Les 27 et 28 février, puis les 03 et 18 mars 2021, le ministère vietnamien de la défense a procédé à l’unique phase de conscription annuelle. Intervenant comme chaque année après les festivités du Tết, qui avaient elles-mêmes été précédées par le retour à la vie civile du contingent incorporé en 2019 (le pays est revenu depuis le 1er janvier 2016 à un service militaire de deux ans), cette opération d’ampleur nationale a de nouveau mis en avant l’important maillage territorial de l’armée, et notamment les commandements militaires des provinces, districts et communes, ainsi que les sept régions militaires.
Si la communication médiatique qui a entouré cet événement a été intense, du plus haut niveau national jusqu’à celui des districts et communes, les festivités traditionnellement associées à cet événement symbolique du lien entre l’armée et la nation ont été réduites à leur plus simple expression en raison de la campagne de lutte contre la pandémie de COVID-19. Le decorum a ainsi été très coloré mais les cérémonies se sont dans la grande majorité des sites limitées, comme l’an passé, à moins d’une demi-heure. Il est vrai que la forte décentralisation de cet appel sous les drapeaux ne conduit pas à de grands rassemblements de conscrits. Et en cette année encore plus qu’en février 2020 les familles et amis des conscrits n’étaient pas invités à entourer les partants.
Le GDI Nguyễn Trọng Bình, adjoint au chef de l'état-major général des armées, à Huế (27/02) |
Les observateurs auront noté qu’il ne semble pas y avoir de maquette d’incorporation immuable : contrairement à 2020 qui n’a pas réellement donné lieu à des séquences par grandes régions, l’appel sous les drapeaux s’est cette année échelonné du nord au sud. Seule exception à la règle, la province de Hải Dương, qui aurait dû appartenir au groupe des provinces incorporant le 27 février, a d’emblée bénéficié d’un décalage de l’incorporation au 09 mars en raison de l’épidémie de COVID-19 qui touchait la province ; l’emprise de la pandémie restant forte, un nouveau report a été décidé, cette fois au 18 mars.
Cette séquence, qui a concerné 2 400 jeunes, a conclu cette sélection annuelle. Avec un volume total de recrues proche de celui de l’an passé, l’armée ne prélève au bilan chaque année qu’une infime part des forces vives du pays, selon un procédé de calcul qui fait peser - en pourcentage de la population - la plus lourde contribution aux provinces les plus rurales, tandis que Hà Nội et Hồ Chí Minh-Ville fournissent des contingents qui peuvent dans l’absolu être significatifs mais ne sont qu’une goutte d’eau comparés à leurs très fortes populations. Cette tendance est durable, de même que la forte représentation des classes d’âge de 18 à 21 ans (les deux tiers des conscrits). (*)
Le rideau est désormais tombé, les reportages terminés, les « portes de gloire » (cổng vinh quang) démontées, place désormais à l’instruction de base des jeunes combattants, qui ont été injectés dans toutes les composantes de l’armée – et à un moindre niveau des unités de la sécurité publique.
Honneur aux combattants! |
(*) La forte opacité qui entoure ces questions de ressources humaines se traduit par une grande difficulté pour évaluer le nombre de soldats effectivement recrutés et leur profil. Aucun bilan officiel global n’est divulgué sur cet appel sous les drapeaux. Tout comme l’an passé, le long travail mené pour établir ces bilans conduit La Rue des Soldats à conserver la discrétion sur ces chiffres.
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