Le 21 septembre 2016, les
spotters guettant les activités aériennes sur l’aéroport international Tân Sơn Nhất (Hô Chi Minh-Ville) ont eu la
surprise de découvrir un Be-200,
bombardier d’eau géant fabriqué par la société russe Beriev, sur le tarmac. L’appareil portait les couleurs russes, ce
qui exclut l’hypothèse d’une livraison à l’armée de l’air vietnamienne.
Pour autant, les propriétés de cet appareil hors normes (32 m de long
pour une envergure de 32,80 m ; capacité d’emport de 64 passagers et de 8
tonnes de fret ou 12 tonnes d’eau ; autonomie de 3 850 km à vide
ou 1 700 km avec près de 8 tonnes de fret) font du Be-200 un avion taillé sur mesure pour
un pays comme le Viêt Nam, largement ouvert sur la mer et disposant de
possessions loin de ses côtes continentales, à l’image de l’archipel des
Spratley.
Si aucun signe d’un achat de cet appareil par l’armée de l’air
vietnamienne n’est tangible, la Russie ne cache pas son intérêt pour un contrat
avec le Viêt Nam. Depuis octobre 2014, six hydravions DHC-6 400 Twin Otter achetés par le
Viêt Nam à la société canadienne Viking
Air sont basés à Cam Ranh, au sein de la brigade aéronavale 954. Ces
appareils, au gabarit modeste (capacité d’emport : une tonne de fret et
moins d’une vingtaine de passagers) effectuent régulièrement des liaisons vers
les Spratley dans le cadre de visites d’autorités, de relèves de personnel, de
ravitaillement et d’évacuations sanitaires. Maniables et souples d’emploi, leur
capacité d’emport est cependant largement inférieure à celle du Be-200.
Dans une dynamique de
modernisation de ses capacités de projection dans son vaste espace maritime, l’armée
vietnamienne aurait donc à gagner en se dotant d’un de ces appareils, qui lui
permettrait s’accroître significativement son potentiel de ravitaillement des
unités basées sur les îles des Spratley.
Le premier des six DHC-6 vietnamiens |
Une possibilité que les Russes
ont certainement bien perçue, et qui justifie peut-être l’intérêt de cette
escale à Hô Chi Minh-Ville.
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