lundi 28 mars 2016

Le ministre chinois de la défense en visite au Vietnam

Alors que le général Phùng Quang Thanh s’apprête à passer le témoin au général d’armée Ngô Xuân Lịch à la tête du ministère de la défense, le général d’armée Chang Wanquan, ministre chinois de la défense, a entamé le 26 mars 2016 une visite de trois jours à Hanoi, qu’il prolongera dans le nord-est du pays, à la frontière entre les deux pays, à l’occasion de la troisième édition de rencontres d’ « amitié » transfrontalière.
Tapis rouge et garde d’honneur ont été déployés pour accueillir cet hôte de marque, qui a été reçu par les plus hautes autorités de l’armée et du Parti. Accueilli par le général Thanh, le général Chang Wanquan a participé à une réunion de travail au cours de laquelle un bilan des relations bilatérales et du contexte sécuritaire régional a été dressé.
Si les relations entre militaires et partis communistes ont été comme à l’accoutumée saluées comme étant les piliers d’une relation historique, l’on peut noter dans les rapports de presse relatifs à la question de la mer « de l’Est » une mention sur le fait que les deux voisins, en opposition de longue date sur la question de la souveraineté sur les Paracel et de plusieurs îlots des Spratley, « vont continuer de chercher des solutions fondamentales et durables [au différend], acceptables par les deux parties », terme qui, n’étant pas étayé de décisions concrètes, suggère que Hanoi n’a toujours pas réussi à avoir gain de cause sur la fin de la poussée chinoise à proximité immédiate de sa ZEE revendiquée. Un succès minimaliste serait l’absence de provocation directe chinoise dans les eaux vietnamiennes, sur le prolongement d’une année 2015 somme toute sans abcès de fixation comme ce fut le cas à l’été 2014 lors de l’irruption durable d’une plateforme de forage pétrolier dans les eaux vietnamiennes.

Cette couleuvre (ou plutôt ce long serpent de mer) avalée, les militaires vietnamiens affichent leur satisfaction sur un progrès dans les relations de coopération bilatérale. En effet, les deux délégations ont signé un memorandum of understanding (MoU) sur le soutien par l’armée populaire de libération (APL) aux efforts vietnamiens en matière d’acquisition de compétences en matière d’opérations onusiennes de maintien de la paix (OMP).
Une nouvelle case de cochée sur une longue liste de pays approchés par Hanoi pour conclure de tels accords. Certes, l’expérience chinoise en ma matière – et surtout son vivier immense en Casques bleus potentiels – est un atout pour Hanoi, qui peut ainsi espérer puiser au sein de la culture asiatique des retours d’expériences aisément transposables pour son propre vivier de troupes – toujours en cours de constitution.
Enfin, le général Chang Wanquan a eu un entretien avec le général Lịch, directeur du Département général politique du ministère de la défense et successeur désigné du général Thanh à la tête des armées vietnamiennes, dans quelques semaines.
L’occasion de prendre un contact direct avec un interlocuteur-clé quoique très discret – mais bien connu des hauts responsables de l’APL. Un autre entretien, cette fois avec le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, Nguyễn Phú Trọng, a conclu ce cycle de rencontres propres aux visites de hauts responsables de « pays-frères ».
Dans une seconde phase de sa visite, le général Chang Wanquan se rendra avec son homologue vietnamien dans le nord-est du pays, où ils participeront du 28 au 31 mars au troisième cycle de rencontres sur l’ « amitié frontalière », en écho des activités conjointes menées en mai 2015. Parmi les activités au programme sont notamment prévus un déplacement sur la frontière entre le Guangxi chinois et la province de Lạng Sơn et la visite d’un régiment de la 3e division d’infanterie (1e région militaire).

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