Inauguration de ces échanges franco-vietnamiens (25 juin 2018), avec des supports qui font la part belle à la langue française. |
Alors que la projection du détachement du service de santé des armées, qui doit prendre le relai des Britanniques à la tête de l’hôpital militaire de campagne de type Rôle 2 implanté à Bentiu (Soudan du sud), prend un peu de retard, c’est au tour de la France de se mettre en valeur par une formation de deux semaines au Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) / Vietnam Peacekeeping Center (VNKPC) à Hanoi.
Du 25 juin au 06 juillet 2018, un trinôme d’instructeurs militaires français a délivré une formation axée sur le danger des engins explosifs improvisés (EEI) sur les théâtres d’opérations extérieurs auxquels les militaires vietnamiens peuvent être confrontés.
Cette sixième session de formation depuis le lancement du partenariat entre la France et le VNPKC, en août 2015, et la signature d’un arrangement technique sur le partenariat offert par Paris en matière de soutien de la montée en puissance du VNPKC (10 octobre 2016 lors du sixième comité conjoint de défense organisé à Paris) a regroupé, outre l’encadrement du VNPKC, des soldats destinés à être projetés sur un théâtre d’opérations de maintien de la paix onusien au sein de la compagnie du génie qui est en cours de formation, mais aussi les membres du détachement médical qui attendent de rejoindre la Mission des Nations unies au Soudan du sud (MINUSS).
Le stage a été inauguré par le colonel Christophe Talon qui, durant ses trois années à la tête de la mission de défense près l’ambassade de France à Hanoi, a impulsé et accompagné cette diffusion de l’expertise française en matière d’OMP dans un contexte où la concurrence anglo-saxonne dans ce domaine est sévère – et où les Vietnamiens, qui sont plus proches géographiquement du monde anglophone que de celui de la francophonie, sont largement approchés par les Australiens, Britanniques, Américains et Néo-Zélandais, avec pour résultat un centre de gravité de leurs premiers déploiements qui oscille plus vers les OMP en milieu anglophone, comme c’est le cas pour la MINUSS.
Pour s’adapter à la dichotomie de l’auditoire, le stage a comporté deux grands volets. Le premier a ciblé les militaires du génie, avec comme thématique « la théorie et la pratique en matière de déminage et de gestion des explosifs selon les standards internationaux », tandis que le second visait à permettre aux militaires du service de santé des armées devant partir pour Bentiu d’« de renforcer leurs connaissances sur les mines et EEI pouvant parsemer un théâtre d’opérations de maintien de la paix ». Bref, des cours taillés sur mesure, l’un sur l’action directe dans la lutte anti-mines et EEI pour les sapeurs, et l’autre - délivré directement au sein de l’Institut de médecine militaire - sur la prévention et les mesures de précaution pour le corps médical.
Séance de formation pratique pour les démineurs vietnamiens. |
Une belle réussite, conclue par la remise d’attestations de stage - documents toujours utiles dans une société et des structures dans lesquelles le diplôme ou certificat officiel occupe une place traditionnellement importante - et qui confirme l’excellence de la formation française, basée sur une grande expérience de terrain, à l’image de celle détenue par le capitaine Eric Ghadab, le chef de la petite équipe de formateurs.
Fin de stage à l'Institut de médecine militaire. |
Et remise d'attestations de stage aux sapeurs. |
Pour autant, si la dynamique semble bien lancée pour pérenniser l’armement d’un Rôle 2 par le service de santé des armées (un détachement se préparant déjà à succéder en 2019 à celui qui doit être projeté à Bentiu dans quelques courtes semaines), la montée en puissance de la composante génie demandera visiblement du temps. Ainsi, dans son allocution de clôture du stage au profit des sapeurs vietnamiens, le colonel supérieur Hoàng Kim Phụng, emblématique directeur du DOMP/VNPKC, a mentionné que la compagnie du génie « pourrait être projetée sur un théâtre d’opération de maintien de la paix fin 2019 - début 2020 ». Un horizon moins optimiste - mais plus réaliste au niveau de l’acquisition des compétences et de la cohésion ? – que celui qu’évoquait encore récemment le général de corps d’armée Nguyễn Chí Vịnh, vice-ministre de la défense, chargé des relations extérieures et président du comité de coordination de la montée en puissance de la composante OMP du ministère de la défense (« fin 2018 – début 2019 »).
Des renforts de métropole mis à l'honneur à l'Institut de médecine militaire. |
Et les artisans de la réussite de cette quinzaine, réunis autour du colonel supérieur Phụng et du colonel Talon. |
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