A gauche, service de santé des armées à Bentiu; à droite, compagnie du génie en Abiyé. |
Les soldats vietnamiens engagés en opérations onusiennes de maintien de la paix sur ces terres soudanaises (Soudan du sud, Abiyé) et centrafricaines pourraient porter haut une bannière Restore Hope tant ils se sentent investis d’une mission, par définition non combattante, placée sous le signe de la fraternité des peuples. Et la « journée internationale de la Femme » (08 mars) est chaque année une occasion privilégiée pour faire sortir des rangs, à juste titre, les éléments féminins qui servent la cause vietnamienne sous béret bleu.
Emulation journalistique faisant loi, le lectorat vietnamien de l’actualité de défense se voit offrir durant quasiment une semaine des reportages enflammés sur l’action de ces « roses d’acier » (bông hồng thép) au milieu de leurs camarades masculins et au contact de populations plongées dans la plus grande précarité. Force est de constater que ces Vietnamiennes savent déployer des armes de choc dans cette bataille pour gagner les âmes (des populations auprès desquelles les contingents onusiens sont déployés) et les cœurs (de leur auditorat national). Troquant, au moins dans l’enceinte de leur camp de base, le treillis qui uniformise parfaitement les individus d’un contingent contre les couleurs les plus chatoyantes des áo dài traditionnels, leur véritable métamorphose est chaque année un temps fort de ces événements de la « journée de la femme » (vietnamienne).
La présence jamais fortuite d’un reporter militaire national tout entier tourné vers la sublimation de l’action de ces nữ bộ đội Cụ Hồ (soldat(e)s d’Hồ Chí Minh) donne toujours lieu à des images saisissantes de contraste entre l’aridité du théâtre d’opération et l’action pleine d’empathie de ces femmes soldats envers les populations civiles souvent en détresse. Culture pacifique, idéologie tournée vers la solidarité envers les plus faibles et capacité réelle à comprendre ce que sont des conditions de vie très difficiles sont autant d’atouts qui permettent à ces femmes, dont les effectifs ne sont pas juste symboliques (ils sont proches de 10 %, notamment au sein du Rôle 2 implanté à Bentiu et dans la compagnie du génie déployée en Abiyé) de marquer des points avec tact.
L’on retiendra quelques images de ces actions, happées au fils des articles saluant l’action de ces « roses d’acier ».
Sur le site de l’hôpital militaire de campagne de type Rôle 2, à Bentiu, l’ « opération civilo-militaire » a connu son temps fort au pied d’un acacia. Unité de temps, de lieu, d’action et de photographe, la manœuvre a consisté en trois temps :
Temps 1 : Offrez des fleurs à la dame la plus consentente ! … même s’il n’y a qu’un bouquet et si la récipiendaire n’a pas de vase…
Temps 2 : Séance maquillage sous un soleil de plomb, au profit de la voisine de la récipiendaire du temps 1…
Temps 3 : juste aux pieds des deux précédentes, salon de coiffure « comme à Paris »…
Et ne pas oublier la photo "de famille".
Deux temps (surtout pour mettre en valeur le colonel Nguyễn Kim Tỉnh, commandant les forces vietnamiennes agissant sous béret bleu au Soudan du sud) et trois mouvements, conclus par des images de ces soldats bien dans leur peau et unanimement appréciés par les autres contingents fédérés sous la bannière onusienne dans ce milieu si dépaysant.
L’opération de communication est réussie, effet majeur atteint ! Hoan hô!
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