Le
05 décembre 2017, le général d’armée Mikhail Kostarakos, président (grec) du Comité
militaire de l’Union européenne (UE), a effectué une visite de travail à Hanoi.
Reçu dans un premier temps par le général de corps d’armée Nguyễn Chí Vịnh,
vice-ministre de la défense, chargé des relations internationales, il a fait le
bilan des grandes questions de sécurité régionale et accepté de renforcer les
synergies avec les représentants du ministère vietnamien de la défense,
notamment dans les grandes instances internationales.
Répondant
favorablement aux sollicitations de son hôte en matière d’échange de
délégations, de formation (lutte contre les catastrophes naturelles, secours en
mer, formations en matière d’opérations de maintien de la paix - OMP -,
médecine militaire), le général Kostarakos s’est montré ouvert à l’instauration
d’un mécanisme de dialogue sur la politique de défense entre l’UE et le Viêt
Nam, de même qu’à un approfondissement de la coopération en matière de cyber-sécurité
et de technologies de l’information.
Pa ailleurs, le général Kostarakos a eu un entretien protocolaire avec le
général d’armée Ngô Xuân Lịch...
... et a rencontré M. Phạm Bình Minh, ministre des
affaires étrangères.
Le
lendemain, le général Kostarakos a été reçu au Centre national de formation aux
opérations de maintien de la paix (OMP) onusiennes par le colonel supérieur Hoàng
Kim Phụng, cheville ouvrière de la montée en puissance de ce centre, qui a salué
la qualité des formations que de nombreux officiers en phase de préparation à
leur projection en OMP ont reçues dans différents pays de l’UE. Le président du
comité militaire de l’UE a en outre pu s’adresser à quelque 214 soldats de l’arme
du génie, en cours formation en vue d’être projetés à leur tour dans une OMP
africaine, à un horizon qui ne devrait pas être avant fin 2018-début 2019.
Erreur ou choix délibéré, ce ne sont pas les couleurs de l'UE qui cohabitent avec celles du Viêt Nam... |
Alors
que Hanoi frappe déjà à toutes les portes diplomatiques, en bilatéral, pour
bénéficier de soutien dans ces domaines très variés et nécessitant de réelles
expertises nationales, l’on peut cependant s’interroger sur la pertinence
d’ajouter une nouvelle couche, cette fois européenne, à des coopérations dans
lesquelles la concurrence entre pays européens (Royaume-Uni - pour encore un
temps dans l’UE, Allemagne, France, Italie, Pays-Bas rien que pour le volet
OMP) est déjà rude. A défaut d’apporter une réelle cohérence à ces multiples
formations, l’on peut considérer que l’UE se trouve opportunément une occasion
de prendre pied dans la sphère défense vietnamienne - ce qui peut surtout
donner la possibilité à l’un ou l’autre de ses membres importants de damer le pion
à ses rivaux, en jouant à la fois sur le tableau coopération bilatérale mais
aussi multinationale.
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