lundi 18 juillet 2016

L'assistant adjoint au secrétaire américain à la défense reçu à Hanoi (07 juillet)

Depuis l’élection du général Ngô Xuân Lịch au poste de ministre de la défense, la fréquence des visites de délégations militaires occidentales à Hanoi demeure très basse. L’on y verra un signe de la difficulté des Etats aspirant à s’imposer comme partenaires de la modernisation de l’armée vietnamienne pour identifier les réelles ambitions du nouveau ministre, homme de l’ombre soudainement propulsé sur le devant de la scène de la diplomatie de défense, et ne recherchant guère le contact avec ses homologues, rompant avec une décennie d’ouverture menée par le général Phùng Quang Thanh.

Les Etats-Unis n’échappent pas à ce contexte. Absent lors de la visite d’Etat du président Obama (fin mai), le général Lịch ne s’est d’ailleurs pas exprimé sur la décision américaine de lever totalement l’embargo sur la livraison d’armes létales au Viêt Nam. Si la presse vietnamienne spécialisée n’a pas hésité à dresser rapidement un catalogue des matériels que l’armée populaire pourrait espérer acquérir auprès des Etats-Unis (notamment des avions de patrouille maritime), ces articles ne reçoivent pas d’écho de la part de la haute hiérarchie militaire. Seul en pointe dans le domaine des relations internationales de défense, le général de corps d’armée Nguyễn Chí Vịnh, vice-ministre de la défense, reçoit les délégations de passage à Hanoi et se déplace peu hors de la sous-région, un rythme qui tranche avec ses nombreux voyages dans les mois qui ont précédé la tenue du douzième Congrès national du Parti communiste vietnamien, mi-janvier.
Le 07 juillet 2016, il a reçu M. Thomas Ross, assistant adjoint au secrétaire américain à la défense, responsable de la coopération de sécurité des Etats-Unis. Sans surprise ni réelle saveur, le communiqué de presse relatant cette rencontre s’est montré satisfait de la teneur des relations bilatérales, mais n’a cité aucun axe de partenariat novateur (*). Là aussi, l’annonce de la levée de l’embargo sur les ventes d’armes ne semble pas se matérialiser. Ce manque d’enthousiasme cache probablement l’incapacité du Viêt Nam à s’offrir des matériels certes sophistiqués et performants, mais trop coûteux pour son budget actuellement déjà largement consacré à la constitution d’une composante sous-marine moderne, mais reflète aussi la très grande dépendance des élites militaires vietnamiennes vis-à-vis de Moscou, seule capitale avec laquelle le général Lịch a immédiatement établi un contact étroit dès son élection.

(*) Le général Vịnh a fait mention du souhait du Viêt Nam de voir se prolonger l’aide américaine en matière de dépollution des zones contaminées durant la guerre par l’agent orange, ​la neutralisation des bombes et des mines, l’aide humanitaire, et le partage d’expertise relative au sauvetage des victimes de catastrophes naturelles. Ces thèmes sont invariablement cités lors des comptes-rendus d’échanges bilatéraux.

 

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