Après avoir rejoint Qingdao le 21 avril 2019, les deux frégates lance-missiles vietnamiennes 011-Đinh Tiên Hoàng et 015-Trần Hưng Đạo, placées sous le commandement du capitaine de vaisseau supérieur (CVS) Nguyễn Đình Hùng, commandant en chef adjoint et chef d’état-major de la 4e Région maritime (Cam Ranh), ont pris part, le 23 avril après-midi, à la revue navale marquant le soixante-dixième anniversaire de la marine populaire chinoise.
Des travaux ont été effectués sur le Đinh Tiên Hoàng. En effet, un hangar coulissant protège désormais entièrement
empêchera que l'appareil ne soit endommagé en cas de gros temps,
comme ce fut le cas lors du premier du déploiement du Trần Hưng Đạo, en octobre 2018 en mer du Japon.
|
Dans un épais brouillard, 32 bâtiments chinois et 18 bâtiments en provenance de douze pays (*) invités ont défilé au large de Qingdao devant le président de république et secrétaire général du Parti communiste chinois Xi Jinping, auprès duquel se trouvaient les représentants des marines participant à la revue navale, dont le vice-amiral Phạm Hoài Nam, commandant en chef de la marine populaire vietnamienne.
Au premier plan, le CVS Hùng, commandant le déploiement des deux frégates. |
Alors que les relations entre Pékin et Hanoi fluctuent au gré des inquiétudes vietnamiennes relatives à l’affirmation de puissance chinoise en mer de Chine méridionale, l’on aura noté que, sur la photo officielle des chefs de délégation présents à Qingdao, l’amiral Nam figurait au côté du président Xi Jinping, un symbole fort qui témoigne d’un climat apaisé entre les deux voisins - mais qui peut aussi, selon l’angle d’approche, se lire comme une soumission du « petit » Viêt Nam devant la « grande » Chine. Dans un contexte marqué par les inquiétudes sur l’état de santé du président et secrétaire général du Parti communiste vietnamien Nguyễn Phú Trọng, l’on préfèrera conserver la première acception de cette photo…
(*) Australie, Bangladesh, Brunei, Corée du sud, Inde, Indonésie, Japon, Malaisie, Singapour, Thaïlande, Russie et Viêt Nam.
La presse vietnamienne aura noté (factuellement, sans commentaires) que la frégate de surveillance française Vendémiaire, qui devait participer à la cérémonie, s’est vu subitement retirer son invitation par les autorités de Pékin, au motif que, le 07 avril, durant son transit dans le détroit de Taïwan, elle avait pénétré dans les eaux territoriales chinoises. Alors que les Américains, chantres de la liberté de circulation en mer de Chine méridionale et coutumiers de Freedom of navigation operations (FONOPs) constituant autant de provocations pour Pékin, n’ont pas été invités à cette commémoration, cette violation présumée des eaux territoriales chinoises par un bâtiment non américain, évoluant seul, sans soutien immédiat sur mer ni dans les airs, a aussitôt donné lieu à une riposte chinoise ferme, qui s'est conclue par le refus d’accueillir le bâtiment, pourtant habitué des escales en Chine. Avec le Vendémiaire puni, c’est le discours français attaché à la libre circulation en mer de Chine et au respect des frontières, navales y compris, qui reçoit un carton jaune (avec des Américains qui comptent les points). Le prochain Shangri-La Dialogue(31 mai au 2 juin à Singapour), rendez-vous annuel incontournable pour les nations de la zone Asie-Pacifique, risque de voir la France devoir parler dans « le brouillard de Qingdao », face à une Chine en position de force sur cette scène où les grandes puissances comptent leurs alliés.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire