Force est de constater que la présence du chef d’état-major général des armées vietnamiennes, le général de corps d’armée Phan Văn Giang, lors de la cérémonie d’ouverture des Army Games, le 28 juillet 2018 à Moscou, ne s’est pas traduit par un franc succès des tankistes lors de la première journée de l’épreuve phare de cette compétition : le tank biathlon.
Une compétition militaire, en Russie, à laquelle participent Israéliens, Iraniens et Syriens! |
Le premier des trois équipages, opposé à des rivaux arménien, birman et kirghize, a terminé dernier de sa course – au demeurant complexe et très exigeante pour les équipages et le matériel. Si le char vietnamien a bien réussi à terminer le parcours d’obstacles et de tir, son chrono le classe loin derrière ses rivaux du jour (mais juste derrière la Birmanie, dont c’est aussi la première participation à cette compétition), et le situe à la neuvième place sur 12 nations ayant participé à la première journée.
L’on verra dans causes de cette performance décevante plusieurs points, qui reflètent surtout la manque de maîtrise d’un char (le T-72B3) qui n’existe pas à l’ordre de bataille des unités blindées vietnamiennes. Même si les équipages vietnamiens ont rejoint la Russie une dizaine de jours avant le début de la compétition, ce délai n’est pas suffisant pour leur permettre de maîtriser à la perfection ce matériel. Il en a résulté une lenteur dans les principales opérations-clés : chargement des munitions, acquisition des objectifs, mesure des distances de tir, et surtout vitesse de déplacement (une douzaine de kilomètres heure inférieure à celle des premiers de son groupe). Des lacunes qui ne pardonnent pas dans une compétition aussi relevée.
Pour autant, si l’essentiel est de participer, l’objectif est atteint. L’on gardera l’espoir que les deux autres équipages auront tiré les leçons de cette première journée et, dans cet esprit d’émulation dans lequel les militaires vietnamiens excellent - mais aussi les autres nations représentées -, auront à cœur de faire mieux que leurs camarades.
- Cliquez ici pour visionner une séquence sur l'entraînement des équipages vietnamiens;
- et ici pour voir un reportage sur cette première compétition, avec les performances des quatre équipages, dont le vietnamien.
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Reste que cette première participation des tankistes vietnamiens à cette compétition à laquelle participent de grandes nations militaires - à l'exception des grandes armées occidentales - permettra aux concurrents et à leur encadrement de prendre conscience du parcours qui leur restera à suivre avant de pouvoir rivaliser avec les meilleurs, parmi lesquels la Chine, dont le premier équipage a brillé.
Alors que les premiers T-90 que le ministère de la défense veut acquérir ne sont pas encore livrés, nul doute que le grand voisin chinois ne manquera pas de relever le fossé qui sépare les deux pays en la matière, un fossé duquel les tankistes vietnamiens devront se sortir à force d’entraînement.
En revanche, dans la compétition mettant en situation des cuisiniers, nul doute que la maîtrise de leur art par les Vietnamiens leur permettra de surprendre le jury, comme a semblé l’être le ministre russe de la défense lui-même. Mais là aussi, il y a un fossé entre l’art culinaire et l’art de piloter un 45 tonnes équipé d’un canon de 125 mm.
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