Il est des fêtes nationales qui
revêtent un lustre tout particulier, écrivais-je il y a quelques jours. La fête
passée, les belles photos ont retenu l’attention de nombreux Vietnamiens,
inconditionnels de leur armée. Et l’un de ces clichés, qui avait largement
conquis les lecteurs, a néanmoins déclenché une mini-tempête dans une opinion
publique pourtant acquise à son armée populaire.
La belle cheffe du détachement médical, très applaudie avec son unité par les
Hanoïens, a fait l’objet de toutes les attentions quant à ses attributs … de
grade.
Lors du défilé, elle arborait ainsi fièrement des pattes de col de
commandant flambant neuves, à l’image de tous les uniformes portés par tous les
soldats (tenues impeccables, bérêts neufs). Or, la lieutenante-colonelle (trung tá) Phạm Trúc Sơn Quỳnh au sourire
énigmatique, interviewée par les médias nationaux, s’est finalement révélée
être une… lieutenante (thiếu úy), information
qui s’est aussitôt propagée dans une opinion publique déconcertée. Certes, son grade réel n’enlève rien à la
qualité de sa prestation, mais l’état-major général des armées n’a pu esquiver
les critiques et a rapidement tenu à rassurer l’opinion sur cette situation.
A l'image des insignes de grade fictifs, il est probable que les décorations ne correspondent pas aux états de service du lieutenant Sơn Quỳnh |
Ainsi, le général de division Võ Văn Tuấn, qui a défilé en tête
des troupes, a reconnu que le grade n’était pas le critère premier de sélection
des chefs des détachements. Le plus important était bien d’identifier des
militaires dont la prestance impeccable et la rigueur d’exécution portaient au
plus haut niveau l’esprit de défense, afin de fédérer la nation autour de la
cohésion de son armée. Mission réussie pour la lieutenante Sơn Quỳnh, qui se
serait déjà vu décerner une lettre de félicitations signée du puissant
département général politique. Une belle satisfaction pour ce jeune officier, née en 1993 à Sơn Tây (Hanoi) et entrée en service en 2012. Reste que ce sourire n’en garde pas moins un
arrière goût de propagande, pointé du doigt par ceux-là même qui attendent des
faits plus que des images. Défilé sans matériel majeur, soldats à l’aspect de
figurants, l’esprit de défense en sort un peu écorné.
Une petite épine dans les
relations armées - nation, alors même que la seconde vague d’appel sous les
drapeaux allait débuter le 06 septembre.
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