signe de cette "année de la mer"!...

Remise de fanions aux patrouilleurs HQ-274 et HQ-275

Le 25 octobre 2014, dans le port militaire de Tiên Sa (Đà Nẵng), les patrouilleurs HQ-275 et HQ-275 ont officiellement reçu leurs emblèmes lors d’une cérémonie présidée par le contre-amiral Ngô Sỹ Quyết, commandant la 3e région maritime.

Comme le veut le cérémonial, le fanion de la marine populaire a été remis à chaque pacha de bâtiment, tandis que les commissaires politiques ont reçu le drapeau national.
 
Les bâtiments sont affectés à la brigade maritime 172, l’une des principales formations de la 3e région maritime (RM). La zone de responsabilité de cette RM, l’une des plus importantes du pays, couvre non seulement le la façade maritime du Centre du pays, mais est l’archipel des Paracel, revendiqué par le Viêt Nam mais tenu par la Chine.

Les deux bâtiments sont respectivement les troisième et quatrième patrouilleurs de type TT-400-TP construits à Hải Phòng par les chantiers navals Hồng Hà, qui appartiennent au département général des industries de défense.
Le HQ-275avait été livré à la marine populaire le 25 septembre, deux ans après l'officialisation de sa commande. Le HQ-274 avait quant à lui été remis à la marine le 28 mai 2014.

Servis par un équipage de 35 hommes, ces bâtiments de 54 mètres de long peuvent atteindre les 32 nœuds. Leur endurance est de 4 000 km à une vitesse moyenne de 15 nœuds. Ils sont capables de rester 30 jours en mer.
Leur armement de bord se compose de deux mitrailleuses anti-aériennes de 14,5 mm, d’un canon AK-176 de 76 mm, et – à l’arrière – d’un système de défense anti-aérien AK-630M (tourelle navale abritant un canon rotatif à six tubes de 30 mm de type Gatling).
 
Cet événement confirme une nouvelle fois que l'année 2014 est bien une "année de la mer", avec de nombreuses livraisons de bâtiments, au profit tant de la marine populaire que de la police maritime et de la police de surveillance des pêches. L'arrivée attendue, à la fin de l'année, du troisième sous-marin de la classe Kilo en provenance de Saint Petersburg devrait clore cette année exceptionnelle par son effort de modernisation.

mercredi 22 octobre 2014

Le ministre finlandais de l'économie reçu au ministère de la défense


Le 20 octobre 2014, le général de corps d’armée Trương Quang Khánh, vice-ministre de la défense, a accueilli à Hanoi le ministre finlandais de l’économie, M. Jan Vapaavuori.

Recevoir un ministre de l’économie étranger au ministère de la défense est chose peu habituelle, mais l’hôte du jour devait avoir des propositions intéressant l’ex-directeur du département général des industries de défense (2007-2011). Au programme de l’entretien, deux thèmes majeurs : d’une part l’intérêt de l’armée vietnamienne pour plus de quarante années d’expertise finlandaise dans la préparation de militaires à participer à des opérations de maintien de la paix (OMP) sous Casque bleu, avec la présentation des cursus offerts par le Crisis Management Centre finlandais, tant à Kuppio qu’hors du pays. Outre cette compétence internationalement reconnue, le ministère vietnamien de la défense a pu être intéressé par le fait que la Finlande a déjà contribué à la Mission des Nations unies au Sud Soudan (MINUSS), alors que deux officiers vietnamiens sont chargés de préparer depuis Juba le déploiement du premier contingent de leur pays dans une OMP, en 2015.

D’autre part, le développement de la composante sous-marine vietnamienne justifie l’intérêt de Hanoi pour diverses expertises, telle que celle détenue par Helsinki dans le domaine de la détection sous-marine. Enfin, M. Vapaavuori aurait proposé un soutien au maintien en condition d’équipements militaires vietnamiens.

Au bilan, en complément de partenariats forts et historiques (Russie, Inde), Hanoi confirme son ouverture à toute expertise, même de la part de pays n’appartenant pas au cercle des très grandes puissances militaires. Peut-être est-ce aussi un moyen de pousser ces « grandes » puissances à se montrer plus compétitives ?

samedi 18 octobre 2014

Premier vol d'essai du premier Casa C-295M commandé par le Viêt Nam


Le 17 octobre 2014, le site Jetphotos.net a publié un cliché du premier Casa C-295M construit par la société Airbus pour l’armée de l’air vietnamienne, lors de sa première séance d’essai en vol.

L’appareil, qui évoluait depuis l’aéroport de Séville San Pablo, portait une immatriculation temporaire (123) avec les cocardes espagnoles. Selon la photo, il n’était pas floqué du drapeau vietnamien mais portait le marquage Không quân Việt Nam (armée de l’air vietnamienne) sur la carlingue, à l’avant de l’aile.

Le 09 juin 2014, M. Antonio Rodriguez Barberan, porte-parole d’Airbus Industries, avait dit lors d’un entretien avec la revue Jane’s IHS que le Viêt Nam avait commandé trois Casa C-295M, sans préciser la nature de la version qui a été commandée. Ces appareils pourraient être livrés (au moins le premier d'entre eux) en 2015.

Le contrat aurait été signé en 2013, pour une valeur de 100 millions de dollars. Outre les appareils, ce contrat comprendrait les pièces de maintenance et l’entretien des appareils, ainsi que la formation des équipages.

L'acquisition de ces avions de transport, pouvant être équipés selon les versions d'une capacité ISR (Intelligence - Reconnaissance - Surveillance), complètera une panoplie de moyens qui s'étoffent, tous axés sur le renforcement des moyens de surveillance du vaste espace maritime vietnamien.

vendredi 17 octobre 2014

Le ministre de la défense vietnamien en visite officielle à Pékin

Le 16 octobre 2014, le général d’armée Phùng Quang Thanh, ministre de la défense, a entamé une visite officielle de trois jours à Pékin, à l’invitation de son homologue, le général Chang Wanquan.

Le général Thanh est à la tête d’une délégation exceptionnelle par sa composition. Elle comprend en effet 12 généraux de tout premier rang, dont : un des adjoints du chef d’état-major général des armées (général de division Bế Xuân Trường), le directeur adjoint du département général politique (GDI Lương Cường), les commandants des 2ème et 3ème régions militaires (GDI Dương Đức Hòa et Phạm Hồng Hương) et l’adjoint au commandant de la 1ère région militaire (GBR Phan Văn Tường), le chef d’état-major de l’armée de l’air et de la défense anti-aérienne (GDA Phương Minh Hòa) et l’adjoint au chef d’état-major de la marine et commandant de l’état-major de la marine (contre-amiral Phạm Hoài Nam), le commandant des gardes-frontières (GDI Võ Trọng Việt) et le commandant de l’arme des transmissions (GBR Vũ Anh Văn).
En revanche, l’absence du général de corps d’armée Nguyễn Chí Vịnh, vice-ministre de la défense en charge des relations extérieures, est remarquée.

Après l’été de fortes tensions en mer de Chine méridionale, avec en écho une vague de protestations – incluant des débordements de violence - dans les grandes villes vietnamiennes, cette visite inédite par son ampleur semble mettre un terme – temporaire ? – au froid qui a sévi dans les relations bilatérales. Elle intervient près de deux mois après que le général d’armée Lê Hồng Anh, ex-ministre de la sécurité intérieure et actuellement numéro 5 du bureau politique du comité central du Parti communiste vietnamien (PCVN), se soit rendu à Pékin les 26 et 27 août en tant qu’envoyé spécial du secrétaire général du PCVN Nguyễn Phú Trọng.

L’agenda de cette visite, tel qu’annoncé dans les médias vietnamiens, est centré sur les relations « amicales » entre armées des deux pays, avec notamment une relance de l’idée d’établir une « ligne rouge » entre les deux ministres (ce qui peut justifier la présence du commandant des transmissions).

Une face cachée? Comme l’Histoire l’a souvent montré, à une phase de crise succède souvent un déplacement d’un haut représentant vietnamien chez le grand voisin du nord, non la tête basse mais en interlocuteur d’égal à égal. Ainsi, derrière le réchauffement apparent et subit des relations entre les hauts états-majors se cache certainement une attente de Pékin d’explications sur la décision tout aussi soudaine de Washington de lever – même partiellement – son embargo sur la livraison d’armes létales au Viêt Nam. Cette décision historique (02 octobre), qui scelle un peu plus la normalisation des relations entre les deux ennemis d’hier, est un message fort adressé des deux côtés du Pacifique à la Chine. Son champ d’application (matériel destiné à permettre à l’armée vietnamienne de renforcer le contrôle de son espace aéromaritime) est clairement destiné à contrôler voire à freiner la poussée chinoise en mer « de l’Est », et sonne en écho au soutien américain – certes bien plus direct – que reçoivent déjà les Philippines avec le même objectif. Si le général Thanh ne manquera pas de diplomatie pour entourer le message de toutes les précautions d’usage diplomatique, nulle doute que ses homologues sont bien conscients de l’importance de cette décision américaine, qui permet à Hanoi et à Washington de marquer chacun un point dans les bras de fer qui les opposent, sur deux échelles différentes, à Pékin. Même si sa concrétisation n’intervient pas immédiatement – le temps certainement pour Américains et Vietnamiens de bien définir les modalités de ce soutien – la donne locale a changé, au moins psychologiquement. A quelques semaines de l’organisation à Pékin du sommet annuel de l’Asia-Pacific Economic Cooperation - APEC (10-11 novembre), la Chine est contrainte à jouer la carte de l’apaisement. Habitué à avancer par petits pas en mer de Chine méridionale, Pékin va devoir se montrer plus prudent avec son voisin, tout en se donnant le temps de reprendre l’initiative.

jeudi 16 octobre 2014

Un patrouilleur indien fait escale à Đà Nẵng

Le 14 octobre 2014, le patrouilleur de haute mer des gardes-côtes indiens Samudra Paheredar, spécialisé dans la lutte anti-pollution, a entamé une escale de trois jours dans le port militaire de Tiên Sa, à Đà Nẵng.

Lancé le 13 mars 2009 puis admis au service actif le 27 juillet 2012, ce bâtiment de 95 m de long jauge 4 300 tonneaux. Possédant une autonomie 20 jours, il peut parcourir 6 500 nautiques sans escale, à une vitesse de pointe de 20,5 nœuds. En outre, il embarque un hélicoptère (une Alouette III)en permanence, ce qui accroît sa capacité de surveillance.
 
L’équipage (122 officiers, officiers mariniers et marins) a été accueilli par les représentants du commandement de la police maritime, de la 5e Région militaire et les autorités civiles de Đà Nẵng. Au programme de leurs activités, outre un volet touristico-sportif, des échanges axés sur les missions de gardes-côtes, la lutte anti-pollution et le sauvetage en mer.
 
 
Visite (presque) guidée avec la presse vietnamienne.
 

samedi 11 octobre 2014

Coopération avec la république tchèque

Le 10 octobre 2014, en marge des cérémonies de commémoration de la libération de Hanoi, le général de corps d’armée Nguyễn Chí Vịnh, vice-ministre de la défense, a reçu l’ambassadeur tchèque, M. Martin Klepetko, en poste depuis 2012. Cet entretien visait notamment à préparer un déplacement officiel à Hanoi du secrétaire d’Etat tchèque à la défense avant la fin de l’année, une visite qui s’inscrit dans une optique de renforcement des relations bilatérales de défense. Selon M. Klepetko, Prague souhaiterait notamment apporter son soutien en matière de médecine militaire, mais aussi fournir une assistance dans l’équipement des unités parachutistes vietnamiennes.

Pour sa part, et comme lors de la plupart de ses entretiens avec des délégations étrangères – notamment celles de l’ancien pacte de Varsovie, le général Vịnh a souhaité l’instauration de réunions annuelles entre vice-ministres de la défense, avec trois thèmes-clés : les questions de sécurité, la coopération entre ministères de la défense, et les industries de défense. L’éventail des expertises recherchées par l’armée vietnamienne demeure large, le général Vịnh citant les relations entre grandes composantes des forces armées, la formation, l’acquisition d’expertise sur les opérations internationales de maintien de la paix, ainsi que le déminage – compétence utile tant sur le territoire national en raison de la présence de zones toujours polluées durant la guerre qu’hors des frontières nationales, certaines unités vietnamiennes pressenties pour rejoindre les opérations des Nations unies devant être chargées de missions de déminage.

Soixantième anniversaire de la libération de Hanoi

Le 10 octobre, Hanoi a célébré le soixantième anniversaire de sa libération (10 octobre 1954). Lors d’une cérémonie matinale au décorum rehaussé comme pour tout « grand » anniversaire (tous les dix ans), les plus hautes autorités du Parti communiste et de l’Etat, en fonction ou retirées des responsabilités, se sont retrouvées unies dans le souvenir de cet événement que certains d’entre eux n’ont pas connu, mais aussi dans le présent d’une nation dont les préoccupations quotidiennes sont souvent bien éloignées des questions de défense de la patrie.
Temps fort des festivités, le chef de l’Etat, M. Trương Tấn Sang, a épinglé sur le drapeau de la ville la médaille Hồ Chí Minh, en reconnaissance des actions des Hanoïens durant les années de résistance.

Allocution du colonel supérieur Nguyễn Hữu Tài, représentant les anciens combattants de la capitale
Autour de cette manifestation officielle, la population a pu profiter d’une ville pavoisée aux couleurs du souvenir dans une journée qui s'est achevée par un feu d'artifice sur le lac de l'Ouest.
 


vendredi 10 octobre 2014

Hommage philatélique au général Lê Trọng Tấn

Le 1er octobre 2014, les postes vietnamiennes ont émis un timbre commémorant le 100ème anniversaire de la naissance du général Lê Trọng Tấn (de son véritable nom Lê Trọng Tố) , héros des guerres d’indépendance. Né dans une famille d’enseignants près de Hanoi, il a rejoint le Việt Minh en 1944 et a connu un parcours ascensionnel, au cours duquel il a notamment commandé la division 312, victorieuse à Điện Biên Phủ le 7 mai 1954, et les troupes qui se sont emparées du palais présidentiel de Sài Gòn le 30 avril 1975. Toujours dans un contexte de guerre, cette fois aux frontières, il a accédé aux plus hautes responsabilités de chef d’état-major général des armées et de vice-ministre de la défense de 1978 à 1986, avec le rang de général d’armée.

Chef victorieux durant près de 40 années de guerre, le général Lê Trọng Tấn est décédé le 5 décembre 1986 à 72 ans. En cette année de commémoration du 70e anniversaire de la création de l’armée populaire (22 décembre) et du 60e anniversaire de la libération de la capitale (ce 10 octobre), ce timbre confirme son inscription au firmament des héros de la nation vietnamienne.
Bon pour le service ... postal! 
 

jeudi 9 octobre 2014

Visite d’une délégation biélorusse à Hanoi

Le 07 octobre 2014, une délégation du ministère biélorusse de la défense, dirigée par le général de brigade Gura Aleksandr Nikolaevich, directeur du département de la pensée idéologique, a entamé une visite de travail de six jours au Viêt Nam.
 
Accueillie à Hanoi par le général de corps d’armée Ngô Xuân Lịch, directeur du département général politique du ministère vietnamien de la défense, la délégation a été chaleureusement reçue par le général d’armée Phùng Quang Thanh.
Inscrivant son discours dans une perspective historique et notamment de la commémoration cette année des 70 ans de la création de l’armée populaire et des 60 ans de la libération de Hanoi, le ministre de la défense n’a pas manqué de saluer le soutien indéfectible de Minsk durant les guerres de libération. Dans un deuxième temps, le général Thanh a exprimé la gratitude de son ministère  pour l’aide technique que la Biélorussie apporte à la modernisation de plusieurs composantes de l’armée populaire, et notamment de l’armée de l’air et de la défense antiaérienne.
Le GCA Ngô Xuân Lịch

Le général Gura Aleksandr Nikolaevich est un partenaire régulier du haut état-major vietnamien. Il avait notamment déjà effectué une visite similaire en mars 2011, quelques semaines après la clôture du onzième congrès national du Parti communiste vietnamien, qui avait redéfini le paysage politique du pays pour cinq ans. Alors que le Viêt Nam se félicite de la levée – partielle – de l’embargo américain sur les ventes d’armes létales à l’armée populaire (02 octobre), qui devrait rapidement profiter à la jeune composante aéronavale, Hanoi reste fidèle aux partenaires de toujours, à ces « pays frères » qui l’ont soutenu durant les années de lutte pour l’indépendance, et dont l'expertise technique dans de nombreux domaines demeure précieuse à la modernisation de son armée.

samedi 4 octobre 2014

Barre à l'Est!

Le 04 octobre 2014, à Đà Nẵng, les chantiers navals Sông Thu, qui appartiennent au département général des industries de défense, ont mis à l’eau un nouveau bâtiment de police maritime lors d'une cérémonie présidée par le général de corps d’armée Nguyễn Thành Cung, vice-ministre de la défense, en présence des autorités civiles, militaires et de police - dont le commandant de la police maritime vietnamienne, le général de brigade Nguyễn Quang Đạm.
Au milieu des officiels vietnamiens, le représentant des chantiers navals Damen.
Image d'une coopération qui se porte bien.
=> Cliquer ici pour visionner un reportage sur cette cérémonie.

Ce patrouilleur de haute mer DN-2000, désormais identifié sous le numéro CSB 8002, est le second de ce type construit en partenariat avec les chantiers navals néerlandais Damen.
 
Il présente les mêmes caractéristiques que le CSB 8001, qui avait été lancé le 23 octobre 2012 dans une cérémonie similaire. Les deux bâtiments, longs de 90 mètres pour 7 mètres de large, sont destinés à des missions de patrouille en haute mer. Ayant une autonomie de 40 jours et de 5 000 nautiques, ils peuvent accueillir sur le pont arrière un hélicoptère navalisé, ce qui leur confère allonge et souplesse.
 
Servis par un équipage de 70 hommes, ils sont destinés à opérer jusque dans les zones litigieuses des Paracel et des Spratley, accompagnant les flottilles de navires de pêches souvent confrontées à l’agressivité de leurs homologues chinois.
 
Tout comme le CSB 8001, ce second patrouilleur de haute mer de haute technologie a vocation a intégrer la 302e flottille de police maritime, inaugurée le 07 août dernier à Ninh Hải, dans la province de Khánh Hòa.
Quelques photos de l'événement.
 
 
Par sa taille, ce second fleuron de la police maritime en impose à tous les bateaux de pêche
 
 
23 octobre 2012 - Mise à l'eau du CSB 8001.
A noter la peinture différente, mais aussi et le "Police maritime", traduction littérale de Cảnh sát biển, tandis que le CSB 8002 est identifié sous le terme "Gardes-côtes". Intéressante marque de l'adaptation vietnamienne aux concepts internationaux, sans que la dénomination en langue vietnamienne ne change.
 
 
 
 
 
 
 

Levée partielle de l'embargo américain sur la vente d'armes létales au Viêt Nam

Les 1er et 02 octobre 2014, le vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères vietnamien,  Phạm Bình Minh, a été reçu à Washington à l’invitation du secrétaire d’Etat John Kerry. Présent sur le continent américain depuis plusieurs jours, il avait notamment participé à l’assemblée générale des Nations unies puis avait fait un court déplacement à Ottawa (29-30 septembre). Sur l'agenda commun de cette rencontre figuraient les préparatifs du vingtième anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays (1995-2015), un point de situation des relations bilatérales, un partage de vues sur la situation internationale et notamment un focus sur la mer de Chine méridionale.

Confirmant les progrès réguliers des relations bilatérales, M. Minh a obtenu un succès de première ampleur sur le plan des questions de défense, avec la décision américaine de lever - partiellement certes - l'embargo sur la vente d'armes létales au Viêt Nam, en vigueur depuis plus de trente ans. 

Cette avancée majeure dans les relations entre Washington et Hanoi est le fruit de mois d'efforts des dirigeants vietnamiens pour arriver à gagner la confiance de l'ennemi d'hier, effort largement soutenu outre Pacifique par le sénateur John Mc Cain, vétéran de la guerre du Viêt Nam et désormais fervent militant en faveur de la normalisation la plus complète des relations entre les deux pays.
 
Enfin, cette décision s'inscrit dans ce changement de posture stratégique américaine, qui se matérialise par un effort désormais nettement plus marqué vers l'accroissement de la présence militaire dans le Pacifique, au plus près de la Chine.
 
Sans pour autant lever totalement cet embargo, la décision porte sur un domaine de première importance pour les responsables militaires vietnamiens: les équipements permettant à l'armée populaire vietnamienne de renforcer ses capacités de contrôle de l'espace aéromaritime, avec en coeur de cible les archipels disputés en mer de Chine méridionale (Paracel, Spratley). La marine, les gardes-côtes, mais aussi certainement la jeune aéronavale, devraient être les principaux bénéficiaires de cette mesure historique, qui a sans aucun doute ébranler les esprits à Pékin.
 
Sa concrétisation devrait être progressive, mais nul doute là aussi que des discussions, certainement en cours depuis plusieurs mois, ne tarderont pas à aboutir.
L'intérêt très marqué du Viêt Nam pour la constitution d'une composante patrouille maritime au sein de son aéronavale pourrait se matérialiser par l'acquisition d'avions P-3C Orion, redoutables chasseurs de sous-marins, auprès des industriels américains.
 
La glace continue de fondre entre les deux pays, fruit d'un même pragmatisme. Ainsi, la question des droits de l'homme au Viêt Nam, longtemps pointée du doigt par les Américains comme un obstacle à la normalisation des relations, passe non aux oubliettes mais à un second plan par rapport à un intérêt commun: contenir les ambitions de la Chine dans cette mer intérieure traversée par des routes maritimes de première importance pour le commerce mondial, et véritable pont entre le Pacifique et les accès à l'océan Indien.
Entretien avec la conseillère du président Obama pour les affaires de sécurité, Susan Rice


jeudi 2 octobre 2014

Voir sans être vu...

Le 29 septembre 2014, la revue Flight Globe a annoncé que le Viêt Nam avait passé commande de drones israéliens Orbiter 2.

Ajrone/UAV : Máy bay không người lái
Produit par la société Aeronautics Defense System Ltd, ce petit drone de trois mètres d’envergure pour un poids de 9,5 kgs est conçu pour conduire des missions de reconnaissance tactique, telles que l’observation des activités de belligérants à une distance de 30 à 80 kms, mais aussi le réglage de tirs d’artillerie, remplaçant ainsi des équipes d’observation dans la profondeur.
Mu par un moteur électrique, l’Orbiter 2 se déplace à une vitesse de 55 à 130 km/h, et peut évoluer à une altitude de 5 400 mètres durant quatre heures. Mis en œuvre en moins de dix minutes par deux hommes, l’appareil peut être dirigé soit manuellement soit à distance. En fin de mission, il peut être récupéré après avoir atterri grâce à un parachute.
Un système d'arme transportable à dos d'homme

=> Cliquer ici pour visionner la présentation de ce mini-drone par Aeronautics Defense System.
 
Tant la presse internationale que les médias vietnamiens restent muets sur la nature exacte de ce contrat, notamment le nombre de drones commandés. Jusqu'à récemment, la presse de défense vietnamienne se faisait l'écho de l'intérêt de l'armée pour du matériel biélorusse, restant dans une tradition de relations avec un partenaire de longue date, déjà impliqué dans des coopérations avec le Viêt Nam (cf. la modernisation des missiles SA-3). Sur un marché où la compétition est vive, la technologie israélienne, par sa fiabilité, semble séduire les responsables militaires vietnamiens, et ce malgré des critiques régulières de Hanoi envers Tel-Aviv pour ses opérations dans les Territoires palestiniens.