En cette période de rebond local de la pandémie mondiale de COVID-19, la diplomatie du masque ne connaît pas de frontières et des « petites » nations - au moins sur le plan du développement économique, en comparaison avec les « grandes puissances » -, se montrent soucieuses d’afficher leur solidarité dans la lutte contre ce mal qui n’épargne aucun pays.
Le Viêt Nam, qui siège en cette année et jusqu’en 2021 au Conseil de sécurité des Nations unies et préside pour encore trois mois l’ASEAN, ne ménage pas ses efforts pour apparaître sur la photo des donateurs. Le ministère de la défense, déjà très investi depuis neuf mois, sur le terrain national dans une véritable campagne militaire visant à détruire le péril COVID-19, se voit aussi confier une place de choix sur la scène internationale au travers de petits événements, bien mis en valeurs par les médias locaux, et qui consistent généralement en des dons de lots de matériel de protection (masques, tenues adaptées, etc.) et de gel hydroalcoolique à des missions de défense étrangères, pour que ce matériel soit ensuite transféré vers les nations bénéficiaires. Les pays européens n’échappent pas à cette diplomatie de la générosité tous azimuts, dont on peut parfois se demander quel est leur intérêt de recevoir une aide dont leurs armées n’ont pas forcément besoin.
C’est dans cette dynamique que, le 1er octobre 2020, le général de division Vũ Chiến Thắng, directeur du Département des relations extérieures du ministère de la défense, a solennellement offert au ministère français des armées et aux ministères sud-coréen et hongrois de la défense, respectivement représentés par leur attaché de défense et un membre de la chancellerie à Hà Nội, un lot de matériel de protection (environ 60 000 masques de divers types et 2 000 flacons de gel hydroalcoolique) produit par des unités du ministère vietnamien de la défense. Cet événement, immédiatement médiatisé, a bien sûr conduit les récipiendaires à saluer la générosité des militaires vietnamiens.
Et la diplomatie ayant souvent ses adeptes du renforcement des relations, ce dont la presse est toujours friande, l’on notera les propos du représentant du ministère français des armées, repris dans le Quân đội Nhân dân, qui a remercié les autorités vietnamiennes en affirmant que « dans l’avenir, le ministère français des armées souhaite renforcer la coopération avec le ministère vietnamien de la défense dans les domaines de la médecine militaire et des opérations de maintien de la paix des Nations unies ». Des propos qui auront été parfaitement reçus par son interlocuteur, et qu’il faudra désormais concrétiser, notamment dans ce domaine fort qu’est la santé. N’oublions pas que le Viêt Nam a éradiqué tous les noms de rues baptisées en français à la fin de la guerre d’Indochine, sauf celles portant le nom de Calmette, Pasteur ou Yersin, trois illustres scientifiques dont les travaux ont sauvé d’innombrables vies de Vietnamiens !
Le lieutenant-colonel Marc Razafindranaly, attaché de défense français, reçoit la marque symbolique de ce don, en présence de Mme Cécile Vigneau, premier conseiller de l'ambassade de France. |
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