Cette véritable épopée, née en 2012, a
commencé à prendre forme à l’été 2013 avec la présentation d’un prototype en
cale sèche, puis au printemps 2014 avec son premier essai sur un plan d’eau de Thái
Bình. Enfin, le 30 mai 2014, ce petit sous-marin, baptisé Trường Sa (Spratley) 01, a
effectué sa première sortie à la mer, avec en fond de tableau les tensions sino-vietnamiennes en mer de
Chine méridionale.
Agé
de 56 ans, Nguyễn Quốc Hòa est le directeur de l’entreprise de construction
mécanique Quốc Hòa, implantée dans la zone industrielle Phong Phú à Thái Bình.
Alors
qu’il était jeune étudiant, il s’est expatrié durant quatre ans (1976-1980) en
Allemagne de l’Est pour y suivre une spécialisation en génie mécanique. A son
retour au Viêt Nam, il a intégré une usine de construction mécanique
spécialisée dans les machines pour les industries électrique et plastique.
En
1992, à 36 ans, il a créé une usine de fabrication de papier et de plastique à Thái
Bình. En 2000, souhaitant retourner à sa première spécialité, il a donné une
nouvelle orientation à sa carrière, transformant sa société en entreprise de
construction mécanique Quốc Hòa.
En
marge de ses activités professionnelles, en 2012, M. Hoà a commencé à
réunir les documents techniques relatifs à la construction d’un
sous-marin de poche, s’appuyant notamment sur Internet.
S’entourant d’une équipe de fidèles, il a été rejoint par cinq chercheurs de l’université
polytechnique de Hanoi spécialistes en électronique et mécanique.
- Hauteur : 3 m ;
- Largeur : 2,80 m.
- Epaisseur de la coque : 15 mm.
- Résistance à une pression de 12 tonnes en plongée ; profondeur maxi en plongée : 50 m.
- Vitesse 20 nœuds (37 km/h), équivalente à celle des « grands frères » en cours d’acquisition par la marine populaire.
- Durée de plongée de 1 h à 15 h selon le mode de propulsion.
- Equipement du bâtiment avec un système de production d’oxygène et de recyclage du CO2.
Pour
effectuer ses premiers tests en eau, M. Hoà a construit dans son entreprise
un bassin de 10 m de long sur 4 de large et 5 de profondeur.
A droite, le colonel supérieur Đào Ngọc Thạch |
Le 25 mars 2014, le Trường Sa a connu son premier test en milieu naturel, dans un lac de Thái Bình, de très faible profondeur (3 mètres). Evoluant en surface, le bâtiment piloté par son créateur a effectué devant une foule de badaux et les caméras de télévision cinq tours du lac.
Pour
aborder une nouvelle étape dans ces tests, le sous-marin, qui désormais arbore une peinture digne de ses grands frères, a été conduit au port
de Diêm Điền, à 30 km de la ville de Thái Bình, où il a été mis à l’eau le
29 mai 2014.
Las, dans cette opération, et en prenant les commandes du petit
bâtiment, M. Hoà a heurté un bateau de transport, ce qui a endommagé
l’hélice du sous-marin.
Bien que conscient du risque pour le test grandeur nature, M. Hoà n’a pas reporté les essais. Le 30 mai 2014, alors que les autorités locales avaient refusé d’autoriser cette expérimentation, en raison de leur impossibilité de garantir un environnement sécuritaire optimal, M. Hoà a pris les commandes de son sous-marin durant quatre heures. Cependant, des conditions de mer difficiles en raison d’un fort vent du large, mais aussi les conséquences de l’incident de la veille, ont confirmé les problèmes de gouvernabilité du bâtiment, qui a été contraint de rester en surface et mis un terme prématuré au test.
Bien que conscient du risque pour le test grandeur nature, M. Hoà n’a pas reporté les essais. Le 30 mai 2014, alors que les autorités locales avaient refusé d’autoriser cette expérimentation, en raison de leur impossibilité de garantir un environnement sécuritaire optimal, M. Hoà a pris les commandes de son sous-marin durant quatre heures. Cependant, des conditions de mer difficiles en raison d’un fort vent du large, mais aussi les conséquences de l’incident de la veille, ont confirmé les problèmes de gouvernabilité du bâtiment, qui a été contraint de rester en surface et mis un terme prématuré au test.
Réaliste,
M. Hoà a reconnu ne pas avoir atteint ses objectifs, non seulement en raison de
cette avarie mais aussi du manque de fiabilité du moteur, rendant incertaine
une plongée. Il a cependant souligné que la coque du Trường Sa pouvait supporter une plongée par 20 mètres de fond. Toujours
optimiste, il a estimé pouvoir procéder à un nouvel essai dans un mois, après
avoir notamment doté son navire d’un moteur plus performant.
La
route sera encore longue jusqu’au jour où M. Hoà conclura avec succès la
certification de son premier prototype. Ce passionné rêve à voix haute de voir
son prototype être rejoint à moyen terme par plusieurs autres Trường Sa, qu’il ambitionne être
utilisés pour la surveillance des ressources halieutiques, des campagnes
touristiques, mais aussi dans des missions de surveillance de l’espace maritime
national.
Même s’il reconnaît que son protype est l’aboutissement d’une vie de travail et que les jeunes générations devraient reprendre son flambeau pour prolonger ses recherches dans le développement des successeurs du Trường Sa 01, l’expérience acquise au travers de ces mois de recherche et de développement, et l’intérêt appuyé de l’armée pour un projet qui pourrait s’avérer complémentaire de l’acquisition des six Kilo, devrait permettre au projet Trường Sa de se poursuivre.
Même s’il reconnaît que son protype est l’aboutissement d’une vie de travail et que les jeunes générations devraient reprendre son flambeau pour prolonger ses recherches dans le développement des successeurs du Trường Sa 01, l’expérience acquise au travers de ces mois de recherche et de développement, et l’intérêt appuyé de l’armée pour un projet qui pourrait s’avérer complémentaire de l’acquisition des six Kilo, devrait permettre au projet Trường Sa de se poursuivre.
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