Retour à Cam Ranh des frégates Gepard

Le 03 décembre 2014, la task force composée des deux frégates lance-missiles HQ-011 Đinh Tiên Hoàng et HQ-012 Lý Thái Tổ, a rejoint son port-base de Cam Ranh, concluant un déploiement d’un mois, le plus long jamais effectué par un groupe naval vietnamien. Accueillis chaleureusement par leurs pairs, le contre-amiral Nguyễn Văn Kiệm et les équipages ont ajouté une nouvelle pierre à l’histoire de la marine populaire, composante de l’armée vietnamienne qui bénéficie de toute l’attention de l’état-major général et connaît une phase de modernisation sans précédent.

Le contre-amiral Nguyễn Văn Kiệm, adjoint au chef d'état-major de la marine populaire

Ce déploiement restera celui des records pour cette jeune marine – selon les standards occidentaux : premier passage de l’équateur par un navire militaire (durant le transit vers Jakarta), premières escales en Indonésie, à Brunéi et aux Philippines, mais aussi première visite de ces frégates dans les Spratley. Plus de 4500 nautiques parcourus, dans des mers jusqu’alors peu fréquentées. Enfin, première mission embarquée des Ka-28 et de leurs équipages.

Une occasion unique pour ces hommes et femmes de la mer (de l’Est) pour s’aculturer avec leur vaste théâtre d’opérations potentiel et de découvrir in situ des partenaires qu’ils avaient jusqu’alors de très rares opportunités de cotoyer, lors des quelques escales que ces marines pouvaient faire au Viêt Nam. En prouvant que derrière la volonté de quitter leurs eaux territoriales se trouvaient des capacités et des compétences réelles de mettre en application ces ambitions, l’amiral Kiệm et ses équipages ont ouvert une voie qui devrait être suivie d’autres déploiements. Certes, un tel déploiement opérationnel a un coût financier important. Selon l’amiral Kiệm, ces 28 jours de mer – dont quatre escales – équivaut au taux d’activité de ces bâtiments durant trois ou quatre ans. Une nouvelle marque de cet effort sans comparaison axé sur le contrôle de l’espace territorial maritime, qui transparaît aussi derrière les rapides sorties en mer des bâtiments nouvellement entrés en service. Un moyen pour la marine de faire ses preuves, d’aguerrir ses équipages, mais aussi de communiquer en interne, vers l’état-major général et le ministre de la défense, sur l’atout qu’elle peut offrir en matière d’image dans la sous-région, s’insérant ainsi parfaitement dans l’ambition du ministère de la défense de relancer les coopérations de défense avec les Etats de l’ASEAN avant, dans un proche futur, de se lancer dans de plus lointaines missions. Une prochaine mission vers la Thaïlande, Malacca voire l’Australie semblent désormais relever des ambitions réalistes de cette marine qui porte de plus en plus loin le drapeau national.