Le 11 octobre 2022, l’assemblée générale des Nations unies a élu 14 pays, dont le Viêt Nam, comme nouveaux membres du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies pour l’exercice 2023-2025. Le Viêt Nam refera donc son entrée dans cette instance, six ans après y avoir achevé un premier mandat (2014-2016). La candidature de Hà Nội, qui faisait face à six autres dossiers, avait été unanimement soutenue par les membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).
La presse locale n’a pas manqué de mettre en exergue « la reconnaissance de la communauté internationale pour les politiques, les efforts et les réalisations du pays pour garantir de mieux en mieux les droits des habitants dans tous les domaines », se faisant ainsi l’écho des propos du vice-ministre des affaires étrangères Phạm Quang Hiệu, qui a fait l’éloge de l’ensemble de l’appareil d’Etat, mais aussi des médias nationaux, en faveur de la garantie du respect des droits de l’Homme dans le pays et sur la scène internationale. Des propos dont il faut prendre acte en gardant à l’esprit l’attachement de Hà Nội à la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats.
Il est donc probable que son action au sein de cette instance ne sera pas marquée par un engagement à condamner les pays dans lesquels les libertés fondamentales sont profondément ignorées par les dirigeants suprêmes. Comble de l’incongruité, l’on n’oubliera pas que, suite à l’agression russe contre l’Ukraine (24 février 2022), le Viêt Nam avait été l’un des 24 pays sur 193 qui, lors d'une réunion de l'Assemblée générale des Nations unies le 07 avril, avaient voté contre l’exclusion de la Russie de ce même Conseil des droits de l’Homme des Nations unies.