Conférence conjointe entre les premiers ministres Nguyễn Tấn Dũng et Narendra Modi |
Cette visite conclut un trimestre
marqué par deux déplacements de hauts dirigeants indiens à Hanoi - la ministre des
affaires étrangères Sushma Swaraj (27 août), puis le président Pranab Mukherjee
(14 au 17 septembre) – au cours desquels l’excellence de la relation bilatérale
a été unanimement soulignée.
Si l’accent des entretiens de M. Dũng,
notamment avec son homologue, M. Narendra Modi, a été surtout placé sur la
coopération économique, la déclaration commune qui a clôturé cette visite
comprend un volet consacré aux relations de défense. Dans celui-ci, les deux
premiers ministres expriment leur satisfaction quant aux progrès des relations
bilatérales de défense, et citent en particulier les échanges de délégations,
le dialogue annuel sur les politiques de défense, la coopération interarmées,
les escales de bâtiments (essentiellement des visites de bâtiments indiens dans
les ports vietnamiens), la formation des militaires, et l’échange d’expertise
lors des forums régionaux (en particulier dans le cadre d’un programme d’action
dans la lutte contre les mines). Enfin, les deux premiers ministres demandent que
l’accord signé en septembre par le président Mukherjee et octroyant une ligne
de crédit de 100 millions de dollars au Viêt Nam pour l’acquisition de matériel
militaire entre rapidement en vigueur. Alors qu’en septembre les deux pays
mentionnaient l’acquisition par la marine populaire de patrouilleurs grâce à ce financement, aucun
matériel n’a cette fois été cité dans les conclusions publiques de la visite de M. Dũng.
De manière plus large, l’unicité
de vues sur le plan diplomatique a été de mise. Sur la scène régionale,
abordant la question de la mer de Chine méridionale, les deux pays ont parlé
d’une même voix pour demander le règlement des différends de manière pacifique
et négociée, une position que les deux partenaires n’ont jamais remise en cause.
En outre, Hanoi et New Delhi ont confirmé leur soutien mutuel à leurs
candidatures à un siège de membre non permanent au conseil de sécurité des
Nations unies (le Viêt Nam pour l’exercice 2020-2021, l’Inde pour les années
2021 et 2022). Enfin, New Delhi a confirmé sa disponibilité à soutenir le Viêt
Nam dans ses préparatifs à l’envoi de soldats dans une opération de maintien de
la paix des Nations unies.
Au bilan, la relation entre les
deux alliés historiques – qui remonte à l’époque Nehru – Hô Chi Minh – demeure solide,
au grand dam de Pékin qui voit notamment d’un œil critique l’arrivée de
compagnies de prospection pétrolière indiennes en mer « de l’Est », à l'invitation du Viêt Nam. Une situation qui ne remet certes pas en cause l’apaisement
des relations sino-vietnamiennes, tout juste proclamé, mais offre à Pékin des
prétextes de nouveau durcissement de sa position dans un proche avenir.
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