L’essentiel est de participer, mais aussi de faire mieux qu’en 2018. Voilà de longues semaines que le ton a été donné par l’état-major général des armées vietnamiennes.
Après une première participation aux Jeux Militaires Internationaux (Army Games) organisés par la Russie, en partenariat avec plusieurs nations alliées, du 28 juillet au 11 août 2018, le Viêt Nam revient en 2019 animé de la ferme volonté de mieux faire et de continuer à apprendre.
Après avoir pris ses marques et le pouls de la difficulté de l’exercice en 2018, en inscrivant des compétiteurs dans quatre disciplines (le célèbre tank biathlon, le relevage de blessés sur le champ de bataille, les épreuves du génie - déminage d’une zone polluée ; préparation d’un pont flottant en vue d’un franchissement de coupure humide ; conduite et mise en œuvre d’engins spécialisés - ; et la cuisine en service en campagne), l’état-major général des armées a réinscrit pour cette cinquième édition des Army Games des équipes dans ces spécialités et ajouté une équipe pour la compétition de tir de précision et une autre pour celle de sauvetage de victimes. A défaut de participer aux 32 disciplines offertes, les militaires vietnamiens vont essentiellement tenter de concentrer leurs efforts sur les épreuves qu’ils ont découvertes en 2018 et dont ils ont tiré les enseignements de leurs faiblesses, en particulier le fait que les compétiteurs doivent concourir dans des conditions les plus proches possibles d’un engagement opérationnel - donc en tenue de combat complète (casque, gilet pare-balles, etc.), ce qui n’avait pas été anticipé l’an passé.
Concentration des efforts oblige, les compétiteurs vietnamiens ne seront pas présents dans les dix pays qui organiseront des épreuves (Russie, Azerbaïdjan, Arménie, Biélorussie, Chine, Inde, Iran, Kazakhstan, Mongolie et Ouzbékistan) mais dans ceux dans lesquels ils concouront.
Localisation des sites des épreuves des Army Games 2019. |
Les préparatifs de la projection de ces équipes ont fait l’objet d’une large couverture médiatique.
Forte de 27 compétiteurs, l’équipe du génie est la plus importante de la délégation vietnamienne. Elle a rejoint Tioumen, en Sibérie occidentale, où les températures bien plus agréables que celles qui règnent en été au Viêt Nam doivent être appréciées des participants.
Pour leur première participation aux Army Games, les tireurs de précision vietnamiens se sont entraînés durant deux mois. Après un voyage de 28 heures jusqu’à Minsk, puis 380 km de bus, les sept tireurs et leur encadrement ont rejoint Brest, en Biélorussie.
Chaque compétiteur a perçu son armement de dotation, identique pour tous les concurrents (un fusil SVD avec lunette de précision, un pistolet K-59) et chaque équipe dispose en outre de deux Kalashnikov. L’équipe vietnamienne sera confrontée à une vingtaine de nations sur un parcours exigeant, alliant endurance (parcours du combattant avec armement) et précision (tir à 300 mètres, mais aussi tir à l’arme de poing et lancer de grenades). Tout comme c’est le cas dans les épreuves hivernales de biathlon, toute cible manquée donnera lieu à une pénalité de 200 mètres de course avant le prochain tir.
L’équipe du service de santé des armées a quant à elle rejoint l’Ouzbékistan au terme d’un voyage de 18 heures entre Hanoi, Moscou puis Taschkent et enfin la base de Forish (région de Jizzakh, centre-est du pays). Première équipe à prendre ses quartiers sur ce site où règnent de fortes températures (plus de 40 degrés), l’équipe vietnamienne sera opposée à onze autres nations (Ouzbékistan, Arménie, Angola, Azerbaïdjan, Biélorussie, Birmanie, Kazakhstan, Russie, Tadjikistan, Venezuela et Zimbabwe).
Les vingt membres de l’équipe NRBC ont pour leur part rejoint Korla, dans le Turkestan chinois, où ils ont été chaleureusement accueillis, comme les quatre autres équipes qui, avec la Chine, seront en compétition (Russie, Arménie, Iran, Egypte) sur un thème axé sur la détection NRBC lors d’une reconnaissance d’axe.
Dernière équipe constituée, dans l’urgence et essentiellement à partir d’étudiants en Russie, l’équipe engagée dans la compétition de sauvetage aux victimes a rejoint Sergiev Posad, à 75 km au nord-est de Moscou. Manquant d’expérience, elle n’a quasiment aucune chance de bien figurer dans une compétition très exigeante mais a surtout profité des conseils reçus des spécialistes russes qui ont guidé ses premiers entraînements.
Enfin, pour la bonne bouche, douze soldats s’aligneront dans l’épreuve de cuisine. Thématique militaire faisant loi, la compétition, qui verra douze nations s’affronter sur le terrain de manœuvre d’Alabino, près de Moscou, s’articulera entre épreuves de cuisine (notamment confection de plusieurs sortes de pains, avec du matériel de service en campagne) et épreuves de tir. Les notes dans les deux épreuves compteront dans le résultat final. Si l’an passé les cuisiniers vietnamiens ont brillé, le manque de connaissances sur les conditions de déroulement des épreuves et une période de préparation trop courte ont pesé sur leurs résultats globaux. L’équipe s’aligne cette année plus endurcie, mieux préparée et tout aussi motivée.
Reste une inconnue, sur la compétition-phare qu’est le tank biathlon. Si le corps blindé vietnamien a bien reçu livraison de 64 chars T-90 fin 2018-début 2019, il est probable que les équipages engagés dans la compétition, organisée dans le camp d’Alabino, utilisent comme en 2018 les chars T-72 mis à la disposition des concurrents. Pour autant, la discrétion reste de mise sur les préparatifs de l’équipe vietnamienne. Avec l’expérience de sa première participation en 2018, les espoirs de meilleures performances sont permis. Pour autant, le fossé qui sépare les tankistes vietnamiens de leurs homologues aguerris des nations du monde russe restera infranchissable. Hormis la satisfaction de participer, l’équipe du Viêt Nam pourra tout au plus tenter de surclasser les équipes sud-est asiatiques (Laos, Birmanie) et certaines d’Afrique (Ouganda).
Ouverture des hostilités - fraternelles - le 03 août!
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