Pas à pas, l’armée vietnamienne continue d’acquérir un bagage devant
lui permettre de s’insérer dans une opération onusienne de maintien de la paix
avec des effectifs plus significatifs que ceux actuellement déployés (pour
mémoire : deux officiers au Soudan du Sud et trois autres en République
centrafricaine). Cœur des ambitions annoncées depuis plusieurs années par les
hauts responsables du ministère de la défense : le déploiement d’une unité
médicale de type rôle 2 (hôpital militaire de campagne), puis celui d’une
compagnie du génie. A ce jour, ces déclarations ne laissent pas entrevoir de
date réelle de déploiement, les autorités vietnamiennes mentionnant
régulièrement un calendrier qui glisse de déclaration en déclaration.
Pour autant, les déclarations
d’intention se concrétisent sur le plan acquisition de connaissances, au moins
linguistiques. En ayant frappé à de très nombreux portes, en l’occurrence
celles des principaux pays anglophones, occidentaux et en Asie, les candidats
aux opérations extérieures bénéficient de stages de langue, au Viêt Nam mais
aussi dans les pays partenaires.
Ainsi, le 28 janvier 2016, quelques
membres de l’hôpital militaire 354, situé à Hanoi, ont reçu leurs attestations
de réussite à un stage ciblé sur les opérations de maintien de la paix,
organisé par l’ambassade des Etats-Unis. Sourires de rigueur, tant du général
de brigade Phan Bá Dân, directeur
adjoint de Département général logistique du ministère de la défense, que des stagiaires, qui vont donc grossir les
rangs du vivier de personnel identifié pour être projeté, dès lors que le
deuxième volet de la préparation opérationnelle – l’acquisition des standards
techniques pour intégrer une opération onusienne – sera atteint.
Américains et Vietnamiens unis dans un objectif commun |
Quoiqu’il en soit, ces formations
– au demeurant peu coûteuses mais qui permettent à ceux qui les organisent de pénétrer des
organismes jusqu’alors souvent refermés sur eux-mêmes – offrent autant d’atouts
aux militaires vietnamiens pour communiquer avec des partenaires toujours plus
nombreux à offrir leurs offres de coopération à l’armée populaire, dans un
contexte de profonde modernisation de ses capacités et d’ouverture sur
l’international. Si l'engagement sous béret bleu n'est pas pour l'immédiat, les connaissances linguistiques acquises sont mises en pratique rapidement, à l'image d'une population hanoienne qui a compris depuis longtemps l'importance de la pratique de la langue anglaise, dans une capitale qui ne cesse de se développer.