Escale d'une frégate australienne à Hô Chi Minh-Ville

Le 30 mai 2016, la frégate australienne HMAS Anzac (FFH-150, 118 m de long pour 15 m de large et près de 4 000 tonnes) a accosté au port militaire de Sài Gòn, à Hô Chi Minh-Ville.

Fait peu fréquent dans la succession de bâtiments qui ont fait escale durant les derniers mois au Viêt Nam, ce bâtiment, l’un des fleurons de la marine australienne, est commandé par une femme, le capitaine de frégate Belinda Wood. Avec son équipage de 30 officiers et 188 officiers mariniers et marins, il est féminisé à hauteur du quart de ses effectifs.

Lors de son escale, qui s’achèvera le 02 juin, l’équipage sera reçu par les autorités civiles et militaires locales, dont celles du commandement de la 7^e région militaire et de la 2^e région maritime. Activités sportives, touristique et échanges d’expertise rythmeront l’escale, comme à l’accoutumée.

 

Une arrivée saluée par un comité d'accueil visiblement ravi d'accueillir un pacha féminin, dans des conditions météorologiques particulièrement humides! (cliquer ici pour accéder à une vidéo de l'arrivée du bâtiment). 



La dernière escale australienne au Viêt Nam s'était déroulée fin octobre 2015, à Đà Nẵng (HMAS Sirius).

 

Deux navires de guerre indiens font escale à Cam Ranh

La frégate INS Satpura

Le 18 mai 2016, un task group de la marine indienne composé de quatre bâtiments de guerre avait quitté le commandement de la flotte de l’Est pour entamer un déploiement opérationnel de deux mois et demie en Asie du sud-est et du nord-est, dans une relative discrétion (*). Deux semaines après son départ, deux bâtiments viennent d’accoster à la base internationale de Cam Ranh ce 30 mai, entamant une escale de quatre jours : la frégate multirôles INS Satpura (F-48) et la corvette INS Kirch, tous deux portant la marque du contre-amiral Soonil V Bhokare, commandant la flotte Est de la marine indienne.

L'INS Kirch à quai

Sous un ciel clément, les équipages ont été accueillis par les autorités de la province de Khánh Hòa et celles du commandement de la 4^e région maritime (RM).

Outre des activités de cohésion avec leurs hôtes, le programme de l’escale comprend une visite de l’Ecole navale à Nha Trang, et des échanges d’expertise sur une région dans laquelle la marine indienne se montre de plus en plus présente, affichant son soutien au Viêt Nam dans ses revendications territoriales. Lors de l’appareillage des deux bâtiments, un exercice conjoint devrait se dérouler dans les eaux de la 4^e RM.

Il s’agit de la quatrième escale de bâtiment de guerre depuis l’inauguration des infrastructures de cette emprise « internationale » de la rade de Cam Ranh, le 08 mars dernier – après Singapour, le Japon, et la France.

Dans le même temps, deux autres bâtiments indiens (la frégate INS Sahyadri (F-49) et le ravitailleur
 INS Shakti (A-57)) sont arrivés à la base navale de Subic (Philippines), du côté oriental de la mer de Chine méridionale, pour une escale similaire.

(*) Selon le ministère indien de la défense, les bâtiments feront escale, outre à Cam Ranh et Subic, à Sasebo (Japon), Busan (Corée du sud), Vladivostok (Russie) et Port Klang (Malaisie) sur son transit retour.

Mise à l'eau de la quatrième frégate Gepard construite en Russie pour le Viêt Nam

Le 26 mai 2016, un mois après la mise à l’eau de la troisième frégate Gepard construite au profit de la marine vietnamienne à Zeledonolsk (république du Tatarstan, Russie), les chantiers navals Gorki ont procédé à une cérémonie similaire pour le quatrième bâtiment (nmr 957).

Cette fois, les autorités locales (le ministre de l’industrie et du commerce de la république russe Albert Karimov, le directeur général des chantiers navals Gorky, Renat Mistahov, et le directeur adjoint de la branche marine  du consortium Rosoboronexport Viktor Komarov) ont accueilli le contre-amiral Đinh Gia Thật, commissaire politique de la marine populaire.

Viktor Komarov a confirmé que la montée en puissance de la frégate allait se poursuivre par les essais en mer, la prise en main du bâtiment par son équipage vietnamien avant sa livraison à la marine populaire.

Quelques jours plus tôt, la Russie avait annoncé que les deux frégates devraient être remises au Viêt Nam au cours de l’automne, désormais en avance sur le calendrier initialement annoncé (fin 2016-début 2017).

Le président Obama en visite au Viêt Nam - Levée de l'embargo sur les armes (22-25/05/2016)

Le calendrier diplomatique chargé de chef de l’Etat américain ne l’avait pas permis en 2015, année du vingtième anniversaire du rétablissement des relations diplomatiques entre Washington et Hanoi, c’est finalement en amont du sommet du G7, au Japon, que le président Obama a effectué son premier déplacement officiel au Viêt Nam. Une visite officielle placée sous le double signe d’une sécurité de fer et d’un accueil chaleureux tant de la population vietnamienne que des hautes autorités, toutes présentes pour l’occasion.

Opération séduction!

Les médias locaux et internationaux ont largement couvert ces trois jours de visite, du 22 mai en soirée au 25 mai, accordant une grande place aux images d’un président maître dans la communication vers une jeunesse qui n’a pas connu les temps de guerre et qui se tourne au quotidien vers le monde américain, tant grâce à l’accès à l’Internet que par la nécessité de s’imprégner de langue anglaise pour espérer conquérir un emploi.

Bain de foule à Hanoi



et à Hô Chí Minh Ville

Dans cet emploi du temps minuté, débuté à Hanoi et achevé à Hô Chi Minh-Ville, l’on retiendra sur trois points, liés aux enjeux de défense et de sécurité:

Un déploiement de forces sans comparaison avec celui mis en place pour toute autre visite d’Etat, et offrant la part belle aux propres services de sécurité du président américain. Ainsi, une semaine avant l’arrivée du président Obama, l’aéroport international de Hanoi a été le théâtre d’une noria de gros porteurs militaires américains, acheminant toute une logistique qui pouvait faire douter de l’efficacité des services de sécurité d’un pays pourtant connu pour la rigidité de ses forces de sécurité ! Pas moins de cinq rotations de C-17 ont été rapportées, desquels ont été débarqués les véhicules de la délégation présidentielle, l’hélicoptère du président Obama et toute une logistique, dont celle des équipes chargées de la sécurité rapprochée du numéro Un américain.

V-22 Osprey

Un véritable cadenassage sécuritaire qui tranche avec ces images d’ouverture et de rapprochement des peuples dont les médias ont abreuvé les auditoires.

Des réceptions par toutes les plus hautes autorités vietnamiennes, un peu plus d’un mois après leur prise de fonctions. Ainsi, le président américain a rencontré son homologue, le général Trần Đại Quang, le secrétaire général du Parti communiste Nguyễn Phú Trọng – qui s’était rendu à Washington en 2015, le premier ministre Nguyễn Xuân Phúc et la présidente de l’Assemblée nationale Nguyễn Thị Kim Ngân, ainsi que tous leurs principaux conseillers. Si les questions économiques ont été au cœur des échanges, les attentes vietnamiennes en matière de relations sécuritaires ont été exaucées.

Accueil par le président Trần Đại Quang

Réception par le secrétaire général du Parti communiste Nguyễn Phú Trọng

Dans les jardins de la résidence de Hồ Chí Minh, avec Mme Nguyễn Thị Kim Ngân

Le général de corps d'armée Nguyễn Chí Vịnh, vice-ministre de la défense,
chargé des relations internationales. Il n'y aura pas eu de rencontre avec le général Ngô Xuân Lịch,
en déplacement à Vientiane (Laos) pour le sommet des ministres de la défense de l'ASEAN.

Le général Vịnh, septième depuis la gauche, représente le ministre de la défense

lors des entretiens entre chefs d'Etats (23 mai)

La levée de l’embargo sur la vente d’armes au Viêt Nam. Après avoir rappelé son attachement à un monde dans lequel les différends sont réglés de manière pacifique, mais aussi à la liberté de circulation en mer de Chine méridionale – messages très clairement adressés à Pékin – le président Obama a annoncé que les Etats-Unis mettaient un terme leur embargo sur la vente d’armes au Viêt Nam, en vigueur depuis 1984. Cette décision, sollicitée depuis des mois par toutes les hautes autorités diplomatiques et militaires vietnamiennes lors de leurs rencontres avec leurs homologues américaines, et soutenue par des personnalités de premier plan dans le monde de la défense américaine – au premier plan desquelles le sénateur John Mc Cain, président de la commission de la défense du sénat - vient sceller avec pragmatisme une réconciliation entre ex-ennemis mais désormais partenaires économiques, et qui s’engagent à tourner la page de l’Histoire et à ouvrir celle du futur. Après avoir déjà levé, en octobre 2014, l’embargo qui pesait sur la vente d'équipements non-létaux, cette mesure ouvre la porte à l’acquisition par Hanoi de matériel qui pourrait lui faire défaut dans la modernisation de son outil de défense.

Pas de remise en cause du modèle de défense vietnamien. Cependant, derrière l’effet d’annonce, toujours porteur d’encre qui coule alors que les décisions se prennent dans des cénacles bien plus feutrés, force est de garder raison. Avec tous ses grands programmes d’équipement bâtis dans le cadre de la relation historique avec Moscou (dont la coûteuse constitution de la brigade sous-marine 189 par l’achat des six Kilo 636, l’acquisition des frégates Gepard, le renouvèlement des vieux MiG-21 par des Sukhoi modernes), la place accordée aux puissances industrielles de défense occidentales est mince. Le renforcement de l’arrivée du poids lourd américain sur ce marché très concurrentiel devrait surtout, sinon voir le Viêt Nam changer d’orientation et s’engager ostensiblement vers ce nouveau partenaire, du moins accroître les rivalités entre nations concurrentes pour ces niches non trustées par les Russes.

Les médias vietnamiens se font ainsi les relais de nombreuses ambitions – peut-être celles des seuls rédacteurs plus que des décideurs militaires… - notamment en matière de contrôle de l’espace aéromaritime national. Sont notamment évoqués divers projets d’acquisition de systèmes aériens de détection et de contrôle, de patrouille maritime, mais aussi de renforcement des capacités de la marine et des gardes-côtes. Des projets où la haute technologie est importante et pour lesquelles les Américains peuvent tirer leur épingle du jeu.

Dans ce cadre, l’importance des moyens humains que Washington consacrera au soutien de ses projets sera un atout face aux efforts de nations européennes, de fait plus éloignées du Viêt Nam. On notera en particulier l’action pivotale d’une mission de défense robuste au sein de l’ambassade des Etats-Unis à Hanoi, de nombreuses visites de hautes autorités militaires, la délivrance permanente de formations en langue anglaise – au Viêt Nam et aux Etats-Unis - qui permet certes aux militaires vietnamiens de se préparer à participer à des opérations de maintien de la paix mais aussi à s’acculturer au grand partenaire américain. Ces actions de contact, basées sur la constitution de réseaux, doivent s’avérer payantes sur le moyen terme.

De là à faire changer radicalement d’axe d’intérêt au ministère vietnamien de la défense, le saut peu probable, car il équivaudrait à remettre en cause les fondamentaux de la défense vietnamienne, passant d’un modèle soviétique/russe à une conception occidentale, que Hanoi n’a ni les moyens ni l’intérêt de s’offrir, surtout face à une Chine qui est à l’affût de toute faiblesse de son voisin.

Après Obama, le déluge...

Faut-il y voir un effet de la "vague Obama" qui a déferlé sur Hanoi depuis dimanche soir (nous y reviendrons), le fait est que le Hanoïens ont vu le ciel leur tomber sur la tête ce 25 mai. L'occasion de constater le stoïcisme de la population, et la qualité des transports locaux!

"Chaque jour où tu vas à l'école est un jour de joie" (affiche en haut à gauche)...
Sans doute ce jeune garçon peut-il apprécier toute la profondeur de cette pensée!

 

 

 

Autres promotions au sein des armées

Le 21 mai 2016, au cours de la même cérémonie qui a vu le général de division Phan Văn Giang nommé chef d'état-major général des armées, le président Trần Đại Quang a élevé au rang de généraux de division les généraux de brigade Hoàng Xuân Chiến, commandant en chef des gardes-frontières, et Phan Anh Việt, directeur adjoint de l’institut de la défense nationale.

Le général Chiến avait succédé au général de corps d’armée Võ Trọng Việt, ex-commandant en chef des gardes-frontières (2012-2015), puis vice-ministre de la défense depuis octobre 2015. Début avril, tout comme le général d'armée Đỗ Bá Tỵ, il avait été élu au sein de l'assemblée nationale, en tant que membre du comité permanent de cet organisme.

Huit colonels supérieurs ont aussi reçu leur première étoile.

Le général de division Phan Văn Giang nommé chef d'état-major général des armées

Le début de l’année en avait donné quelques indices. Le général d’armée Đỗ Bá Tỵ, vice-ministre de la défense et chef d’état-major général des armées, battu par le général d’armée Ngô Xuân Lịch dans la succession au général Phùng Quang Thanh au poste de ministre de la défense, n’allait pas conserver ses fonctions pour un nouveau quinquennat qui ne lui offrirait aucune chance d’ascension au sommet de la hiérarchie. Alors qu’il se faisait moins présent sur le paysage de la défense vietnamienne, l’on apprenait le 05 avril qu’il avait été soudainement élu à un poste de vice-président de l’assemblée nationale, tout en conservant ses fonctions de CEMG. Une position intenable, surtout avec comme échéances majeures les élections législatives et la visite du président américain, le 22 mai.

L’ascension de plusieurs généraux au sein du haut commandement faisait alors apparaître deux profils pouvant briguer le poste de CEMG : le général de corps d’armée Bế Xuân Trường, vice-ministre de la défense depuis 2015, et, plus récemment, le général de division Phan Văn Giang, son cadet de trois ans, nommé à l’un des postes d’adjoint au chef d’état-major des armées en octobre 2015. Par décret n°955/QĐ-CTN signé par le président Trần Đại Quang le 17 mai, c’est finalement le plus jeune des deux candidats qui a été choisi pour succéder au général Tỵ. Le général Giang a reçu sa charge des mains du chef de l’Etat le 21 mai, devant ses pairs.

Phan Văn Giang est né en 1960 (contre 1957 pour Bế Xuân Trường) dans la province de Thái Nguyên (nord). Entré en service en 1978, au sein du commandement militaire de sa province natale, il a participé au conflit contre la Chine en 1979. A l'issue, il commencé sa carrière en temps de paix par une formation d'officier de l'arme blindée.  Toute sa carrière s'est déroulée dans le nord du pays, où il a notamment commandé le 1^er corps d’armée, avant d’être nommé vice-ministre de la défense le 12 avril dernier, alors que le général Tỵ réorientait sa carrière vers l’assemblée nationale.

Son jeune âge (56 ans), associé à une carrière exemplaire (tout comme le général Trường, qui a servi dans les mêmes fonctions avant le général Giang), et une accession au comité central du Parti communiste en janvier dernier, lui permettent d’ores et déjà, sauf incident de parcours (*), d’être le candidat le plus concurrentiel dans cinq ans pour briguer un mandat de ministre de la défense.

Dans l'intervalle, la prochaine étape sera la promotion du général Giang au rang de général de corps d'armée, avant la fin de l'année.

(*) Rappelons que les accidents de parcours sont rares dans l’accession au poste de CEMG et de ministre de la défense : à l’exception du général Ngô Xuân Lịch – dont la carrière s’est déroulée dans le corps des commissaires politiques – tous les ministres de la défense sont issus des forces opérationnelles, et ont commandé un corps d’armée et une région militaire du nord du pays, jouxtant la Chine.
Le général Tỵ, qui remplissait tous ces critères, a eu un parcours accéléré accidentellement, en raison du décès, en 2010, du général de corps d’armée Nguyễn Khắc Nghiên, alors CEMG en titre et qui était le candidat logique à la succession du général Phùng Quang Thanh. Une période transitoire pourrait s’achever en 2021 avec un retour à la « normale », l’accession du général Giang à la tête du ministère. 

 

Le ministre de la défense reçoit plusieurs ambassadeurs

L'ambassadeur chinois, Hong Xiaoyong

Le 19 mai 2016, le général d’armée Ngô Xuân Lịch, ministre de la défense, a aménagé son agenda déjà très chargé, notamment avec les élections législatives de dimanche – où il se présente à la députation dans sa province natale, Hà Nam – et les préparatifs de l’arrivée du président Obama, pour recevoir successivement les ambassadeurs de Chine, d’Indonésie, de France et des Etats-Unis.

M. Ibu Hadi, ambassadeur d'Indonésie

Ces entretiens, très protocolaires derrière un premier abord cordial, représentaient une première prise de contact avec le nouveau ministre de la défense et l’un des hommes forts du bureau politique du Parti communiste.

M. Poirier, ambasseur de France

Si la teneur des entretiens n’a pas été divulguée, la presse locale a souligné la position déjà plusieurs fois évoquée par le général Lịch et par son prédécesseur, le général Phùng Quang Thanh, sur l’attachement du pays à vivre en paix avec ses voisins et à régler les éventuels différends, notamment en mer « de l’Est », dans le respect des conventions internationales et de manière pacifique.

Et la délégation américaine, dirigée par M; Ted Osius

Des positions qui seront sans aucun doute répétées dans les prochaines interventions du ministre, notamment lors de sa participation au Shangri-La Dialogue, à Singapour début juin, mais qui ne doivent pas masquer l’intérêt du ministère pour toute proposition de coopération en matière de défense avec ces hôtes de marque, coopération dont la teneur n’aura logiquement pas transparu dans les entrefilets de la presse vietnamienne.

Symposium vietnamo-américain sur les industries de défense

Alors que se profile à l’horizon la visite officielle du président Obama au Viêt Nam, du 22 au 25 mai, l’ambassade des Etats-Unis à Hanoi a organisé en liaison avec le département général des industries de défense (DGID), les 12 et 13 mai, un symposium relatif à la coopération en matière d’industrie de défense. Co-présidé par le général de brigade Đoàn Hùng Minh, directeur adjoint du DGID, et Mme Susan Sutton, numéro deux de l’ambassade américaine à Hanoi, cet événement a permis de mettre en contact les industriels des deux pays et surtout à certaines firmes américaines, notamment spécialisées dans les matériels aéronautiques, de pouvoir vanter leurs produits phares.

Le GBR Đoàn Hùng Minh

Hasard de la planification ou du calendrier, le fait que cette réunion ait eu lieu, dans une relative discrétion médiatique, dix jours avant la visite présidentielle américaine, a donné lieu à un pic d’articles sur les espoirs, de leurs rédacteurs sûrement plus que des dirigeants vietnamiens, sur une rapide levée totale de l’embargo américain sur la vente d’armes létales au Viêt Nam.

 

Si des personnalités américaines de premier plan se sont régulièrement prononcées depuis la fin 2014 en faveur de cette mesure, à l’image du sénateur John Mc Cain, vétéran de la guerre du Viêt Nam, la question des droits de l’Homme revient tout aussi régulièrement à la surface des débats internes aux décideurs d’outre Atlantique pour justifier une juste mesure dans cette décision. En tout état de cause, une telle décision ne devrait pas s’accompagner d’un changement immédiat et radical de politique d’acquisition de matériel par Hanoi, tant le lien avec la Russie demeure fort. Pour autant, la niche d’expertise qui intéresse le ministère de la défense vietnamien consiste en l’acquisition de matériel de surveillance/patrouille maritime, afin de renforcer ses capacités de contrôle de son espace maritime. L’achat de P-3C complèterait la panoplie de moyens dédiés à cette mission, pour la plupart implantés sur le site de Cam Ranh.

Cliquer ici pour visionner un court reportage sur cet événement.

Le ministère britannique de la défense organise un séminaire sur la sécurité maritime, à Đà Nẵng

Photo Ambassade de Grande-Bretagne au Viêt Nam, 10 mai 2016

Du 09 au 13 mai 2016, à l’hôtel Pullman de Đà Nẵng, le ministère britannique de la défense a organisé, pour la première fois, un séminaire sur la protection des zones économiques exclusives (ZEE) des Etats, au profit de 25 officiers de marine, des gardes-côtes et gardes-frontières de six pays de la sous-région, dont 9 Vietnamiens (*).

 

Organisé par la mission de défense de l’ambassade de Grande-Bretagne, il a vu l’intervention de spécialistes de la Royal Navy’s Maritime Warfare School sur des thèmes divers : organisations maritimes internationales, lutte contre les menaces maritimes physiques, opérations de secours en mer, protection des pêches, agences spécialisées en sécurité maritime, prévention et gestion des catastrophes environnementales.

Dépassant le cadre multilatéral, le colonel Tim Below, attaché de défense britannique à Hanoi, a affirmé que son pays, fort de son expertise maritime, était prêt à poursuivre ces formations en bilatéral, au profit du ministère vietnamien de la défense.

Une première qui donné l’occasion aux Britanniques de faire une belle campagne de communication, sur un domaine sur lequel Londres connaît les besoins d’un Viêt Nam toujours à la recherche de compétences afin de mieux sécuriser son vaste espace maritime dans un environnement complexe, face à une Chine dont les activités militaires mais aussi des compagnies de pêche ne cessent d’empiéter sur les revendications vietnamiennes.

Même discrètement, Londres sait placer son effort de coopération sur des actions de formation, à l’image des thématiques évoquées le 08 janvier 2015 lors de la troisième réunion sur la coopération bilatérale de défense à Hanoi, et dont l’on a pu voir une concrétisation à l’automne dernier, déjà lors d’un stage de langue organisé in situ, à Hô Chi Minh-Ville.

(*) Autres nations représentées : Indonésie (6), Malaisie (3), Brunei (3), Thaïlande (2), Philippines (2).

Première participation du Viêt Nam à un exercice de sécurité maritime et de lutte anti-terroriste de l'ADMM+

Du 02 au 12 mai 2015, un détachement interarmées vietnamien, composé du patrouilleur lance-missiles HQ-381 (classe BPS-500, appartenant à la brigade 162, basée à Cam Ranh – 4^e région maritime) avec à son bord un détachement de forces spéciales, a participé à un double exercice de sécurité maritime et de lutte anti-terroriste, organisé dans le cadre de l’ADMM+ (*) à Brunei pour son aspect maritime puis à Singapour pour le volet lutte anti-terroriste.

Il s’agissait de la première fois que la marine populaire engageait un bâtiment (**) dans un tel exercice régional. Pour l'occasion, le détachement était placé sous le commandement du capitaine de vaisseau supérieur Lê Xuân Thủy, adjoint au chef d'état-major de la marine. 

Le bâtiment a quitté son port-base le 28 avril et a rejoint Muara deux jours plus tard. Il a été intégré à un task group (TG 383.2) comprenant des bâtiments indonésien, indien, philippin, russe et thaïlandais et au profit desquels évoluaient deux avions de patrouille maritime, l’un australien (P-3C), l’autre américain (P-8).

A l’issue d’une mise dans l’ambiance à terre, un exercice construit autour d’un scénario de détournement d’un navire de commerce a permis aux différents participants de coordonner leur action dans une phase active, sur mer et dans les airs.

Cliquer ici pour visionner un reportage sur l'ambiance de cet exercice.

L’exercice s’est prolongé à Singapour, du 09 au 12 mai, avec une phase centrée sur la prise d’assaut d’infrastructures terrestres et la mise hors d’état de nuire de terroristes.

L’occasion pour le détachement de forces spéciales vietnamien de se familiariser avec d’autres partenaires et de découvrir du matériel mis à la disposition des participants pour les besoins de l’exercice, le tout sous les yeux du ministre singapourien de la défense, M. Ng Eng Heng, du général de brigade Pato Paduka Reri Mohd Tawih bin Adullah, chef d’état-major des armées brunéiennes, et du vice-amiral Phạm Ngọc Minh, adjoint au chef d’état-major général des armées vietnamiennes.

Cliquer ici pour voir un reportage sur la conclusion de cet exercice.

(*) Regroupe les dix Etats de l’Association of Southeast Asian Nations (ASEAN) – Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Myanmar, Philippines, Singapour, Thaïlande, Viêt Nam – et huit Etats associés (Australie, Chine, Inde, Japon, Nouvelle Zélande, Corée du sud, Russie et Etats-Unis).

(**) Premier patrouilleur de cette classe de construction vietnamienne, le HQ-381 présente les caractéristiques suivantes : 62 mètres de long pour 11 mètres de large, 520 tonnes, équipage de 50 hommes. Vitesse : 30 nœuds. Autonomie : 30 jours de mer. Armement : un canon AK-176, huit missiles anti-navire Uran-E (portée : 130 km), deux AK-630 (tourelles navales équipées d’un canon rotatif à six tubes de 30 mm de type Gatling – cliquer ici pour accéder à une présentation de ce cet armement).

Préparatifs de la visite du président Obama au Viêt Nam?

Le 06 mai 2016, des spotters présents près de l’aéroport international Nội Bài, près de la capitale vietnamienne, ont rendu compte du poser d’un C-17 de l’armée de l’air américaine, donnant lieu à de rapides supputations sur les raisons de cette présence. Aucun commentaire n’a été diffusé par les officiels vietnamiens et américains, laissant les observateurs sur leur faim.

Alors que le président Obama est – enfin – annoncé au Viêt Nam pour sa première visite d’Etat dans ce pays, vraisemblablement du 22 au 25 mai, cet appareil pourrait avoir transporté des véhicules officiels destinés au transport du président américain et de sa délégation, ainsi qu'une équipe de sécurité chargée de préparer un voyage officiel toujours placé sous haute sécurité.

 

 

Des cérémonies du Souvenir sans faste

2015 - Le poids d’une photo, savant reflet de recueillement et de propagande,
mais qui illustre le lien charnel qui lie le peuple vietnamien à son armée.

Contrairement à 2015, les anniversaires de la « libération » de Saigon (30 avril) et de la fin de la bataille de Điện Biên Phủ (07 mai) n’ont pas donné lieu à des cérémonies commémoratives d’ampleur. Absence de millésime particulier et nécessité de gérer au plus juste les deniers de l’Etat expliquent cette absence de lustre cérémonial, qui s’est ressentie jusque dans la presse, relativement sobre, voire atone pour couvrir les événements d’avril 1975.

 

Peu de battage médiatique, d’où l’on gardera la mention du déplacement du général Trần Đại Quang, nouvellement élu président de la république, dans la Cuvette afin de participer à une cérémonie du souvenir dans le cimetière situé au pied de la collline Eliane 2 (A1 pour les Vietnamiens).