Alors que l’armée populaire vietnamienne est toujours dans l’attente du début de la livraison des T-90S destinés à moderniser son corps de bataille, le Laos s’est aussi engagé dans une nécessaire phase de modernisation de sa composante blindée, composée de matériel vétuste et obsolète. Membre du club très fermé des « pays-frères » - de la Russie et du Viêt Nam, avec lesquelles ses liens ne se démentent pas, en particulier sur le plan militaire -, le pays vient de recevoir un lot de dix chars T-72B1 « White Eagle »construits par la Russie. Dans la plus grande discrétion, mais qui n’a pas échappé à un spotter, ces chars lourds, armés notamment d’un canon de 125 mm, ont été acheminés par voie maritime jusqu’au port militaire de Tiên Sa (Đà Nẵng) mi-décembre 2018.
Ils font certainement partie d’une commande passée par Vientiane auprès de l’usine de construction de blindés nmr 61, à Saint Petersburg. Si la date de la commande n’est pas connue, sans surprise pour ce pays qui couvre ces questions du sceau du secret défense, l’on se souviendra que le général de corps d’armée Chansamone Sanyalath, ministre laotien de la défense, avait visité cette usine en avril 2018, certainement pour se rendre compte de l’avancée des travaux de construction.
Ces chars ont été acheminés vers le Laos à bord de porte-engins civils vietnamiens, et non de porte-chars militaires. L’on y verra les signes de l’absence de tels matériels dans l’armée populaire révolutionnaire lao, d’une volonté de discrétion des autorités militaires des deux pays sur ce transit de matériel majeur, mais aussi une preuve de la dépendance des militaires laotiens de leurs « grands frères » vietnamiens, sur le plan logistique – comme dans de très nombreux domaines.
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