Le 06 janvier 2021, le service d’information du ministère russe de la défense a annoncé que l’édition 2021 des Army Games se déroulera du 22 août au 4 septembre 2021, avec 34 épreuves au programme. Des invitations ont été envoyées à 95 pays, tandis que Moscou a offert à 16 pays, dont le Viêt Nam (*), d’organiser des épreuves.
Le 03 février, le général de brigade Trần Văn Ba, adjoint au chef du département entraînement de l’état-major général des armées, a confirmé lors d’une visio-conférence avec les organisateurs russes des Army Games 2021 que le Viêt Nam était prêt à accueillir deux épreuves décentralisées de cette compétition : celle des tireurs d’élite et l’épreuve de sauvetage au combat et secourisme.
Que le Viêt Nam soit retenu ou non, la décision de l’état-major des armées de se porter volontaire pour accueillir des compétiteurs de pays potentiellement nombreux et dans un contexte sanitaire international qui continuera d’exiger un haut niveau de protection contre le risque de prolifération du COVID-19 souligne que les militaires vietnamiens :
- entendent s’inscrire pleinement dans un partenariat avec la Russie qui n’a plus à faire ses preuves ; quatre ans après sa première participation à ces jeux olympiques militaires, en 2018, le Viêt Nam est ainsi le seul pays d’Asie du sud-est auquel la Russie porte sa confiance pour organiser des épreuves internationales ; une confiance méritée et dont l’état-major des armées mettra un point d’honneur à organiser des épreuves dans les meilleures conditions – qui seront quand même sans nul doute difficiles pour des participants non habitués au climat vietnamien de la fin de l’été ;
- sont confiants dans leur capacité à créer une véritable bulle sanitaire autour des compétitions ; le pays a déjà été cité par les observateurs internationaux pour son professionnalisme et sa rigueur dans la lutte contre la pandémie de COVID-19, avec l’engagement de l’armée dans une véritable campagne militaire contre cet ennemi sans visage (transformation de casernes en sites de quatorzaine, surveillance de la bonne application des mesures de confinement, opérations de nettoyage de zones contaminées, etc.). Si les compétiteurs rejoignant le sol vietnamien pour ces compétitions ne sont pas eux-mêmes déjà porteurs du virus, le risque devrait être faible qu’ils le contractent en raison de défauts d’organisation de leur séjour – qui pourrait revêtir des aspects quasi-concentrationnaires, tant la rigueur d’exécution d’un ordre a valeur de dogme dans l’armée populaire vietnamienne.
Les équipes vietnamiennes, qui s’entraînent déjà dans la durée pour représenter leur pays, devraient avoir l’avantage du terrain. Après des performances modestes en 2020 (4e place au tir de précision, sur sept équipes inscrites ; 3e place dans l’épreuve de secourisme au combat, tout comme en 2019), l’espoir leur est permis de faire mieux que participer.
Enfin, l’organisation de ces épreuves ne devrait pas peser trop lourdement sur le budget des armées, le pays disposant de la principale ressource qui manque dans des nations plus en pointe techniquement : les hommes (et femmes), chevilles ouvrières de la réussite d’un tel événement. Une ressource nombreuse, qui de surcroît sera motivée pour porter haut le drapeau national sur la scène de la réussite, unie derrière sa devise « quyết thắng ! » (Vaincre !).Dans le contexte international de crise sanitaire, le Viêt Nam présente donc de sérieux atouts et une réelle motivation pour rejoindre le club des pays hôtes de quelques épreuves. Sa prestation dans la lutte contre la pandémie a fait l’objet de commentaires élogieux, jusque dans les médias occidentaux. La probabilité que cet effort se relâche étant quasi nulle, les militaires vietnamiens peuvent donc logiquement espérer voir leur candidature retenue lors du choix final, en mars.
(*) Algérie, Arménie, Biélorussie, Chine, Inde, Iran, Israël, Kirghizstan, Mongolie, Ouzbékistan, Pakistan, Qatar, Serbie, Sri Lanka, Tadjikistan, et Việt Nam.
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