Du 20 au 22 novembre 2019, le général de brigade Bùi Trung Dũng (à droite), l’un des commandants en chef adjoints de la police maritime vietnamienne, a participé au second sommet international des garde-côtes organisé à Tokyo. Deux ans après la première édition, qui avait rassemblé en septembre 2017 des représentants de 34 nations et trois organisations internationales, ce sommet a cette fois réuni 75 pays et huit organisations internationales. Comme de rigueur pour une composante qui a pris beaucoup d’ampleur depuis 15 ans, la police maritime vietnamienne ne pouvait faire l’impasse sur un tel événement, qui favorise notamment les échanges entre nations du Pacifique.
Pour confirmer cette dynamique, le patrouilleur de haute mer CSB-8002 (bâtiment de la classe DN-2000, entré en service en 2015) a quitté le 24 novembre Kỳ Hà, son port d’attache dans la province de Quảng Nam (Centre) et pris la mer en direction de Yokohama, pour la première campagne de la police maritime jamais effectuée vers ce pays.
Ce déploiement, placé pour l’occasion sous la direction du colonel Trần Xuân Lương, chef de l’état-major de la 2e Région de police maritime, permet à la police maritime vietnamienne de croiser dans des eaux de la mer de Chine méridionale dans lesquelles les accrochages sont fréquents entre pêcheurs vietnamiens et pêcheurs chinois, ces derniers évoluant souvent sous un triple rideau protecteur de milices de de protection, de police de surveillance/protection des pêches et de garde-côtes.
Après huit jours de mer, le bâtiment a accosté à Yokohama le 02 décembre. Le commandant du détachement et l’équipage ont été accueillis par le général de brigade Shimatani Kunihiro, adjoint au commandant de la 3e Région de garde-côtes japonaise, et le général de brigade Phạm Kim Hậu, commandant en chef adjoint et chef de l’état-major de la police maritime vietnamienne, en présence des autorités de l’ambassade du Viêt Nam à Tokyo.
L’escale, qui s’achèvera le 06 décembre, est jalonnée par des échanges sur les secours en mer, la visite du CSB-8002 (ci-dessous à gauche) et celle d’un bâtiment des garde-côtes nippons (patrouilleur de la classe Kunigami PL-10 Bukō), et des activités sportives et culturelles.
Cette campagne intervient en écho, voire en reconnaissance de la présence régulière de navires de garde-côtes japonais dans les eaux vietnamiennes, comme en témoignent les escales que le Kojima (PL-21), navire école des garde-côtes japonais, a effectuées à Tiên Sa, le port militaire de Đà Nẵng, en juillet 2018 et 2019, et celle que le patrouilleur Echigo (PLH-08) a effectuée dans le même port en juin 2017. Elle témoigne la solidité de ce partenariat entièrement tourné vers la modernisation de la police maritime vietnamienne, composante-clé pour le contrôle de la vaste zone économique exclusive dans ces eaux de la mer « de l’Est » que pêcheurs, navires d’exploration géologique, garde-côtes, plateformes de forage et bâtiments de la marine populaire chinoise ne redoutent pas de sillonner de façon lancinante et provocante aux yeux des marins et dirigeants vietnamiens.
Ainsi, en croisant jusqu’au Japon, comme l’avait fait la frégate lance-missiles 015-Trần Hưng Đạo à l’automne 2018 (double escale, à Yokosuka puis Sakai), la police maritime vietnamienne affirme sa présence sur la scène régionale tout en signifiant que ses seules ambitions demeurent de contribuer à la protection de l’intégrité territoriale du pays, sur une mer que le puissant voisin chinois continue de marquer de ses « petits pas ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire