Alors que le centre vietnamien de
formation aux opérations de maintien de la paix (OMP) n’est toujours pas
fonctionnel, ses infrastructures n’étant pas encore opérationnelles, le
ministère de la défense continue de soutenir que, désormais à l’horizon du mois
de juin 2016, une première unité médicale et une compagnie du génie auront
achevé leur montée en puissance et seront prêtes à être mises à disposition du
Département des opérations de maintien de la paix des Nations unies. A force de
répéter ces engagements, qui glissent de mois en mois, leur concrétisation
finira bien par se produire…
Dans le même temps, et l’année
2015 l’a à de multiples reprises prouvé, les dirigeants vietnamiens cherchent à
obtenir de tous leurs grands partenaires internationaux des formations en
matière d’OMP, qu’elles soient linguistiques ou techniques. Plus récemment,
c’est même vers son plus proche voisin que le ministère de la défense s’est
tourné. Le 26 février, le journal Khmer
Times a ainsi rapporté la visite au Cambodge du colonel supérieur Lưu Đình Hiến, directeur adjoint
Centre vietnamien de formation aux OMP (à gauche ci-dessous), qui a sollicité l’aide de l’armée
khmère dans la préparation des futurs Casques bleus vietnamiens.
Une démarche
qui fait sens, les Forces armées royales khmères (FARK) étant présentes depuis
2006 sur de nombreux théâtres d’opérations onusiens, mais qui intervient près
de 15 ans après les premières déclarations de Hanoi sur sa volonté de
contribuer humainement à ces missions de maintien de la paix.
Faut-il y voir une sage décision
de bénéficier des compétences régionales, même si l’orgueil national doit en
pâtir un peu, pour une armée qui forme déjà de nombreux cadres des FARK et
contribue au financement de projets d’infrastructures de l’armée de son voisin,
ou un aveu d’incapacité à former dans des délais raisonnables un véritable
vivier de militaires prêts à être projetés sur un théâtre d’opérations
onusiennes ? A moins que la nomination du général Ngô Xuân Lịch, pur
produit du corps des commissaires politiques, pour succéder à l’été au général
Phùng Quang Thanh au poste de ministre de la défense, ne soit pas de nature à
susciter l’enthousiasme des partenaires que Hanoi démarchait durant les
derniers mois ?
Un partenariat avec le Cambodge et son Centre national des
forces de maintien de la paix, de déminage et de gestion des déchets de guerre,
serait au bilan de nature à permettre à l’armée populaire de continuer à
acquérir les compétences qui lui sont nécessaires, sans s’éloigner trop de ses
frontières. Une démarche certainement fructueuse, le centre d’Oudong
bénéficiant déjà de la présence de coopérants étrangers, mais qui pourrait
ternir la fierté d’Hanoi de se doter d’un centre de formation lui aussi à
vocation régionale…
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