Le 18 février 2019, le général de corps d’armée Nguyễn Chí Vịnh, vice-ministre de la défense, chargé des relations internationales, a reçu l’ambassadeur de France au Viêt Nam, M. Bertrand Lortholary, en compagnie de son attaché de défense, le lieutenant-colonel Razafindranaly. Une occasion privilégiée d’effectuer un tour d’horizon des relations bilatérales de défense en ce début d’année, alors que 2018 avait été marquée par la visite en France du secrétaire général du Parti communiste vietnamien Nguyễn Phú Trọng, celle au Viêt Nam du premier ministre Édouard Philippe, et l’étape hanoienne de la mission PEGASE.
Sur le fond, la coopération militaire entre Paris et Hanoi est notamment axée sur les formations d’élèves-officiers (Saint-Cyr notamment) et d’officiers d’état-major (jusqu’à l’Ecole de guerre), le soutien à l’apprentissage de la langue française pour le petit vivier d’apprenants, une écoute quant aux besoins des militaires vietnamiens en matière de préparation des projections de personnel en opérations onusiennes de maintien de la paix, le partage d’expertise en matière de secours maritime - notamment lors des escales régulières dans les ports vietnamiens -, un intérêt du service français de santé des armées pour les recherches sur les maladies tropicales, et une disponibilité à donner suite aux sollicitations en matière d’équipements – si tant est que l’armée populaire vietnamienne décide de se détacher restent très largement issus et dépendants du complexe militaro-industriel russe.
Ce type d’entretien - qui concerne la plupart des chancelleries - permet essentiellement au ministère vietnamien de la défense de maintenir un contact direct avec les ambassades, et à ces dernières de prendre le pouls des points d’intérêt du général Vịnh, où du ministre lui-même. Un dialogue qui s’avère souvent peu fructueux, tant le réalisme idéologique de Hanoi l’emporte souvent sur l’ouverture à de nouveaux partenariats - pourtant porteurs de réel saut qualitatif mais à des coûts difficilement supportables par un budget de la défense déjà durement marqué par le très coûteux programme de constitution de la brigade sous-marine 189, et désormais l’acquisition d’une soixantaine de chars lourds T-90.
Ainsi, le général Vịnh s’est essentiellement fait l’écho de son attente de voir la France accueillir au printemps l’édition annuelle du dialogue stratégique et de coopération de défense bilatéral - rendez-vous annuel dont le nom évolue au fil des années (comité conjoint de défense, dialogue stratégique, …) mais que le ministère vietnamien de la défense tient à voir être présidé par les vice-ministres de la défense. Un poste qui n’existe pas en France, ce qui conduit le général Vịnh à demander de rencontrer la directrice des relations internationales et de la stratégie du ministère des armées… Un bel exemple de relation, où le protocole (vietnamien) impose sa patte sur le dynamisme et l’approfondissement du partenariat.
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