lundi 4 juin 2018

La marine vietnamienne invitée à participer à RIMPAC 2018 (30/05/2018)

L’on savait la marine populaire vietnamienne capable de projeter un ou deux bâtiments en mer « de l’Est », son environnement immédiat, voire jusqu’en Inde, mais à ce jour aucun bâtiment n’a effectué de déploiement opérationnel de grande amplitude depuis son admission au service actif. 

L’annonce, le 30 mai 2018, de la participation du Viêt Nam à l’édition 2018 de l’exercice Rim of the Pacific (RIMPAC) sonne donc comme une reconnaissance internationale d’autant plus importante qu’elle émane de la marine américaine. S’y ajoute le fait que, pour cette vingt-sixième édition, l’organisateur (US Indo-Pacific Command - USINDOPACOM) a décidé de ne pas inviter la marine chinoise, pourtant associée à l’exercice depuis 2014. Il faut voir dans cette véritable mesure d’exclusion un signe fort à l’égard de Pékin, dont les prétentions et l’activisme en mer de Chine méridionale contribuent à la fragilisation de la situation sécuritaire régionale et de la libre circulation des biens dans cet espace-clé pour les flux commerciaux. Plus largement, l’on peut y apercevoir une marque de défi lancé par le président Trump à l’égard de son homologue chinois, Xi Jinping.

Du 27 juin au 02 août 2018, ce sont donc quelque 25000 militaires, 47 bâtiments de surface, cinq sous-marins et 200 aéronefs appartenant à 26 pays qui évolueront depuis et à proximité d’Hawaii, jusqu’aux côtes californiennes.

Si aucun élément n’a encore été dévoilé sur la nature de la participation vietnamienne, l’on peut penser que l’état-major de la marine populaire se prépare à engager un bâtiment de premier plan, à l’image d’une des quatre frégates lance-missiles Gepard de la brigade 162, basée à Cam Ranh. Si les deux derniers bâtiments admis au service actif (les 015 Trần Hưng Đạo et 016 Quang Trung et) doivent encore être en phase de prise en main par leurs équipages, l’un des deux bâtiments les plus aguerris (le 011 Đinh Tiên Hoàng ou le 012 Lý Thái Tổ) pourrait donc prochainement prendre la mer pour rejoindre Hawaii (durée du transit : une vingtaine de jours).
19 décembre 2017: tir d'un missile anti-navire Kh-35E Uran 

Version export du missile anti-navire russe Kh-35, le Kh-35E Uran (nom de code OTAN SS-N-25 Switchblade) équipe les bâtiments de surface. Porteur d’une charge explosive de 145 kgs, il a une portée maximale de 260 km.

Au contact de toutes les grandes marines du Pacifique (Russie et Chine exceptées), l’équipage et l’état-major embarqué participeront à un événement unique dans l’histoire de la marine populaire, duquel ils reviendront plus aguerris et capables de relayer au sein de leur composante les procédures qu’ils auront eu l’occasion de mettre en œuvre, ce qui permettrait aux bâtiments de mieux interagir avec les bâtiments qui font régulièrement escale dans les ports vietnamiens.

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