Deux hauts commandeurs américains reçus à Hanoi

Si l’année 2015 avait démarré fort sur le plan des visites de délégations militaires américaines à Hanoi, certes avec en ligne de mire le vingième anniversaire du rétablissement des relations diplomatiques entre Hanoi et Washington (12 juillet), 2016 a débuté de façon beaucoup plus empreintée. Certes, le Congrès du Parti communiste, suivi du nouvel an n’étaient pas de créneaux très favorables à des visites officielles, mais la nomination du général d’armée Ngô Xuân Lịch, le commissaire politique de l’armée, pour succéder dans quelques semaines au général Phùng Quang Thanh à la tête du ministre de la défense a de quoi dérouter les diplomates du département d’Etat.

Dans ce cadre, le déplacement conjoint au Vietnam de l’amiral Scott H. Swift, commandant les forces navales du Pacifique (USPACFleet), et du général de corps d’armée John A. Toolan, commandant les Marines du Pacifique (Marine Forces Pacific - MARFORPAC), apparaît comme une reprise de contact de niveau régional, sur fond de tensions en mer de Chine méridionale. Tous deux ont été reçus le 18 mars par le contre-amiral Phạm Hoài Nam, commandant en chef de la marine, avant que l’amiral Swift ne rencontre le général d’armée Đỗ Bá Tỵ, chef d’état-major général des armées (cf. ci-dessous).

Des quelques entrefilets délivrés par la presse locale, les discussions ont porté sur la situation en mer de "l'Est", largement marquée en ce début d’année par les activités chinoises à proximité immédiate des possessions vietnamiennes, et sur les modalités de coopération bilatérale.

 

Il n’en demeure pas moins que dans cette période d’attente des investitures du nouveau ministre et de nouveaux responsables au sein du haut état-major, ces délégations – notamment occidentales - ne peuvent espérer rencontrer les plus hautes autorités décisionnelles (ministre descendant et son successeur), mais des autorités de second rang – y compris le CEMG, battu par le général Lịch pour l’accession au poste de ministre de la défense. Une situation que Russes et Chinois ne subissent pas, attestant de liens toujours historiques entre pays-« frères ».