Un
chef d’Etat en tenue de combat, voilà une image peu fréquente sous nos
latitudes occidentales. Sur les bords du fleuve Rouge, la tradition est tout
autre. Coïncidence ou effet soigneusement organisé, le 17 octobre 2017, le président
Trần Đại Quang s’est rendu sur le champ de tir de Miếu Môn, près de la
capitale, pour assister à une séance d’entraînement des équipes de tir du
ministère de la défense, et ce en présence d’une couverture médiatique bien
plus importante que celle qu’un tel événement aurait justifié.
Profitant
de l’événement, le président Quang - qui, rappelons-le, était jusqu’au
printemps 2016 le puissant ministre de la sécurité publique - a apporté un vif
soutien aux militaires vietnamiens qui, en coordination avec les forces de
sécurité intérieures, sont les garants de la stabilité du pays et en premier
plan du régime communiste. Accompagné notamment par le général de corps d’armée Phan Văn
Giang, chef d’état-major général des armées (2ème à droite ci-dessus), il a décrit, dans la pure tradition
de la rhétorique communiste, un contexte régional toujours marqué par l’incertitude,
une situation qui nécessite des services de renseignement affûtés et des forces
armées modernes et sur le qui-vive permanent.
Un
discours dont la portée dépasse donc le seul événement. Distillé la veille de l’ouverture
à Pékin du dix-neuvième congrès national du Parti communiste chinois (18-25
octobre), et à l’approche de l’accueil à Đà Nẵng du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Asia-Pacific Economic Cooperation (APEC)
– 11 et 12 novembre – le message du président Quang s’adresse tant à l’attention
du grand rival régional qu’à la communauté internationale ; un message à
forte connotation sécuritaire, Hanoi ne pouvant se permettre de voir cet
événement capital pour l’image du pays entaché par quelque incident que ce soit - d’autant plus qu’il sera marqué par la
première visite du président Trump au Viêt Nam.
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