Hanoi remercie la Chine pour son aide dans les opérations de recherche du CASA C-212

Il est des petits gestes bien calculés qui peuvent rapporter gros. Il en est ainsi de l’aide que Pékin a apporté à l’armée vietnamienne lors des recherches du CASA C-212 qui s’était abîmé le 16 juin au sud de l’île de Bạch Long Vĩ, à la limite des eaux territoriales vietnamiennes et chinoises dans le golfe du Tonkin. Répondant aux sollicitations du ministère vietnamien de la défense, l’armée populaire de libération avait engagé des moyens aériens et maritimes dans les opérations de recherche de l’épave de l’avion et de ses neufs membres d’équipage.

Le 06 juillet, le général de corps d’armée Nguyễn Chí Vịnh, vice-ministre de la défense chargé des relations extérieures, s'est rendu à l'ambassade de Chine à Hanoi pour y remercier l’ambassadeur Hong Xiaoyong pour l’aide reçue dans ces opérations de recherche. 

Des remerciements appuyés qui illustrent à nouveau l’embellie des relations entre ces deux voisins qui se sont regardés de travers durant toute l’année 2014 tant les provocations chinoises en mer « de l’Est » étaient flagrantes, puis se sont apaisées progressivement, Pékin se satisfaisant de l’arrivée au pouvoir à Hanoi d’une équipe « conservatrice ».

 

Et en médiatisant ces opérations de recherche, Pékin marque insensiblement des points, qui pourraient lui être précieux le 12 juillet, date à laquelle le tribunal arbitral du droit de la mer doit délivrer son rendu sur la plainte déposée par les Philippines contre Pékin à propos de l’occupation du récif de Scarborough. Une décision que Pékin rejette avant même qu’elle soit délivrée, pointant du doigt l’incompétence de cette instance. Entre pressions contre Manille, mais aussi tentative de séduction du nouveau président philippin, Rodrigo Duterte, Pékin fait monter la pression sur les riverains de la mer de Chine méridionale et la communauté internationale. Obtenir une déclaration de bienveillance de Hanoi sur un événement somme toute annexe mais lié à tout ce qui concerne cette région est déjà un point positif. Il n’est qu’à considérer les déclarations du porte-parole du ministère vietnamien des affaires étrangères appelant à la modération lorsque le tribunal arbitral de la Haye rendra son verdict – mais condamnant le lancement par Pékin de manœuvres navales au sud de Hainan et dans l’archipel des Paracel jusqu’au 11 juillet – pour sentir quelques failles dans la fermeté vietnamienne. Une situation dont la Chine ne manquera pas de profiter, elle qui cherche à diviser les membres de l’ASEAN pour mieux imposer ses vues.