Du 11 au 13 octobre 2017, le général d’armée Ngô Xuân Lịch, ministre de la défense, a
effectué sa première visite en Indonésie depuis sa prise de fonctions, au
printemps 2016. Un déplacement qui intervenait en retour de celui effectué à
Hanoi par le général d’armée (en retraite) Ryamizard Ryacudu, du 07 au 09 août 2016.
Accompagné
d’une importante délégation comprenant notamment les commandants en chef de la
marine (contre-amiral Phạm Hoài Nam) et de la police maritime (général de
division Nguyễn Quang Đạm),
le général Lịch a été accueilli à Jakarta par Ryamizard Ryacudu, avec lequel il
a passé en revue les grands axes de l’actualité de défense régionale et de la
coopération bilatérale et signé une déclaration de vision commune pour la
période 2017-2022, axée notamment sur la collaboration face aux menaces non-conventionnelles.
Parmi
les points de friction des relations entre les deux pays, les violations
répétées de l’immense zone économique exclusive (ZEE) indonésienne par les
bateaux de pêche vietnamiens (blue boats)
qui, partant des ports du Centre du Viêt Nam, portent leurs terrains de pêche
de plus en plus loin, en raison d’une part de la raréfaction des ressources
halieutiques de la mer « de l’Est » victime de la surpêche et d’autre
part de l’intense activité chinoise dans ces eaux contestées. Poussant de plus
en plus vers le sud-est, en parfaite connaissance des risques d’infraction mais
considérant que le risque vaut d’être couru, les pêcheurs pénètrent dans les
eaux indonésiennes – mais aussi malaisiennes et jusqu’en Nouvelle-Calédonie –
où ils sont régulièrement interceptés par les gardes-côtes et la police des
pêches, parfois dans des accrochages violents. Alors que les pêcheurs sont
incarcérés en Indonésie, leurs bateaux – comme ceux des autres nations
interceptés en situation illégale - sont régulièrement coulés au large dans des
événements largement couverts par les médias locaux, qui se font le relais des
ambitions maritimes du président Joko Widodo. Sans surprise, ces actions attisent
les tensions entre les deux capitales, mais s’apaisent rapidement. Le Viêt Nam
n’ayant de cesse de proclamer son attachement à la non-ingérence dans les
affaires internes des Etats, et en particulier de ceux de l’ASEAN, ne peut donc
s’élever contre le fait que ses voisins mènent une politique similaire. Nulle
surprise à ce que les deux ministres se soient prononcés pour une démarcation
claire de leurs ZEE.
Pour
autant, et c’est bien la raison de la présence aux côtés du général Lịch des
deux commandants des forces maritimes vietnamiennes, les deux capitales doivent
harmoniser leur coordination pour dissuader les pêcheurs de passer le cap de
l’illégalité.
Cette
épine dans les relations bilatérale mise à part, Hanoi considère avec intérêt
le renforcement du partenariat avec Jakarta, dont la solidité date des années
des guerres d’indépendance. La visite de Nguyễn Phú Trọng à Jakarta, le 23 août
dernier, la première d’un secrétaire général du Parti communiste vietnamien depuis
Hồ Chí Minh en 1959, a aussi été aussi la première d’un haut dirigeant vietnamien
depuis la signature en 2013 d’un partenariat stratégique entre les deux pays.
Enfin, le 13 octobre, a délégation vietnamienne a été reçue par le général d'armée Gatot Nurmantyo, chef d'état-major des armées indonésiennes.
Entretien avec le président Joko Widodo |
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