samedi 31 mai 2014

Mer de l'Est - Un bateau de pêche vietnamien coule après un accrochage avec un bâtiment chinois

Le 26 mai en milieu d'après-midi, à une vingtaine de kilomètres de la plateforme pétrolière HD-981, introduite, selon les autorités de Hanoi, depuis début mai, dans la zone économique exclusive vietnamienne proche de l'archipel des Paracel, un bateau de pêche vietnamien a coulé après avoir été heurté par un navire chinois. Les dix hommes d'équipage de ce bateau, dont le port d'attache est Danang, ont été repêchés par un autre bateau de pêche vietnamien.
Bateau de pêche vietnamien (source: vnexpress.net)
L'événement a donné lieu à une très importante couverture médiatique, comme en atteste le long reportage (10 mn) diffusé par la chaîne VTV-1 (cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder à la vidéo) et qui, par delà le rapport des faits relatifs à la perte de ce bateau, constitue un appel à la mobilisation nationale en faveur de toutes les unités qui, sur mer, oeuvrent en faveur de la défense de ces îlots et la protection des pêcheurs opérant dans ces eaux.

Au plan diplomatique, le Viêt Nam a aussitôt accusé la Chine d'avoir délibéremment provoqué ce naufrage, dans le prolongement des agressions dont sont victimes les bateaux de pêche, de surveillance des pêches et de gardes-côtes vietnamiens opérant à proximité de la zone de déploiement de cette plateforme de forage.
27 mai - Intervention du porte-parole du ministère vietnamien des affaires étrangères, Lê Hải Bình
Sans surprise, Pékin a réagi en accusant son voisin d'être à l'origine des confrontations en raison de la présence agressive de ses navires dans les eaux revendiquées par la Chine.
 
L'imposant dispositif naval déployé par Pékin autour de cette structure pétrolière continuer d'empêcher les navires vietnamiens de s'en approcher, n'hésitant pas à recourir à la force. Hanoi refusant d'engager des moyens militaires plus importants (navires de guerre), les Chinois restent en position de force, laissant craindre de nouveaux accrochages avec des conséquences meutrières pour les équipages vietnamiens.
Accrochage entre un navire vietnamien et un bâtiment chinois
Alors que les principaux responsables militaires de la sous-région, mais aussi du monde occidental, vont se retrouver à Singapour du 30 mai au 1er juin dans le cadre du Shangri-La Dialogue, rendez-vous annuel organisé sous l'égide de l'International Institute for Strategic Studies (IISS), les espoirs de détente sont minces dans cette crise qui, si elle met aux prises directes Hanoi et Pékin, n'en impacte pas moins tous les pays riverains de la mer de Chine méridionale, l'ASEAN et les grandes puisssances internationales, au premier plan desquelles les Etats-Unis, dont le basculement stratégique vers le Pacifique et suivi avec intérêt par les capitales de la sous-région.
 
Une importante délégation vietnamienne (une vingtaine de membres), emmenée par le ministre de la défense, le général Phùng Quang Thanh, devrait faire face à une non moins importante représentation chinoise, dans une opposition qui pourrait ne déboucher sur aucune avancée significative sur le long terme.

mercredi 28 mai 2014

Inauguration d'un centre de formation aux opérations de maintien de la paix onusiennes

Le 27 mai 2014, à Hanoi, le général d’armée Phùng Quang Thanh, ministre de la défense, a inauguré le Centre vietnamien de formation aux opérations de maintien de la paix (OMP) onusiennes (Trung tâm gìn giữ hòa bình Việt Nam).

Remise du Drapeau par le ministre de la défense au Centre de formation aux OMP

Assistaient à la cérémonie de nombreux représentants du gouvernement (dont le vice-premier ministre Vũ Đức Đam), du ministère de la défense (dont les généraux de corps d’armée Nguyễn Thành Cung et Nguyễn Chí Vịnh, tous deux vice-ministres de la défense), de l’état-major général des armées, ainsi que des Nations unies et du corps diplomatique.
Le logo du centre de formation aux OMP a été conçu par M. Tô Minh Trang, auteur de plusieurs timbres émis par les Postes vietnamiennes.

Dans son allocution, le ministre de la défense a annoncé que près de 200 militaires vietnamiens, appartenant à l’arme du génie et au service de santé, ont suivi des formations, notamment en langue anglaise et sur les OMP.


Le général Thanh a ensuite remis leur béret bleu aux deux premiers officiers vietnamiens sélectionnés pour être déployés, en tant qu’officiers de liaison, au sein de la Mission des Nations unies au Sud Soudan (MINUSS), concrétisant ainsi l’engagement vietnamien à participer à une opération des Nations unies.


Les lieutenant-colonels Mạc Đức Trọng et Trần Nam Ngạn, tous deux membres du département des affaires extérieures du ministère de la défense, rejoindront le Sud Soudan en juin 2014, devenant ainsi les premiers officiers vietnamiens à servir sous béret bleu.

Les deux officiers vietnamiens, félicités par Mme Ameerah Haq, Secrétaire générale adjointe des Nations unies à l’appui aux missions.

Dans un second temps, le Viêt Nam devrait déployer au sein de la MINUSS, en 2015, un hôpital de campagne (Rôle 2) et une compagnie du génie.
L’ambassadeur plénipotentiaire du Japon, Hirosi Fukada, a annoncé que son pays s’engageait à faciliter l’insertion de ces militaires vietnamiens dans leur première OMP africaine.
Evoquée depuis les années 2005-2006, période à laquelle le Viêt Nam avait été désigné membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies (représentant de l’Asie), cette ambition ne s'était jusqu'à présent pas concrétisée.
Le 16 février 2011, le général de division Nguyễn Chí Vịnh, vice-ministre de la défense, avait souligné le fait que le Viêt Nam se réservera le droit de choisir où et quand il enverra des soldats, et en aucun cas dans des opérations de combat.
Le 17 novembre 2012, lors du sommet des ministres de la défense de l’ASEAN (Siem Reap – Cambodge), le général Thanh avait confirmé – à nouveau sans donner de détails sur la chronologie de ces préparatifs - le volontariat du Viêt Nam pour contribuer à des OMP onusiennes, plaçant l’accent sur le déminage et le soutien médical.

Pour voir un reportage sur l'inauguration du Centre, cliquez ici.
 
 
 
 
 
 

dimanche 18 mai 2014

Mort du ministre de la défense laotien dans un accident d'avion

Le 17 mai, un Antonov AN-7KTK-300D laotien, qui transportait depuis Vientiane une vingtaine de personnes dont plusieurs hautes personnalités de l’Etat, s’est écrasé sur une zone boisée alors qu’il s’apprêtait à atterrir à Xiêng Khouang (470 km au nord-ouest de la capitale).




Parmi les victimes figurent quatres personnalités de premier plan de la vie politique laotienne:
- le général de corps d’armée  Douangchay Phichit, vice-premier ministre et ministre de la défense, décédé avec son épouse,
- le ministre de la sécurité intérieure et secrétaire du comité central du Parti, Thongbanh Sengaphone,
- le chef de la commission d’information et de formation du comité central du Parti populaire révolutionnaire laotien (PPRL), Chuang Sombounkhan,
- et le maire de Vientiane, Sukhan Mahalad.
Tous étaient membre du comité central du PPRL. Ils devaient assister à une cérémonie commémorant le 55ème anniversaire de la création de la 2nde division de l'armée laotienne.

Né le 05 avril 1944 à Attapeu, le général Phichit était l’un des personnages les plus importants de l’Etat et un interlocuteur très régulier des autorités militaires vietnamiennes. Le ministère vietnamien des affaires étrangères à rapidement envoyé un télégramme de condoléances au gouvernement laotien.

Les autorités laotiennes n’ont pas encore confirmé les causes du crash de cet appareil, qui serait le seul de ce type en configuration transport de VIP en service dans le pays. Une erreur de pilotage ou un dysfonctionnement technique semblent probables.

Les accidents d’avions ne sont pas rares au Laos. Vétusté, mauvaises conditions climatiques et géographie tourmentée sont les principales causes de ces événements, souvent meurtriers.

En 1998, le chef d’état-major de l’armée populaire vietnamienne, le général de division Đào Trọng Lịch, avait lui aussi péri dans un accident d’avion avec une douzaine d’officiers lors d’un vol entre Vientiane et cette même province de Xiêng Khouang.

Le 18 mai, un deuil national de trois jours a été décrété au Laos en mémoire des victimes de cet accident.

 

samedi 17 mai 2014

Regain de tension entre la Chine et le Viêt Nam dans les Paracel (02/05/2014)

Le 02 mai 2014, le bureau des affaires maritimes chinois a annoncé qu’une plateforme de forage pétrolière (HD-981) avait entamé des explorations jusqu’au 15 août 2014 dans l’archipel des Paracel, sur une position estimée à 15°29'58" Nord - 111°12'06" Est, à quelque 120 milles nautiques des côtes vietnamiennes.
Position de la plateforme de forage
(source: www.doisongphapluat.com) 
Le ministère vietnamien des affaires étrangères, par la voix de son porte-parole, Lê Hải Bình, a accusé deux jours plus tard Pékin d’avoir fait pénétrer cette plateforme dans la zone économique exclusive du Viêt Nam et de la faire opérer sur le plateau continental vietnamien, en violation de la Convention internationale sur le droit maritime (convention de Montego Bay - 1982), du code de conduite de l’ASEAN en mer de Chine méridionale, et de la loi sur la mer adoptée par la législation vietnamienne.
04 mai 2014 - Intervention de M. Lê Hải Bình
Ajoutant à la tension, le déploiement de cette plateforme s’est opéré sous importante escorte navale. Selon le journal Quân đội Nhân dân (13 mai), quelque 86 navires chinois ont participé à cette opération, vraisemblablement planifiée à une période où les conditions météorologiques sont favorables aux mouvements en mer. Parmi ces navires auraient figuré deux bâtiments militaires (une frégate lance-missiles et un patrouilleur), 32 bâtiments de police maritime, sept navires de secours en mer, 19 cargos, un pétrolier, et de nombreux navires de pêche de différentes tailles.


Les navires vietnamiens (police maritime, police des pêches notamment) dépêchés sur zone se sont rapidement heurtés à cet imposant dispositif, articulé en plusieurs cercles afin de protéger la plateforme. De provocations en intimidations, la situation a rapidement dégénéré, donnant lieu à des accrochages entre navires chinois et vietnamiens. Les autorités vietnamiennes ont ainsi affirmé que plusieurs de ses bâtiments ont été percutés et endommagés, tandis que d’autres ont été engagés au canon à eau.


Malgré les appels à l’apaisement, lancés (11 mai) par l’Association des nations du sud-est asiatique (ASEAN) lors du sommet de Naypyidaw (Birmanie) et par le secrétaire général des Nations Unies, la tension n’a pas diminué.

Ainsi, les 12 et 13 mai, de nouveaux accrochages ont été rapportés près de la plateforme. Toujours selon la presse vietnamienne, trois navires chinois ont notamment encerclé un navire de police maritime vietnamien, le prenant à partie au canon à eau et le heurtant délibérément, endommageant sa coque. Si aucune victime n’a été déplorée, la situation reste très tendue, les protagonistes campant sur leurs positions.

Source: AP 
A terre, au Viêt Nam, cette crise a donné lieu à une mobilisation populaire d’une rare ampleur.


Les médias, sous toutes leurs formes, diffusent depuis plus de dix jours des messages de soutien aux navires vietnamiens confrontés aux « agresseurs » chinois. De très nombreux sites Internet ont rapidement orné leurs portails de slogans nationalistes, très anti-chinois et martelant l’appartenance des Paracel et des Spratley à la patrie vietnamienne.
Dans les rues, dès l’annonce des premiers accrochages maritimes, de nombreuses manifestations anti-chinoises ont éclaté dans les principales villes du pays. Réunissant ponctuellement plusieurs centaines de personnes, notamment face à l’ambassade de Chine à Hanoi, elles ont dégénéré le 13 mai, notamment dans les provinces de Bình Dương et de Đồng Nai, près de Hô Chi Minh-Ville, en des agressions contre des usines identifiées comme «chinoises » (y compris certaines entreprises taïwanaises confondues avec des sociétés chinoises).




11 mai - Hô Chi Minh-Ville. Manifestation devant le théâtre.

Les mouvements de foule se sont poursuivis les 14 et 15 mars, allant jusqu'à concerner un tiers des provinces du pays et toutes les grandes villes. Les manifestations ont parfois dépassé le simple mouvement de contestation, des jeunes en ayant profité pour se livrer à de véritables pillages.
Plusieurs dizaines de personnes auraient été blessées dans les affrontements, qui ont conduit dans le sud du pays quelques centaines de Chinois à se réfugier au Cambodge.
Ces agressions n'ont pas conduit Pékin à retirer la plateforme pétrolière hors de la ZEE revendiquée par Hanoi. La guerre des déclarations se poursuit, Hanoi recherchant notamment des soutiens de poids dans la communauté internationale et n'hésitant pas à produire des "preuves" de la légitimité de ses revendications sur les Paracel. Ainsi, le 13 mai, le ministère de l’information et de la communication a présenté à la presse un atlas géographique mondial, publié en 1827 par un géographe belge, Philipe Vandemaelen, et contenant une planche qu’il estime confirmer le fait que les Paracel – tout comme les Spratley - appartenaient à la Cochinchine du temps de la colonisation française, ce qui dénierait à la Chine tout droit sur l’archipel.
Dans cette bataille médiatique, les visites de délégations étrangères représentent autant d'opportunités pour la presse écrite et télévisée de diffuser un discours présentant ces visites, pour la plupart prévues de longue date, comme étant des marques de soutien international à la cause vietnamienne.
Et maintenant? Alors que la tension ne faiblit pas, les dirigeants vietnamiens vont devoir trouver une sortie à cette crise dans laquelle, plus le temps passe, ils pourraient avoir plus à perdre qu’à gagner. Face à une Chine en position de force sur le terrain, qui a soigneusement préparé cette irruption dans une zone au statut contesté mais qu’elle contrôle de facto depuis près de 40 ans, ils courrent le risque de perdre doublement la face :
- au plan interne, au regard des 91 millions de Vietnamiens qui, par delà les aspirations matérielles quotidiennes, restent particulièrement sensibles à toute atteinte à la souveraineté nationale, conquise de haute lutte et régulièrment rappelée par les responsables politiques. Céder sous la pression, même sous un prétexte diplomatiquement correct, ternira sans aucun doute l’image du Parti communiste et du gouvernement au sein de la population, en raison de leur incapacité à faire respecter
- sur la scène régionale, face à l’éternel rival chinois, qui dispose des moyens - économiques et militaires -de confirmer ses ambitions, accroissant par petits pas son empreinte en mer de Chine méridionale.
Bien que consacrant d’importants investissements pour moderniser sa marine et, dans une moindre mesure, ses forces aériennes, le Viêt Nam a encore besoin de temps pour se doter de capacités opérationnelles avérées, lui permettant de contrôler de son vaste espace aéromaritime et rivaliser avec les Chinois. Si l’armée populaire vietnamienne dispose des moyens pour engager une confrontation locale, ses capacités ne lui permettent cependant pas (encore) de soutenir un effort en haute mer face à une Chine numériquement très supérieure.
Dans ce choc des volontés, la raison du plus riche devrait donc faire loi. Sauf intervention extérieure (illusoire de la part de l’ASEAN, trop risquée de la part des Etats-Unis, possiblement négociée par l’intermédiaire - diplomatique - de la Russie, dont le président doit prochainement se rendre à Pékin), il est probable que le Viêt Nam baisse non la garde mais ses revendications. Hanoi pourrait ainsi se limiter à exiger le départ de la plateforme de sa zone de déploiement pour la mi-août (ce qui correspondrait à la date de fin de prospection telle qu'initialement annoncée par le Chine), au risque de donner l’impression de ne plus s’opposer à cette mission et à la présence de la plateforme HD-981 dans les Paracel.
Reste que la plaie ne se refermera pas à brève échéance, au sein des instances dirigeantes du pays mais surtout au niveau local, où la flambée de violence laissera des traces, certaines compagnies étrangères pouvant être tentées de se retirer du pays, au grand dam d'une population dont les emplois dépendent en grande partie de ces compagnies.

dimanche 11 mai 2014

07 mai 2014, Điện Biên Phủ célèbre le 60ème anniversaire de la fin de la bataille

Au terme de longs préparatifs, la ville de Điện Biên Phủ a célébré avec faste le 60ème anniversaire de la fin de la célèbre bataille. Sous un ciel clément, les plus hautes autorités de l'Etat, dont le président Trương Tấn Sang et l’ensemble du comité central du Parti communiste vietnamien, se sont recueillies en début de matinée au cimetière militaire, avant de présider, en présence des réprésentations diplomatiques étrangères, une cérémonie militaire qui a regroupé plusieurs milliers de soldats dans le stade municipal. Cette prise d'armes, diffusée en direct sur les chaînes d'information, a été conclue par un défilé à pied dans les rues de la ville.
 
Général d'armée Phùng Quang Thanh, ministre de la défense

Allocution du président Trương Tấn Sang



Voir vidéos:
- cérémonie d'hommage (lễ dâng hương) aux combattants vietnamiens tués lors de la bataille :


- cérémonie dans le stade de la ville:
 
Dans l'après-midi, à l'issue de la cérémonie vietnamienne, la délégation française dirigée par M. Jean-Noël Poirier, ambassadeur de France à Hanoi, s'est recueillie devant la stèle érigée en mémoire des soldats français tombés au combat. A noter qu'un journal vietnamien online, la veille des commémorations, a publié un reportage sur le monument érigé par le sergent-chef Rolf Rödel il y a vingt ans. Outre des photos du site (antérieures à la cérémonie de cette année), ce long article reflète un climat apaisé et recueilli, à l'image de cette stèle sobre, isolée dans un petit cimetière, mais respectée de tous.
 

 

lundi 5 mai 2014

Dernière répétition de la cérémonie militaire à Điện Biên Phủ

Le 05 mai, la répétition générale de la cérémonie de commémoration du 60ème anniversaire de la fin de la bataille de Điện Biên Phủ s'est déroulée en présence du vice-premier ministre Vũ Đức Đam.

Les postes vietnamiennes célébrent le 60ème anniversaire de la victoire de Điện Biên Phủ

Le 05 mai, les postes vietnamiennes ont émis un timbre commémoratif, représentant le monument de la victoire érigé sur le site de la bataille.



Cette émission est la septième consacrée à cet événement majeur de l'histoire vietnamienne, le pays célébrant de manière toute particulière ces tranches de dix ans, notamment au travers de la philatélie, belle vitrine vers l'extérieur du pays. La précédente émission datait de 2004.
Emission de 2004
Il est intéressant de noter que le symbole de Điện Biên Phủ perdure immuablement dans la philatélie vietnamienne, même dans cette année de l'amitié franco-vietnamienne. Ainsi, en avril 2005, aucun timbre n'avait été émis - à la surprise même de nombreux collectionneurs vietnamiens - à l'occasion du 30ème anniversaire de la "libération" du Sud. Il est vrai que dans le même temps, les relations entre Hanoi et Washington connaissaient un nouvel élan, qui ne cesse de s'approfondir.

Derniers préparatifs du soixantième anniversaire de la fin de la bataille de Điện Biên Phủ

Evénement majeur du calendrier national, la commémoration du 60ème anniversaire de la fin de la bataille de Điện Biên Phủ sera marquée par une grande cérémonie militaire dans le stade de la ville, à laquelle participeront plusieurs milliers de soldats, membres des milices populaires, et mouvements patriotiques.

 
Trente-sept détachements, issus notamment des 1e, 2e et 7e régions militaires (quân khu) achèvent leur entraînement sur le site de la cérémonie, sous la houlette du général de division Nguyễn Quốc Khánh, l’un des adjoints au chef de l’état-major des armées.
 
Viêt Nam - Les régions militaires
(source: Wikipedia)

Après une cérémonie de pied ferme dans le stade de la ville, les unités défileront sur un parcours de 3 km dans la ville avant une cérémonie de clôture devant le siège du comité populaire de la ville.

Ci-dessous quelques clichés de ces répétitions (source: presse vietnamienne).


(à dte) Général de division Nguyễn Quốc Khánh
Salut au Drapeau



Répétition de l'hymne national


 
Forces spéciales

 
Fantassins de la Division 316


Policiers mobiles
Milices populaires

samedi 3 mai 2014


Le Viêt Nam, 23ème puissance militaire mondiale (selon Global Firepower).

Le 27 avril 2014, le site Global Firepower a publié son classement annuel des principales puissances militaires mondiales. Cette étude (http://www.globalfirepower.com/country-military-strength-detail.asp?country_id=vietnam) est basée sur l’analyse d’une quarantaine de critères chiffrés (allant de la taille du pays aux moyens alloués à sa défense), dresse une liste de 106 pays. Loin derrière le trio de tête de ce classement (Etats-Unis, Russie, Chine), le Viêt Nam figure à la 23ème position. Cependant, parmi les 8 pays de l’Asie du sud-est étudiés, il se positionne à la seconde place, juste derrière l’Indonésie – géant humain - et devant la Thaïlande.
Une comparaison de ces critères chiffrés entre la Chine et le Viêt Nam fait apparaître un fossé en tous points en faveur de Pékin. Que ce soit aux plans humain, économique, matériel, la Chine dépasse son voisin de la tête et des épaules, sans contestation aucune.
Il n’en demeure pas moins que l’étude ne prend pas en compte un facteur-clé dans toute analyse de forces en présence, facteur qui peut niveler les écarts - sans pour autant les faire disparaître : l’esprit de défense. Dans ce domaine, force est de constater que le Viêt Nam ne figurerait certainement pas à cette 23ème place. Son histoire, dans laquelle les guerres d’émancipation - notamment contre les longues périodes d’occupation chinoise - constituent un fil rouge sang, continue d’être inculquée aux jeunes générations, dès le plus jeune âge. Ainsi, dans un contexte d’ouverture économique et d’incapacité pour l’armée d’accueillir tous les membres d’une classe d’âge, le volontarisme par lequel les dirigeants du pays maintiennent une fibre – si ténue soit-elle – parmi les jeunes Vietnamiens, confère au pays une capacité à mobiliser ses ressources pour sa défense, en particulier contre son puissant voisin. Si l’état initial des moyens dont disposent les forces armées vietnamiennes est assez bien connu, l’incertitude, pour un agresseur potentiel, demeure de savoir jusqu’où les forces vives du pays sont prêtes à s’engager dans un effort de haute intensité.
L’Histoire a prouvé que le peuple vietnamien, mû par la volonté inflexible de ses dirigeants, était capable de grandes choses contre les plus puissantes armées du moment. Esprit de défense, alliances de circonstance (rapprochement entre Hanoi et Washington face à Pékin), autant de critères – certes difficilement quantifiables - qui pourraient modifier le classement du Viêt Nam dans cette étude.