Le
08 décembre 2017, le général de corps d’armée Phan Văn Giang, chef d’état-major
général des armées, a effectué une visite de fin d’année à l’état-major de la
police maritime, à Hanoi.
Outre une visite des installations, avec comme toujours dans
ce type de déplacement un petit coup de projecteur sur des activités de
subsistance (en l’occurrence agricoles, afin de rendre les unités, à tous
niveaux, les plus autosuffisantes possibles), le général Giang a rencontré
l’ensemble du haut état-major de cette composante dont le poids s’est accru
dans l’ordre de bataille de l’armée populaire, comme l’en attestent :
-
l’important effort de modernisation de la flotte de la police maritime, avec
des chantiers navals qui travaillent sans relâche pour produire des navires
modernes, capables de patrouiller en haute mer durant plus de 40 jours et
d’affronter non seulement des conditions de mer difficiles mais aussi, si
nécessaire, des bâtiments en infraction dans les eaux disputées de la mer
« de l’Est » ;
-
la poursuite de l’acquisition de bâtiments auprès de partenaires étrangers, il
est vrai essentiellement sous forme de dons de patrouilleurs retiré du service
actif dans ces flottes partenaires (cf.
le CSB-8020, ex-USCGC Morgenthau, transféré l’été dernier par les gardes-côtes
américains, et qui doit rejoindre Vũng Tàu pour la fin de la semaine) ;
-
la récente adoption des marquages internationaux propres aux gardes-côtes sur
les navires vietnamiens, signe de la volonté du pays de s’insérer plus avant
dans la communauté internationale maritime ;
-
enfin, la promotion en 2016 du commandant en chef de cette composante (le
général Nguyễn Quang Đạm) au rang de général
de division, ce qui met la police maritime sur un pied d’égalité avec la marine
et l’armée de l’air / défense antiaérienne.
Il
est vrai que l’environnement naturel et économique du pays met la police
maritime régulièrement en première ligne, que ce soit dans l’assistance aux
bateaux de pêche en difficulté lors des passages de dépressions tropicales –
mais aussi victimes de harcèlement de pêcheurs chinois sur les zones de pêche
disputées.
De gauche à droite: le GDI Hoàng Văn Đồng, commissaire politique de la police maritime; le GCA Phan Văn Giang et le GDI Nguyễn Quang Đạm |
Sur
le plan des statistiques, le bilan qui a été présenté au général Giang fait
apparaître, à la mi-décembre : près de 700 interventions pour des affaires
de contrebande, commerce illégal ou de narcotrafic ; participation à 33
opérations de sauvetage en mer – un chiffre qui semble faible au regard de
la dureté avec laquelle le Viêt Nam a été touché cette année par les
dépressions tropicales – en particulier par le typhon Danrey, le 07 novembre, typhon le plus dévastateur qui a frappé le pays durant les 15 dernières années (plus de 140 morts et 270 blessés, plus de 1000 bateaux de pêche détruits ou très abîmés, une dizaine de navires de commerce coulés ou drossés contre la côte); sensibilisation de 15000 personnes au respect
des règlementations en matière de pêche.
Un
bilan somme toute positif mais qui, en comparaison avec l’accroissement
significatif des capacités opérationnelles de la police maritime depuis le
milieu de la décennie, pourrait être plus élevé. L’on y verra soit une volonté
du commandement de cette composante de se laisser une marge de progression statistique
en 2018, soit l’impact justement de cette modernisation de la flotte de la
police maritime et de son effet dissuasif sur les potentiels contrevenants.
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