Les deux frégates Gepard entament leur premier déploiement en Asie du sud-est

La frégate Lý Thái Tổ à Cam Ranh

Le 05 novembre 2014, les deux frégates lance-missiles HQ-011 Đinh Tiên Hoàng et HQ-012 Lý Thái Tổ, appartenant à la brigade maritime 162, subordonnée à la 4^e région maritime, ont quitté leur port base de Cam Ranh et entamé un déploiement opérationnel en Asie du sud-est. Placés sous le commandement du contre-amiral Nguyễn Văn Kiệm, adjoint au chef d’état-major de la marine, les deux bâtiments les plus modernes de la marine populaire doivent effectuer plusieurs escales en Indonésie, à Brunéi et aux Philippines. Selon l’amiral Kiệm, ce déploiement, planifié depuis un an, s’inscrit dans le cadre du développement des relations de défense du Viêt Nam avec ses partenaires de l’ASEAN.

Le contre-amiral Nguyễn Văn Kiệm saluant les officiers avant le départ.

Il s’agit en outre de la plus importante campagne des deux fleurons de la marine populaire depuis leur entrée en service en 2011.

Il y a un an, les frégates avaient déjà effectué un court déploiement simultané le long des côtes chinoises, avec une escale le 25 juin 2013 à Zhanjiang (province de Guangdong, sud du pays). Cette fois, les équipages vont découvrir le sud de la mer « de l’Est », et visiter les deux plus importants Etats maritimes de la sous-région par leur géographie. Ce déploiement s'inscrit dans le cadre de l'ambition du Viêt Nam à gagner ses galons de puissance maritime régionale, conformément message diffusé lors de la conférence annuelle des chefs d'état-major des marines de l'ASEAN (réunie cette année à Bangkok - 26 au 28 août).

A droite, le VAE Nguyễn Văn Hiện (CEMM vietnamien)

En particulier, l’escale aux Philippines ne manquera pas d’apparaître comme un pont entre deux pays partageant les mêmes inquiétudes face à la poussée chinoise dans les Spratley et dans le sud de la mer de Chine méridionale. Bien que s’opposant encore ponctuellement sur la question de la possession de plusieurs atolls des Spratley, Hanoi et Manille s’efforcent en effet de faire front commun dans la dénonciation des activités militaires chinoises dans cette région au statut toujours litigieux mais au cœur d’un des plus importants flux économiques maritimes.

Enfin, ce déploiement sanctionne la fin d’une montée en puissance de ces bâtiments de 102 mètres de long, disposant d’une autonomie d’une vingtaine de jours de mer, et dont les capacités de surveillance sont accrues par l’embarquement d’un hélicoptère de lutte anti-sous-marine Ka-28. Placée sous le commandement d’un haut responsable de l’état-major de la marine, cette mission – qui en appelle d’autres – pourrait aussi préparer l’état-major embarqué à intégrer prochainement et discrètement dans son dispositif opérationnel l’un des sous-marins Kilo en phase de montée en puissance, là aussi depuis la base de Cam Ranh.